23-10-2016 18:00 - Mauritanie: après le dialogue, ira-t-on jusqu’au référendum ?

Mauritanie: après le dialogue, ira-t-on jusqu’au référendum ?

Le360 - Les Mauritaniens devraient être appelés aux urnes lors d'un référendum pour décider des suites à donner à la série de réformes sur lesquelles les partis sont tombés d’accord lors du dialogue national inclusif. Toutefois, certains pensent que la démarche n’ira pas jusqu’au bout.

La Mauritanie va vers l’organisation d’une consultation référendaire avant la fin de l’année 2016, selon la déclaration finale des assises du dialogue national inclusif organisées du 29 septembre au 20 octobre 2016.

Et pour cause, les «actes du dialogue» désignés sous l’appellation d’«Accord politique» comportent l’organisation d’un référendum en vue de l’approbation d’une série de réformes portant sur «la suppression du Sénat, la création de conseils régionaux, la suppression de la Haute cour de justice, la suppression du Haut conseil islamique et la suppression du Médiateur de la république».

Les résolutions retenues à l’issue des assises préconisent également la révision de certains symboles nationaux notamment «un rajout de deux bandeaux rouges en haut et au bas du drapeau national pour valoriser le sacrifice des martyrs de la nation et une modification de l’hymne national pour y ajouter une charge patriotique tout en conservant la portée religieuse».

Par ailleurs, les résolutions du dialogue 2016 comportent également l’organisation d’élections législatives et municipales anticipées à une date qui sera fixée après le référendum constitutionnel.

Reste que pour être soumis à un référendum populaire, ces propositions doivent d’abord recueillir l’approbation des 2/3 du parlement composé de deux chambres -Sénat et Assemblée nationale-, selon les dispositions constitutionnelles. Et réunir les 2/3 de voix favorables est loin d’être acquis. Et pour cause, les sénateurs sont quasi-unanimement opposés à la dissolution de la Chambre haute du parlement. Les sages de cette chambre, avec 56 élus, peuvent contribuer au blocage des réformes constitutionnelles proposées en espérant au moins obtenir les soutiens d’une partie des députés de l’opposition représentée au Parlement (Tawassoul, APP et AJD-MR).

En plus, les élections anticipées prévues dans le cadre de ces réformes peuvent aussi dissuader un certain nombre de députés de la majorité (UPR et alliés) qui risqueraient de perdre leur poste de député en cas d’élections anticipées. C’est dire que la pression sera forte sur les élus de la majorité présidentielle.

Or, si les 2/3 des élus du peuple ne donnent pas leur accord, le référendum ne sera pas nécessaire. Cette éventualité est à prendre en considération vu le déroulement du dialogue et surtout de l’opposition claire des membres du Sénat à la dissolution de leur Chambre...

Enfin, il faut souligner que beaucoup de mauritaniens ne sont pas emballés par certains changements, notamment ceux relatifs aux modifications à apporter sur le drapeau du pays et la recomposition de l'hymne national.

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya



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Source : Le 360 (Maroc)
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Commentaires (1)

  • président fondateur (H) 23/10/2016 18:50 X

    En effet c'est la fin du dialogue et les grandes manœuvres vont commencer. On se pose dèjà des questions à savoir qui sera l'éventuel successeur du président fondateur? Son choix sera t-il approuvé par la majorité présidentielle ou cette dernière connaîtra des frondeurs qui vont se présenter aux élections présidentielles comme au Burkina? L'opposition va-t-elle encore boycotter les municipales et législatives anticipées. Va-t-elle appeler a voter non au référendum et faire campagne pour cela? Les Sénateurs vont-ils faire échouer le projet de constitution en refusant de le voter? Le président fondateur va-t-il appliquer sincèrement les décisions du dialogue ou continuer la même politique? Est -il vraiment sincère? Est-ce que président fondateur à organisé ce dialogue (qui n'a rien apporté de concret pour le moment à par la suppression de certaines institutions) et le processus électoral qui va suivre tout simplement pour atténuer la forte pression qui est exercée sur lui et son régime en orientant les esprits vers le référendum et les élections anticipées et ceci jusqu'aux prochaines élections présidentielles? Le peuple sera-t-il oublié avec ses problèmes dans tout ça? De toute façon l'avenir nous édifiera pour tout cela. Les prochains conseils des ministres nous donnerons un avant-gout de sa sincérité