18-05-2016 18:45 - Libre Expression | Le Prix de Nation Unie par le Pr ELY Mustapha

Libre Expression | Le Prix de Nation Unie par le Pr ELY Mustapha

Pr ELY Mustapha - Cher Biram,

Ta libération réjouit tout un chacun, mauritanien et non mauritanien, épris de liberté et de justice. Nous la saluons à la mesure des efforts que toute une communauté nationale de concert avec une communauté internationale, a déployés pour que ta libération soit effective et que justice te soit rendue.

Cependant ne te trompe pas de combat, la communauté harratine que tu défends méritant un leader comme toi, ne doit pas cependant voir en toi un pourfendeur des « maures ». Les esclavagistes ne sont pas forcément des maures et les maures ne rejettent pas les harratines.

Que tu le veuilles ou non, tu pourras développer une vision de libération d’esclaves mais tu ne pourras pas changer une réalité : les harratines resteront des maures par la langue et la culture.

Un combat s’inscrivant dans une discrimination positive doit se faire en vue d’une intégration effective à la Nation aussitôt que ce pour lequel la discrimination a été déclarée a cessé d’être (l’esclavage).

Combattre l’esclavage est noble mais il faudrait le placer non pas dans une dimension conflictuelle mais dans une lutte de libération humaine n’engendrant pas la haine. La preuve en est, que ta libération tu la dois à des forces qui ne sont pas descendues dans la rue pour déloger le locataire du palais ocre mais à des forces bien plus puissantes, communautaires et internationales, qui par pressions interposées ont fait plier le régime.

Ce que tu sais aussi certainement, c’est que les pires ennemis dans ta lutte sont ceux de ta communauté qui marchandent avec le pouvoir ta neutralisation et qui monnayent fonctions et privilèges contre leur silence.

Tu ressembles un peu à cette « monnaie politique » qu’est devenue la Palestine aux mains de certains régimes arabes qui l’utilisent, de concession en concession, pour acquérir des faveurs économiques et financières de l’Occident.

Où sont les harratines du « pouvoir » quand tu étais en prison ? Tu étais une monnaie d’échange de leurs privilèges. Ils monnayaient leur silence, ton silence. Ceux qui sont au pouvoir ne sont représentatifs ni des maures, ni des harratines.

L’avenir de ton combat se doit de s’inscrire à l’encontre d’un pouvoir corrompu, qui a tout corrompu jusque les communautés elles-mêmes et non point à l’encontre de ces dernières. Dans ce cas tu te serais trompé de combat et tu n’engendreras que la haine.

La cause pour laquelle pour laquelle tu te bats ne doit pas servir de prétexte pour engendrer la haine.

Le rejet d’une quelconque communauté, la haine à son égard quel que soit son mode d’expression, ne te mènera nulle part

Savoir faire la différence entre un régime qui mine le pays (et maintient des communautés entières dans la dépendance et justifie l’esclavage) que tu voudrais voir disparaître et une nation dans laquelle ton combat se doit de s’inscrire, en utilisant ses forces vives et progressistes, est le premier du combat que tu dois mener contre toi-même.

Jamais les harratines ne domineront le pays et jamais les maures ne pourront continuer à monopoliser le pouvoir en excluant une de leur composante, les harratines ; ainsi que les autres communautés.

Cela ne se fera que sur la base de l’entente et de la concertation que, cependant, ton combat devrait forcer à se réaliser en éradiquant l’esclavage, en redonnant à la communauté harratine ses droits politiques, économiques et sociaux. Devenir un vecteur de libération et non point vecteur de discorde.

Le prix que tu dois essayer, désormais, de remporter est bien plus important que celui, acquis, des Nations-unies, mais celui de la Nation unie. Et ce prix-là, ce n’est pas une organisation internationale, sous influence de la communauté internationale, qui va te l’octroyer mais ta propre Nation, afro-arabo-berbère, sous influence de sa diversité.

Alors libéré, revois ton programme politique et mène un combat juste où chaque Mauritanien (indifféremment de sa communauté), s’y verra. Car un combat pour la justice, mené avec des mots et des moyens justes, entraine l’adhésion au-delà de la tribu, de l’ethnie, de la race et de la couleur de peau.

Pr ELY Mustapha



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Commentaires (8)

  • NDIEWO (H) 18/05/2016 22:59 X

    Professeur, la haine est surtout cultivée par une majorité de maure;la majorité de maure qui veut refermer les mauritaniens( haratine, phalpular, soninke et bambara) dans leur langue,culture et traditions; qui empêchent les autres de parler une autre langue que le maure. Que ça soit au ministère de la justice ou dans les tribunaux si tu ne parles pas maure, tu n auras personne pour écouter tes doléances, car ces lieux sont devenus la propriété privée des beidanes. Le professeur doit surtout indexer cette majorité de beidanes qui n à rien à faire de l unité et qui cultive la haine dans l administration,les écoles( on ne trouve que des enfants beidanes dans les écoles de l excellence), l armée et j en passe.

  • leguignolm (H) 18/05/2016 21:55 X

    Ely Moustpha, bravo ou féliciter de tes conseils à Biram mais j’espère que la prochaine fois, tu auras de quoi à dire à ces gent-là aussi : c’est-à-dire les maures.

