12-07-2017 00:00 - Rosso- situation politique: une pesante charge entre rivalité et portée
3couleurs.info - A Rosso, seul le parti au pouvoir rejaillit et occupe toute la scène politique à quelques semaines du referendum constitutionnel du 05Aout prochain.
Ce qui explique une décomposition de tout un système politique qui n’a servi qu’au manque de fonctionnement des instances qui risque de bouleverser la situation politique où les mêmes populations assistent à tous les meetings anticipés et organisés par des sensibilités mis en concurrence à quelques semaines du referendum constitutionnel.
Un goût amer entre rivalité et portée, dans la bouche des militants, et dans un contexte d’intérêt par lequel on mesure ainsi la force du phénomène partisan, car même si le parti est critiqué et contesté, il apparait comme absolument nécessaire à la vie politique.
Ce résultat marque l'émergence de quelque chose de plus profonde qu'un simple choc électoral. Bien que dans un article paru sur le site cridem où le chef du parti Me Sidi Mohamed Ould Maham, estime que cet échec politique ressort des altercations internes qui existent au tour du président Mohcen, ce qui n’est pas le cas.
Il n’ y a pas eu de crise qui oppose depuis quelques mois, les deux grandes tendances à Rosso, étant donné qu’aucune occasion politique n’est passée par là depuis les dernières élections législatives et municipales.
Ces tendances et querelles politiques n’ont existé que lors des préparatifs de ces mêmes élections et que la base avait présenté deux listes différentes, celle du professeur Fassa et celle du président Mohcen. Ce qui a finalement occasionné le mauvais choix des candidats qui ont été battus par l’actuel député Maire de Rosso Sidi Mohamed Diarra.
Ces erreurs proviennent au niveau national du parti qui a négligé la coordination réelle avec les instances de base et sur le bon choix des candidats. Le président de la République a reçu des leaders politiques de Rosso, après juste les bouderies entre le sénat et le gouvernement, cela mérite un éclaircissement auprès des militants du parti qui se sentent jusqu'à présent être pris en otage par cette situation, au lieu de soulever des querelles internes entre deux tendances.
Etant donné qu’un parti politique comme le parti au pouvoir doit confiner les décisions qui doivent être soumises à l’approbation de tous, il doit aussi intégrer les individus et les groupes sociaux au sein de la société.
Ces deux groupes qui jouent la carte de Taifour et une frange "hybride" qui emboite le pas à Slama Ould Moyne (ancien député) et Mohamed Vall Ould Alem, reste un cas à légiférer au niveau national du parti à savoir que si cette position de certains leaders du parti s’avère vraie, elle continuera d’agresser la situation politique du parti à Rosso.
Dans une discipline de parti comme le parti au pouvoir nul ne doit pouvoir résisté aux décisions prises afin de les observer emboiter la démarche et les visions du parti dans nos localités.
Cette polémique cache un problème bien plus primordial que les querelles au sein du paysage politique de Rosso. Aujourd’hui, une seule question mérite d’être posée : c’est de savoir pourquoi les vraies instances de base du parti ne fonctionnent pas depuis toujours à Rosso. Cette situation favorise certains leaders qui détiennent les orientations du parti et qui en font ce qu’ils veulent.
Voilà pourquoi aussi le siège du parti à Rosso ne fonctionne pas, aucun militant ne le fréquente car il n’est utilisé qu’à des occasions politiques. L’échec est loin d’être des querelles internes mais au plus haut niveau car le parti au pouvoir devait depuis tout le temps fonctionner comme il se doit et comprendre que l’élection est un choix.
Il devait créer à Rosso des instances qui chercheraient à faciliter ce choix aux militants et aux leaders. Le parti au pouvoir devait opérer une structuration de l’opinion qui n’est pas toujours sans limites.
