10-08-2016 10:35 - La Cour criminelle déboute la défense et contraint les prévenus à comparaître

La Cour criminelle déboute la défense et contraint les prévenus à comparaître

Le Calame - La Cour criminelle a usé de la force pour extraire de la maison d’arrêt de Dar Naïm et faire comparaître, ce mardi 9 août, les 13 abolitionnistes qui avaient décidé de boycotter l’audience, en guise de protestation contre les arrestations et les brutalités policières à l’encontre de leurs proches et des sympathisants de IRA.

Selon l’organisation, qui dénonce les « agressions physiques », 9 de ses militants souffrent « de douloureuses fractures aux bras, aux mains et aux pieds qui risquent de s'infecter et de connaitre de graves complications ».

Finalement, la Cour a décidé, comme il fallait s’y attendre, de joindre les exceptions soulevées par la défense au fond rejetant ainsi la requête de la défense.

Les neuf habitants de la gazra qui avaient quant à eux décidé de se présenter devant la Cour ont plaidé non coupable, nié toute participation aux affrontements du 29 juin et déclaré ne connaître aucun des 13 prévenus membres de IRA. En revanche, ils ont indiqué pouvoir reconnaître un proche de Saad Ould Louleïd, un transfuge de IRA. Ils ont fait part à la Cour des cas de torture dont ils ont été victimes les poussant à signer des procès verbaux. Les 13 abolitionnistes, qui récusent les faits qui leur sont reprochés, n’ont pas été auditionnés et sont restés dans le box des accusés. L’organisation abolitionniste qualifie ce procès de « mascarade » et y perçoit une « mise en scène de mauvaise qualité ».

Après avoir contesté le flagrant délit pour lequel sont jugés leurs clients, qui ont été arrêtés chez eux ou sur leurs lieux de travail et non durant les émeutes, les conseils des abolitionnistes avaient avancé, lundi, des preuves, selon eux, de vices de forme et d'erreurs de procédures suffisantes pour justifier la remise en liberté des prévenus. Cependant, ils n’ont pas été suivis par la Cour.

C’est dans cette optique que IRA Mauritanie a demandé aux prévenus et à leur défense de « cesser d'interagir avec la Cour tant que la police continue à réprimer les militants d'IRA et leurs familles pour les empêcher de manifester pacifiquement devant le Palais de justice et de venir assister, à l'intérieur de la salle d'audience, au procès. Les militants d'IRA sont des prisonniers d'opinion et ont droit à un procès publique, juste et équitable », ont-ils fait savoir.





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Commentaires (3)

  • Blackkartani (H) 10/08/2016 18:02 X

    Depuis le départ de cette histoire on se doutait de la présence d’un autre acteur infiltré dans les rangs d’IRA, les autorités savaient très bien qu’IRA n’allait jamais inciter à la violence pour aucune raison, IRA est pacifique et restera pacifique, monsieur les juges on ne peut pas taire une situation de cette sorte, il faut que la justice fasse son travail d’investigation pour trouver les vrais coupables de cette histoire, je n’accuse personne, je veux juste la vérité et que justice soit rendu aux victimes. Voilà une fois encore la justice fasse à une rude épreuve de son existence et de sa propre justice.

  • hallaj (H) 10/08/2016 12:25 X

    IRA ne représente pas tous les Haratine de Mauritanie. Heureusement. Son objectif n’est pas de lutter contre un esclavage qui n’existe plus chez les Bidhane mais la prise du pouvoir par la violence puisqu’aux dernières élections présidentielles, cette organisation terroriste n’a obtenu que 8%, taux qui aurait pu être presque nul si certains partis n’avaient boycotté le scrutin ! Quant à certains Toucouleurs mal formés dans les écoles complaisantes de l’occident et qui pensent instrumentaliser les Haratine hassanophones - auxquels ils ne sont liés que par la couleur de la peau - pour les monter contre les Bidhane, ils en auront pour leurs frais ! A IRA et à ces derniers gredins, nous souhaiterions rappeler que ceux qu’ils appellent la « Beydanerie » n’ont jamais baissé la garde et sont plus vigilants qu’une certaine population décimée en 1994 !

  • ELVALLI (H) 10/08/2016 12:03 X

    Notre balance (symbole de la justice) est sous la loupe des juristes et des observateurs du monde entier. Il ne faut pas qu’elle prête le flanc à la critique pour faire plaisir au pouvoir. Il ne faut pas confirmer, à travers le procès que nous savons tous politique des activistes anti-esclavagistes, l’inaptitude de notre service public à remplir la mission dont il est investi : appliquer la loi, et non la violer, et protéger les libertés individuelles, non y porter atteinte… Pour convaincre le peuple et le reste du monde que la Mauritanie est un Etat de droit il faut une justice indépendante.