14-02-2017 21:16 - Affaire Ould M’Khaïttir : Derrière le mur de façade...
L'Authentique - L’affaire Ould M’Khaïttir semble finalement révélée un plouf ! Derrière l’engagement des acteurs pour l’application de la peine de mort contre le blogueur, et l’acharnement de ces acteurs dans les campagnes pour faire valoir la Charia, se cachaient des desseins inavoués.
Depuis que la cour suprême a décidé du renvoi de cette affaire devant une cour nouvellement constituée, les langues se délient. Manipulations religieuses et politiques, détournements de fonds, affaires de mœurs… Tout y serait passé entre les acteurs de la scène publique.
Finalement, il y aurait eu trop de filouterie dans l’affaire dite Ould M’Khaïtir, du nom de ce jeune blogueur condamné en première instance par la justice, pour apostasie. C’est ce que les observateurs ont constaté après que les acteurs de la scène publique plongés dans des querelles intestines acerbes et impitoyables, aient commencé à déballer… D’abord il fut question d’argent « sale »…
Avec le détournement de montants faramineux récoltés par les organisateurs des rassemblements publics, en Mauritanie et dans des pays du Golf. Ensuite il fut question de manipulations politiques qui auraient amené des leaders religieux à se taper une nouvelle santé politique ou à asseoir leur popularité aux fins de les imposer comme interlocuteurs auprès du régime en place. Puis, finalement, par des questions de mœurs.
En fait, les rassemblements pour le « Soutien du Prophète (PSL) » de la “Nousra” se sont révélés être de grandes orgies. Aujourd’hui, les réseaux sociaux ne finissent pas d’étaler les nombreux dessous de tout ce qui a entouré, les « appels à la mort de Ould M’Khaïtir.
Mais c’est sans nul doute la querelle entre une activiste des droits de l’homme et un avocat, qui marque le plus la situation de conflit entre les acteurs de la scène. Après avoir déformé les propos de Mkheitir pour le sacrifier à l’autel d’une guerre contre la jeune mouvance laïque en Mauritanie, et ce, avec un succès dépassant toutes leurs espérances, le camp de la féodalité s’est en effet focalisé sur une activiste, celle qui a osé se prononcer contre lui.
Il s’agit de Mekfoula Mint Brahim. Pour avoir accessoirement défendu le droit de Mkheitir à un procès juste et équitable selon le droit mauritanien et non celui de la rue aux mains de personnages fanatiques pour les uns et douteux pour les autres, la voilà la cible d’une campagne féroce de calomnie qui vise particulièrement à exciter le peuple contre elle.
C’est ainsi qu’un célèbre avocat de la place, celui de la “Nousra”, a trouvé l’occasion de se faire de la publicité en se servant de l’islam. Incitant à la haine, diffamant quiconque se trouve sur son chemin de propagande, l’avocat n’a rien épargné ni à Mekfoula ni à Ould Moine, ni aux jeunes de Tvragh-zeina ni à la justice de l’état mauritanien jusqu’à réussir à faire reculer la cour suprême face à l’enthousiasme des foules soulevées par ses procédés.
Dans son élan effréné, cet acteur va jusqu’à s’en prendre à ses propres alliés du mouvement Al Nousra accusant les meneurs notamment certains Cheikh de vouloir se servir de la cause du prophète ( psl) pour leurs intérêts personnels à savoir recruter des tlamides, faire de la politique ou même d’autres raisons inavouables…
Mais, quel est donc le péché de cette jeune femme ? C’est celui d’avoir décrit cet islam takfiriste étranger que certains ont importé d’Afghanistan, de Syrie, d’Iraq, d’aqmi dont le wahhabisme est le tronc commun. Elle explique comment certains veulent coloniser l’islam éclairé de Mauritanie qui fit sa renommée pour le changer en un autre archaïque pour les obscurs desseins politiques d’un petit nombre qui veulent dominer les autres en les privant de leur liberté de pensée.
C’est la privatisation de l’islam au profit d’une puissance étrangère. Une privatisation qui va loin puisque l’on a vu l’imam de la grande mosquée évincer son adjoint car il était contre le changement de drapeau pour mettre à sa place son fils avec la bénédiction du pouvoir qui verse salaire et privilèges. En vérité l’imam de la grande mosquée semble être encore plus craint par le pouvoir car il ne semble plus prendre ses ordres à Nouakchott mais à Riyad face auquel le pouvoir actuel est devenu l’obligé…
C’est à se demander à quoi joue un segment de ce pouvoir mauritanien avec l’islam radical en Mauritanie puisque tout semble être fait pour terroriser les mauritaniens en laissant les vecteurs de ce radicalisme prospérer. On dirait que le pouvoir sous-traite la terreur intellectuelle pour avoir le beau rôle, lui qui propose des lois contre la violence basée sur le genre, lui qui veut libérer Mkheitir mais lui qui doit fuir à chaque fois au nom de la paix civile vu les mouvements que les sous-traitants excitent…
Ahmed. B