C’est à travers l’élaboration de programmes et de projets relatifs aux politiques publiques que le parti au pouvoir fallait tenter de structurer avec l’opinion publique pour faciliter le choix des leaders en vue de gagner des élections. Dans le même ordre d’idée, il devait animer le débat politique quotidien pour conditionner le choix des électeurs.
Pourquoi ces leaders élus qui jouent un son inconsommable n’analysent jamais en permanence et de manière objective la situation de nos localités et du pays. Ces leaders, pour être aptes au choix, doivent être évalués en fonction des valeurs de référence, et doivent préciser des solutions qu’ils proposent tout en critiquant ou en défendant selon le cas des projets et réalisations du gouvernement.
Mais la réussite dans ce domaine n’est pas toujours garantie à Rosso car il existe un double décalage entre l’opinion publique et le parti au pouvoir. Un premier décalage a toujours existé entre les idées défendues par le parti et ses électeurs car, il n’a jamais été capable de donner satisfaction aux électeurs, au lieu de s’interjeter de manière occasionnelle à des occasions électorales.
Au niveau national, le parti au pouvoir n’a jamais pris en compte le fonctionnement des instances de base qui de manière concertée pouvaient éluder toutes les questions politiques.
C’est toutes ces interrogations de cohérence de la relation entre parti au pouvoir et les citoyens (électeurs) qui ont été les seules motifs de l’échec lors des élections précédentes de 2013, parce que c’est au dernier moment que le parti a agi sur le choix des candidats qui ont été battus.
Voyez-vous que toutes les deux tendances ont été même soupçonnées de vote ou de campagne contre le même parti. En réalité, le parti au pouvoir doit surtout divorcer avec cette politique exclusive de clans qui complique le choix des militants.
De trop près, c’est cela qui empêche les jeunes et les femmes d’entamer une carrière politique et pourtant ils sont nombreux.
Il faudrait donc mieux solutionner tous ces problèmes plutôt que de s’arrêter à la polémique entre des barons, sinon, les Rossossois constateront directement que le parti est entrain de favoriser le système de parachutage des leaders politiques à leur détriment.
Ce parachutage d’hommes politiques à Rosso n’est plus à Rosso, car cette colère apparaît légitime et depuis les dernières élections, elle est nourrie depuis des années par l'abandon des classes populaires et par des leaders qui servent toujours la même soupe.
Mais, au-delà du manque de choix de véritables leaders, chacun s'aperçoit que c'est le navire qui coule et confirme celui d'un système politique à bout de souffle surtout à la veille du referendum constitutionnel.
Les militants à Rosso ne tiennent plus compte d’une politique d'autoritarisme renforcée, car cette forme est loin d'ouvrir une période de réflexion sur la nécessité d'un pacte social.
Face à ce marasme politique, il se trouve encore des responsables politiques pour nier l'ampleur du bouleversement, le total du parti au pouvoir fait de lui le premier parti de la Mauritanie qui n’a jamais compris qu’il faut de la bonne vision politique qui émane d’un choix réfléchi pour une ville comme Rosso.
La question est posée à tous les hommes politiques à savoir du comment résister, se réarmer idéologiquement, pour bâtir une nouvelle concession politique qui prendra en compte les interrogations de tous les rossossois où qu’ils soient. Le grand défi de la nouvelle période politique qui s'ouvre d’ici le referendum constitutionnel, sera celui de la construction d'une nouvelle visée solidaire et fraternelle pour Rosso et pour notre République.
Ce changement de comportement dans le paysage politique Rossossois doit s’accorder avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles, toutes les initiatives nécessaires à la construction politique de ce nouveau pacte d'avenir.
Il faudra alors que les jeunes et les femmes participent pleinement aux prises de décisions politiques, en particulier dans les instances locales, ce qui signifie que les décisions sont prises sans égard pour tous les problèmes qui nuisent en premier lieu les populations pauvres et aux groupes sociaux vulnérables.
Pendant que cette situation représente en même temps une menace permanente pour la vie de tous les habitants de la ville, quelque soit leur catégorie sociale.
Ibrahim Idriss