02-06-2016 09:12 - Soufi, le mystique qui faisait peur de Brahim-Bakar Ould Sneiba : Une Vie de saint aux allures d’une Chanson de geste

Soufi, le mystique qui faisait peur  de Brahim-Bakar Ould Sneiba : Une Vie de saint aux allures d’une Chanson de geste

Culturim - La salle des réunions du Restaurant Délices a abrité, samedi 28 mai 2016, une cérémonie de présentation-dédicace de Soufi, le mystique qui faisait peur de Brahim-Bakar Ould Sneiba, paru aux éditions Thala d’Alger.

La manifestation qui a été organisée par l’Association des Ecrivains Mauritaniens d’Expression Française (AEMEF) a été l’occasion pour plusieurs professeurs et critiques littéraires de prendre la parole, donnant leur lecture de l’œuvre et appréciant le talent de l’auteur.

Ainsi, le Dr. Mbouh Séta Diagana, professeur de littérature à l’Université de Nouakchott a dit que la parution de Soufi, le mystique qui faisait peur en concomitance avec le prix Ahmadou Kourouma décerné à Mbareck ould Beyrouk et la parution de l’anthologie de la littérature mauritanienne francophone, vient confirmer la dynamique de la littérature mauritanienne francophone.

Il a ajouté que le roman de Brahim Bakar Sneiba est aussi un document pluridisciplinaire qui nous apprend et l’histoire et la science politique et la sociologie, surtout à la période où l’Afrique était sous le joug de la colonisation et où la terreur était érigée en système de gouvernance. Et pourtant, tout en restant de l’autorité, comme lui recommande sa religion, le héros de ce roman sait lui tenir tête en acceptant le compromis et non la compromission.

Le professeur Diagana a conclu en disant que Le soufi qui faisait peur, est un document historico-politico-religieux et littéraire qui nous donne à lire plusieurs tableaux de nos vies. Il est dans ce même ordre d’idées, un livre d’une actualité brulante, parce que le soufisme qui y est développé est un rempart contre les différentes formes d’extrémisme religieux, l’intolérance, le fanatisme, l’exclusion.

Pour sa part, le professeur Idoumou O. Med Lemine, enseignant de lettres et écrivains lui-même, l’œuvre de Brahim –Bakar Ould Sneiba est un roman surprenant, à la fois par son sujet et par son écriture. En effet, alors qu’il romance l’histoire vraie d’un mystique africain en prise avec l’administration coloniale française au début du siècle dernier, sujet en lui-même novateur en littérature mauritanienne, il le fait avec le style, le jargon et les envolées martiales d’une narration guerrière.

Et pour rendre ce cocktail inédit encore plus singulier, poursuit M. Idoumou, l’auteur trace, avec une précision délicate, une galerie de portraits de personnages issus des deux univers de la mosquée et de la caserne. Le résultat est une sorte de "Vie de saint" au XXème siècle aux allures d’une "Chanson de geste". Le roman transporte le lecteur, dès les premières pages, dans un suspense captivant, rendu encore plus prenant par les incursions de l’auteur pour jeter la lumière sur certains pans de l’histoire du pays maure, décrire les mœurs de ses habitants ou relater certaines des anecdotes qui peuplent son oralité riche et diversifiée.

Une belle histoire, à la fois mystique et martiale, dont les coquilles, malheureusement nombreuses dans le texte, n’enlèvent absolument rien au plaisir de la lecture, ni à l’intérêt littéraire.

Abondant dans le même sens, Dr. Mamadou Khalidou Bâ, professeur de littérature africaine, a souligné que, tout en proposant une profonde réflexion sur le soufisme et son accueil mitigé en Afrique occidentale française, le roman de Brahim-Bakar Ould Sneiba doit être également lu comme une véritable œuvre de promotion de la diversité et du respect des particularités religieuses.

En faisant de Hamahu-Rahman, son héros, le symbole attachant de l’innocence, l’auteur, au détour de notre actualité moderne, semble murmurer à nos oreilles subjuguées qu’aucune différence, fut-elle religieuse, ne doit être un prétexte à l’oppression de son semblable… Telle une vague qui grandit à l’approche du rivage, la figure Hamahu Rahman prend de l’envergure, au fil des pages, avant de s’imposer à tous comme le « pôle des temps », a conclu M. Bâ.





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