Le Quotidien de Nouakchott - Jeudi dernier, sur la route de Rosso, le sénateur Mohamed Ould Ghadde, en évitant des animaux en divagation, a percuté trois personnes.

Bilan deux morts (une femme et un enfant). Le sénateur est toujours en garde à vue à la gendarmerie de Rosso. Son avocat, Maitre Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, parle « d’un règlement de compte politique».

« C’est un dossier politique pas judiciaire, géré à Nouakchott et pas Rosso », affirme l’avocat. C’est, fait-il remarqué, «un drame malheureusement fréquent sur les routes, un accident avec perte en vies humaines», selon Me Bouhoubeyni, les ayants-droit des victimes n’ont pas porté plainte et « l’usage, en cas d’absence de plainte, est de libérer l’auteur de l’accident avec condition de l’engagement d’une tierce personne qui se porte garante. »

Et, « Ould Ghadde dont la voiture est assurée, qui ne fait l’objet d’aucune plainte, qui jouit de l’immunité parlementaire, devait être libéré. »

Cette immunité parlementaire, "applicable sauf cas de flagrant délit", de l’avis de l’avocat, a « curieusement été une circonstance aggravante pour le sénateur. » Pour Maitre Bouhoubeyni, « ce n’est pas Ould Ghadde citoyen qui est arrêté, c’est Ould Ghadde sénateur qui a dit non aux reformes constitutionnelles, l’opposant qui est mis en détention. »

Sa voiture, selon son avocat, « a été perquisitionnée, ses documents saisis, son téléphone confisqué pendant 24 heures, ses messages parcourus… » L’avocat rappelle que « la règle de droit, impersonnelle et générale doit être appliquée a tous sans tenir compte de la proximité ou non des citoyens avec le pouvoir, des bras longs et autres, autrement c’est l’arbitraire et l’injustice. »