12-01-2017 07:18 - Émigration | 50.000 mauritaniens en irrégularité en Côte d’Ivoire
Le lundi dernier, c’est par vague que le bac de Rosso débarquait des mauritaniens venants de la Gambie. Ils se comptent par milliers dans ce petit pays incrusté dans le Sénégal, où une crise politique à la suite de l’élection présidentielle fait planer le doute.
Le président Yahya Jammeh, depuis 22 ans au pouvoir, se fait encore désirer pour rester à la tête du pays. Donc tout peut arriver.
Une situation que la Communauté des états de l’Afrique de l’Ouest –CEDEAO-, peine à dénouer.
Nos compatriotes ont préféré fermer boutiques et quitter le navire gambien, cette prudence qui n’est pas un fait nouveau dans la sous-région avec les mauritaniens, grands commerçants devant l’éternel et qui tissent leur toile.
Si nos mauritaniens-gambiens sont revenus au bercail, d’autres compatriotes situés bien au loin se trouvent eux dans l’impossibilité de les imiter. Les 50.000 mille mauritaniens se trouvent en Côte-d’Ivoire, soit 30 fois plus que ces derniers en terre mauritanienne, n’ont pas cette aubaine. C’est le premier président de ce pays qui disait en 1987 aux ivoiriens, « prenez exemple sur les rois maures du petit commerce ».
Rassurés par une stabilité étatique, nos frères commerçants ont simplement trouvé en ce pays l’Eldorado. Leurs enfants y sont nés et grandis mais leurs parents buttent devant un écueil de taille ; leurs pièces d’état-civil qui arrivent à expiration, ne peuvent être renouvelées, car une fois de retour chez eux, ils ne pourront retourner qu’avec un passeport, vu que leur pays n’est plus membre de cette organisation sous régionale, ils ne peuvent circuler en toute liberté.
Qui va faire 50.000 passeports pour des commerçants ? Certainement pas ceux qui refusent l’enrôlement aux noirs apatrides, dans leur propre pays, et surtout avec le directeur de cette institution qui veut tout entendre sauf le droit du citoyen d’avoir une identité. Que dire de l’Assemblée Nationale, où des parlementaires solidaires à la cause palestinienne ont proposé la nationalité pour ces frères arabes.
Sur ce profond sentiment d’injustice, tous ont entendu la sortie au vitriol de la députée Souydatou Wane sur ce crachat dans la soupe. Quel intérêt le parlement mauritanien trouve-t-il dans sa décision de donner la nationalité mauritanienne à des palestiniens, sans jamais avoir pipé mot pour des nationaux bon-teint à qui on refuse la citoyenneté ?
C’est le Sénégal voisin qui détient depuis 1975, les intérêts du peuple palestinien aux Nations-Unis et la semaine dernière, ces deux pays viennent de signer une coopération pour l’enseignement supérieur entre leurs deux états. Tout porte à croire que bien des ressortissants arabes à qui l’ont veut étaler le tapis rouge dans notre pays ont depuis toujours fait leur choix en cherchant asile ailleurs. Osons accepter ce fait.
ADN
©Cridem 2017
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