Sidi Ould Bobba - Vous avez déclaré l’année 2016, année de l’enseignement ! Tous les Educateurs Mauritaniens en étaient contents… Et nous le sommes toujours….

Mais, Monsieur le Président en plus des « Petits » problèmes dans les hautes sphères de l’Etat, nous avons des « Grosses » et « Grasses » difficultés qui lient, entravent et jugulent l’Enseignement en Mauritanie. Ses problèmes sont dans les salles de classe du primaire et du secondaire. Je vous en rappelle :

1-La première difficulté est le manque de coordination entre les Chefs d’Etablissements (Primaires et Secondaires) et les IDENs et les DRENs. Je vous donne un exemple …Un établissement a besoin d’un seul professeur d’Arabe et seulement un seul, il reçoit deux ou trois professeurs tandis que les professeurs des matières scientifiques sont en manque.

L’Etablissement d’à côté a un excédent en profs scientifiques et il est en manque de profs de langue. Ce n’est pas au niveau de la Direction ou de l’Inspection Régionale qu’est le problème. Il est « d’en haut ! ». Les « grands » profs ne veulent pas des « petites villes » donc des Etablissements Secondaires de Seconde Zone comme Choum, Bir- Moghrein, Rachid, Djadibini ou Lekraa etc., etc.,…..etc.

2-Le chef d’Etablissement finalise la liste de ses élèves après moult vérifications, il reçoit une liste « d’en haut » et il doit retourner « la liste originale ». Cette liste est augmentée de Noms Fictifs n’ayant aucun rapport avec l’Ecole. Ce qui veut dire que le Chef d’Etablissement n’a pas son mot à dire sur la gestion de son Etablissement Scolaire. Il est comme l’Eventail…

Votre Enfant est exclu(e) pour mauvaise conduite ou travail insuffisant ? N’empêche, on attend l’arrivée du nouveau Chef d’Etablissement pour lui coller au nez un ordre écrit d’un chef de service de la DREN ou du MEN pour son passage en classe supérieure ou la classe de plus haut. J’ai eu une note de chef service me demandant de faire passer automatiquement un élève qui est inscrit redoublant en 2° année vers la 3° année. Mais, mon respect du règlement était mon atout…Un autre est exclu de la 1° année, il change d’établissement pour s’inscrire en 3° année ou en 4° année.

3- Les élèves qui n’ont pas réussi au Concours d’entrée en Sixième passent automatiquement au Collège après cinq ou Six mois de l’ouverture des Ecoles avec un numéro national en bonne et due forme et sur la liste officielle. Donc, pourquoi Concourir ? J’en ai reçu…de ces exemples en 2017. Ce sont les listes de réintégration !

4 - Les épreuves de concours du B.E.P.C et du BACCALUREAT sont déchiquetées, sabotés et noyautés par les Candidats Libres (CL) de tous bords. Les jeunes Candidats Officiels (OF) sont intimidés par les Grandes personnes qui viennent s’asseoir dans la même salle de concours. Imaginons un Colonel de l’Armée de l’Air qui vient faire un concours d’entrée au BASEP…

Oui, Monsieur le Président de la République Islamique de Mauritanie, on s’est vu le 28 Novembre 2016 à Choum. Mais, tous les cris, les youyous et votre calendrier tant chargé ne m’ont pas permis de vous faire un bilan « interne » de la situation de l’Enseignement en Mauritanie.

Je suggère un meilleur salaire pour tous les Educateurs et une prime spéciale pour ceux qui servent dans les Etablissements Scolaires enclavés. Je suggère aussi un domicile pour tous les Educateurs. Même s’ils doivent les payer par échéance. Je demande l’ouverture des Salles à manger pour les élèves sur tout le territoire national. Je propose que les Entreprises et les Sociétés soient associées à l’équipement (en fournitures scolaires, en équipements de labos, de salles d’informatiques et biblio) des Etablissements Scolaires. On peut aller même jusqu’à encourager les Grandes Sociétés et Entreprises à ouvrir leurs propres Etablissements Scolaires dans le respect du Programme National de l’Education.

Par exemple le couloir du train minéralier doit être pris en charge par la Fondation SNIM, les établissements scolaires situés sur la construction des routes par la MTC et l’ATTM, les sociétés de pêche prennent en charge les habitants côtiers, les sociétés agricoles et d’élevages financent les Ecoles au Sud de la Mauritanie etc, etc. L’armée prend en charge les villes frontalières…..etc…etc.

Monsieur le Président de la République S/c du M.E.N, savez – vous que tous les Chefs d’Etablissements nommés depuis 2015, n’ont pas reçu leurs primes de fonction depuis cette date ? Aucune justification !

Savez – vous que tous les C.E qui ont changé leurs lieux de travail n’ont pas reçu pas leurs primes de transports ? Justification : « Vous ne devez pas vous rendre sur vos lieux de travail avant de recevoir vos primes ! » et après trois mois de retard le fonctionnaire perd sa prime de transport. Ce n’est pas réglementaire ? Mais c’est la réalité ! Pardon, c’est la vraie vérité comme dit mon camarade Silco.

On ne peut pas applaudir d’une seule main ! dirait Maman. La Mauritanie a besoin de tous ses fils. Il y’en a des très bons… fils et… des autres. Voilà des raisons de la baisse du niveau Scolaire en Mauritanie. Vu « d’en bas » !

Sidi Ould Bobba

D.G Collège de Choum