25-07-2017 00:00 - La Mauritanie, mère des poètes : rencontre avec Bocar N’Diaye

 La Mauritanie, mère des poètes : rencontre avec Bocar N’Diaye

Afrik.com - Bocar N’diaye est arrivé en France en 2010 avec des projets et des textes. Ce poète mauritanien, ayant vécu les conflits, la colère et le racisme, a fini par trouver le bout de son exil près des plages de Normandie. Ses œuvres, en lien avec sa migration, sa famille et sa culture, sont à découvrir dans quatre recueils. Renaud Artoux a rencontré pour Afrik.com ce poète du « pays au million de poètes ».

AFRIK.COM : Bonjour Monsieur N’diaye, pourriez-vous vous présenter rapidement aux lecteurs d’AFRIK.COM ?

Bocar N’diaye : Je m’appelle N’diaye Bocar, je suis de nationalité mauritanienne et je vis et travaille à Caen en Normandie. Je suis l’auteur de quatre recueils de poèmes, à savoir « La Lune en présence », « Fragments d’Amour et de Liberté », « L’Hiver Nomade » et « Les rendez-vous de la lune » aux éditions Edilivre (www.edilivre.com).

AFRIK.COM : Que signifie votre surnom « Bajjel » ?

Bocar N’diaye : « Bajjel » est mon surnom d’artiste et un surnom pour les intimes. Je l’ai emprunté à mon grand-père paternel, mon homonyme. « Bajjel » signifie en pulaar, ma langue maternelle, « l’enfant unique ».

AFRIK.COM : Parlez-nous davantage de vos œuvres poétiques…

Bocar N’diaye : J’ai publié mon premier recueil « La Lune en présence » en janvier 2016. Ce recueil est un voyage dans un univers poétique, il relate un ensemble de souvenirs de jeunesse passés au bord du fleuve Sénégal. Ces souvenirs ont été mes sources d’inspiration poétique et artistique.

Cette année 2017 a été celle de la parution de mes trois derniers recueils : « Fragments d’Amour et de Liberté », « L’Hiver Nomade » et « Les rendez-vous de la lune ». « Les rendez-vous de la lune » comme « La Lune en présence » sont des voyages dans mon royaume de l’enfance. Le dernier est dédié à ma grand-mère Booro Joobel, car j’ai été marqué par ses contes et histoires au cœur du soir et parfois sous la pleine lune.

AFRIK.COM : Depuis quand êtes-vous poète et qu’est-ce qu’un poète à vos yeux ?

Bocar N’diaye : J’ai commencé à écrire lorsque j’étais au lycée en l’an 2000. Pour moi un poète est un lanceur d’alerte et voit ce qui vient de par sa sensibilité. C’est ainsi que disait René Char : « A chaque effondrement des preuves, le poète répond par une salve d’avenir ». Le poète est un créateur à l’image d’un artiste, le poète est un artiste qui a une plume à la place d’un pinceau pour décrire les choses, il écrit.

AFRIK.COM : Si vous deviez citer trois poètes préférés, qui seraient-ils ?

Bocar N’diaye : Pour ce qui de mes poètes préférés, j’en ai plusieurs mais pour n’en citer que trois : le premier est Tène Youssouf Gueye, dont l’ouvrage « A l’orée du Sahel » m’a marqué. Il parle de la poésie orale et de figures historiques qui ont marqué la littérature orale en général et poétique en particulier. Le second Léopold Sédar Senghor et le troisième David Diop, auteur de « Coups de pilon », un recueil rendant un vibrant hommage à l’Afrique.

AFRIK.COM : Quel lien gardez-vous avec votre pays d’origine, la Mauritanie ?

Bocar N’diaye : Je garde un lien fort avec mon pays, la Mauritanie, car j’ai toute ma famille et mes proches là-bas. Ces liens restent mes sources d’inspiration. Comme le disait L.S. Senghor : « Ce que regarde de loin le laboureur quand il se redresse c’est le village, ce n’est pas l’envie de manger qui en cause. C’est juste le passé qui l’attire de ce côté »…

AFRIK.COM : Que représente à vos yeux votre pays d’accueil, la France ?

Bocar N’diaye : La France représente pour moi un pays d’adoption qui m’a permis de me faire publier et de partager mon univers poétique et artistique, de faire des rencontres. Elle est une terre d’accueil pour tout être épris de liberté.

AFRIK.COM : Parlez-nous un peu de votre quotidien en France…

Bocar N’diaye : Je mène une vie très active ici, je fais de la médiation sportive et je suis éducateur au sein de l’école de football de la Guérinière, un quartier caennais.

AFRIK.COM : Vous êtes un « poète-partenaire » du site AFROpoésie mais aussi un « artiste-partenaire » grâce à vos dessins, qu’en retirez-vous ?

Bocar N’diaye : Effectivement, je suis « un poète-partenaire » et « un artiste-partenaire » d’AFROpoésie, un site créé par un Français amoureux de l’Afrique. Un site de promotion des poésies africaines et de la diaspora. A travers ce site, l’opportunité m’a été donnée, en tant jeune poète et artiste, de partager mon univers avec d’autres artistes et poètes. Et je remercie AFROpoésie et son fondateur, grâce à qui j’ai eu l’honneur et le privilège de participer à Paris à la « Garden Party de la littérature afro » au sein des studios de Ubiznews, le 14 juillet 2017.

AFRIK.COM : Quelles sont vos ambitions pour les prochains mois ?

Bocar N’diaye : J’ai d’autres projets d’écriture à finir et je compte faire une grande exposition artistique. Il me faudrait simplement trouver un lieu. Une exposition artistique pour promouvoir les artistes africains et de la diaspora.



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Source : Afrik.com
Commentaires : 1
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Commentaires (1)

  • jakuza (H) 25/07/2017 01:03 X

    Bon courage à ce compatriote qui honore son pays d'origine au lieu de le vilipender comme d'autres ailleurs...