  • douddou (H) 18/05/2016 21:51 X

    Pr vous avez bien le droit de donner des conseils aussi utiles que ceux que vous avez donnés. Cependant vous avez sauté l'essentiel du combat pour lequel se bat Biram. Certes la haine n'est pas souhaitable mais qui l'a créé? Je pense qu'il faut aussi donner des conseils à ceux qui ont nourri par leur mépris pour leurs victimes en les ravalant au rang de sujets , en les exploitant comme des bêtes de somme sans autre but que de les abrutir moralement économiquement , culturellement . A ce sujet je te rappelle que les Harratine sont des communautés noires volées à qui on fait perdre la langue la culture d'origine et tu te permets de dire qu'ils sont des maures non plutôt des maures forcés . Il faut être conséquent quand on veut analyser un phénomène historique injuste et barbare.

  • Walaxdiane (H) 18/05/2016 21:15 X

    Birama sait très bien quel est son combat, celui des opprimés de tout bord et des marginalisés et il l'a toujours su. Cet ennemi à abattre, c'est le SYSTEME et non pas les maures même si de leur côté, il reste très attentif à la diabolisation de Biram par le système. Peut-être vous aussi Pr Ely! N’avez pas encore compris par ce que vous parlez de REGIME malgré votre propre expérience du passée dont vous restez encore victime. Je ne pense aussi que de l'autre côté que l’écrasante majorité de nos frères maures aient compris que tout le monde aura un gagner dans un pays égalitaire, juste et ou seul la « mauritaneité » compte. Vos conseils sont les bienvenus mais il faut encore beaucoup plus de courage pour dire les choses telles qu’elles sont. Il n’y pas encore une fois de plus une HAINE contre les MAURES mais une haine jusrifie contre le SYSTEME ! Avec tout mon respect !

  • agamemnon (H) 18/05/2016 21:05 X

    Professeur, je ne vous reconnais plus, ou alors il dormait en vous, tout au fond du subconscient du démocrate et du grand l’intellectuel, un vrai « partisan de la cause. » « LES HARRATINES RESTERONT DES MAURES PAR LA LANGUE ET LA CULTURE. » Si tu l’ décrété ainsi, nous n’avons plus qu’à dire Ave César ! Ce n’est pas ce que dit l’histoire ni la sociologie, même si par ailleurs le temps a créé entre ces deux communautés bien des affinités. Les affinités peuvent être fortes, même très fortes mais jamais au point d’effacer et de remplacer les origines sociologiques de toute une communauté qui n’est tout de même pas tombée du ciel. Avant d’être maures de langue et de culture, ils sont bien descendus de quelqu’un ou de quelque chose ces malheureux ? « TA LIBERATION TU LA DOIS A DES FORCES QUI NE SONT PAS DESCENDUES DANS LA RUE » A d’autres forces certes, mais aussi aux siens qui n’ont jamais dormi, qui ont élu domicile dans la rue jusqu’au jour de sa sortie. Il y a ce lien ombilical qui se nourrit du même sang, de la même pulsion et de la même douleur sourde. Oui, il y a cette partie de lui-même qu’il ne saurait ignorer comme vous semblez l’y inviter. Même ces autres, opportunistes et parvenus, il est heureux de les voir sortis du calvaire et ne désespère pas de les ramener un jour à la maison. Il ne va pas les détester et encore moins les combattre ! La haine est condamnable, je vous le concède mais elle est moins douloureuse verbale qu’agissante portée par le mépris et ce refus de concéder à l’autre son droit naturel à occuper un petit strapontin dans la famille humaine. Il y a ces autres points tout enrobés de bien des insinuations, j’y répondrai une autre fois. Bien amicalement. Par exemple : OU SONT LES HARRATINES DU « POUVOIR » QUAND TU ETAIS EN PRISON ? TU ETAIS UNE MONNAIE D’ECHANGE DE LEURS PRIVILEGES. - CEUX QUI SONT AU POUVOIR NE SONT REPRESENTATIFS NI DES MAURES, NI DES HARRATINES. LA CAUSE POUR LAQUELLE POUR LAQUELLE TU TE BATS NE DOIT PAS SERVIR DE PRETEXTE POUR ENGENDRER LA HAINE. LE PRIX QUE TU DOIS ESSAYER, DESORMAIS, DE REMPORTER EST BIEN PLUS IMPORTANT QUE CELUI, ACQUIS, DES NATIONS-UNIES, MAIS CELUI DE LA NATION UNIE.

  • abma (H) 18/05/2016 20:42 X

    Il faut vraiment avoir un esprit tordu, pour ne pas constater la sincérité des conseils du prof Ely qui reflètent et expriment bien sa constance dans ses prises de positions.

  • Le pacte (H) 18/05/2016 19:49 X

    Pr Ely vous avez parfaitement raison et vos conseils sont sincères et j’espère amicaux. A mon tour je suis heureux de voir mon frère Birama libre, chez lui au sein de sa famille.Mais la haine ne sert la cause de personne.Tous les Mauritaniens ont souffert, souffrent et souffriront tant que ce cancer qui s'appelle le tribalisme sénatorial n'a pas disparu et pour toujours. Vive Birama et Vive la Mauritanie unie et solidaire.

  • hamewarga (H) 18/05/2016 19:13 X

    Si cet article provident du Pr Ely, je constate qu il a bc change. l hyper utilization du mot haine par l auteur trahit un mepris viscerale vis a vis de Biram et de la cause qu il defend. Certes tous les maures ne sont pas des esclavagistes , mais si la majorite ecrasante continuent de nier son existence et de diaboliser les abolitionists comment eux aussi a leur tour pouront leurs ouvrir leurs Coeurs. Biram est un humain, quia subi la honte et la domination, comment peut on lui demander d avoir de l amour a l egart de ceux qui continuent encore d eprouver de la haine pour lui. mepriser.