15-11-2017 10:35 - L'Editorial du Calame :Du beurre dans les nouilles, en pointillé…

L'Editorial du Calame :Du beurre dans les nouilles, en pointillé…

Le Calame - Les besoins d’argent, quasiment tout le monde en a. La question pendante, pour y faire face, reste : à quel prix ? Et la réponse navigue, souvent, entre modération de conscience et souci de respectabilité. Des paramètres particulièrement virulents, dans le domaine de la communication où la crédibilité est essentielle.

C’est une lutte de tous les jours pour éviter le piège du peshmerguisme*, tombe classique des plumes et des titres. Alain Faujas, de Jeune Afrique, n’en disconviendra pas.

Quels trésors d’ingéniosité ne déploie-t-il pas pour habiller une des plus prolifiques tirelires du journal, « Le Plus de JA », d’une malhfa (voile mauritanien) de sérieux ? Malhfa, dis-je, car son édition N°2965, du 5 au 11 Novembre derniers, est justement consacrée à la Mauritanie.

Sous le titre : « L’avenir en pointillé », juste assez ambigu pour paraître objectif ; voici l’envoyé spécial de « Jeune-à-fric » à Nouakchott commis à dresser un portait doucereux de notre situation nationale où « Aziz en position de force » grâce, notamment, à la « Renaissance d’une armée » – un argument frappant, c’est certain, pour des PTF tétanisés par la menace terroriste – disposerait « De bons augures pour battre le fer », en dépit d’une dette nationale ramenée miraculeusement à 70% du PIB, une fois escamotés, via petite note de bas de page, les 30% dûs aux koweitiens, alors que le président d’Algold resources s’enthousiasme des « excellents résultats » obtenus par sa grosse société et son petit partenaire mauritanien.

Bref, le contenu de ce « Plus » ne se gêne pas pour contredire son titre, en suggérant un avenir en… rose. Le pointillé se résumant, au final, à l’incertitude, quant au choix, par l’omnipotent chef de l’Etat, de son successeur.

Un choix d’autant plus important que « l’opposant » de service retenu, par Alain Faujas, pour illustrer « l’impartialité » de son papier, ne se gêne pas de lui rappeler, que « nous nous opposons aux programmes, pas aux personnes ». Autre splendide ambiguïté, tout-à-fait dans la tournure d’esprit de cet éminent manieur de boubou en tout sens, dont on comprend aisément qu’elle ait pu subjuguer notre pauvre collègue enchaîné à sa galère d’apologie masquée.

Une apologie à usage international évidemment exclusif. Si ce n’est, bien sûr, les dithyrambistes attitrés du pouvoir, au demeurant beaucoup plus achalandés, eux, en verroteries complaisantes, nul, en Mauritanie, n’en serait dupe : l’harassant quotidien parle de lui-même et, comme je le disais en exergue, les besoins d’argent, quasiment tout le monde en a.

Ici probablement plus rudement qu’ailleurs : c’est de la survie journalière qu’il s’agit, pas de beurre dans les nouilles ; très prosaïquement, les nouilles elles-mêmes. La transparence de la melhfa proposée par Alain Faujas tombe mal, à l’orée d’une saison froide qui s’annonce particulièrement pénible, cette année, après le déficit pluviométrique qu’on sait.

Par chance, les populations qui seront les plus touchées n’ont pas accès à la littérature jeune-afriquée. Les lecteurs attitrés de J.A. n’en entendront donc pas les clameurs d’indignation, seule réelle objectivité, pourtant, du pointillé d’un très incertain avenir mauritanien…

Ahmed Ould Cheikh


*Expression utilisée en Mauritanie pour évoquer ceux qui se disent journalistes (alors qu’ils n’ont rien à voir avec le métier) et se vendent au plus offrant



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Commentaires (7)

  • jakuza (H) 15/11/2017 19:29 X

    AOC est furieux que J.A lui ravisse sa partition du "qui paie gagne"! A son nez et à sa barbe... Nul doute qu'il veut changer de camp!

  • KANTAKI (H) 15/11/2017 14:05 X

    Effectivement, cet article n'est pas bien rédigé et c'est l'occasion de préciser que la plume de AOC présente des appli de qualité fort inégale, ce qui n'est pas bien...

  • Kebetoueuse (H) 15/11/2017 12:35 X

    Est-ce que les lecteurs comprendront ce que tu veux dire dans l’Editorial, cet article est comme, et, presque lourd pour le niveau de compréhension des inter-Cridemiens de la place, il faut descendre le niveau et pousser vers la sortie.

  • ELVALLI (H) 15/11/2017 12:32 X

    Jacques Foccart a révélé dans ses mémoires qu’il avait un rituel d’un diner par mois avec le propriétaire de J.A et même que Jacques Foccart avait désigné BBY comme son légataire testamentaire universel. Que peut attendre un jeune africain d’un héritier de Jacques Foccart ? J.A fait clairement partie intégrante des réseaux de la Françafrique avec pour mission de salir d’insulter nos dirigeants africains qui ont osé refuser la Tyrannie, le Mépris, la Corruption des colons. J.A a fait fortune sur le dos des africains en maniant l’escroquerie et le chantage pour s’allier toujours aux positions françaises qui accordaient leurs violons pour endoctriner les africains francophones. Quel mauritanien n’a pas lu avec dégout le torchon (***) de François Soudan «Le Marabout et le Colonel». J’y ai appris : le nom de la maman de TAYA, Zeinabou, si j’ai bien retenu ma leçon. Aziz va se ruiner à assurer des fins de mois difficiles à J.A que les africains n’achètent plus, ne lisent plus et ne croient plus au sac à merde qu’il propose comme informations… Alain Faujas nous apprendra des choses mais sans lire son journal. Merci… nous avons nos «Peshmergas» locaux, plus menteur qu’eux tu meurs.

  • ASSOCIATION MAIN PROPRE (H) 15/11/2017 12:08 X

    j'ai oublié de mentionner à Monsieur AOC pardon Monsieur Propre qu' il est important de bien comprendre la méthode de ce type d'exercice 'rediger un article) afin d'éviter le hors sujet.

  • ASSOCIATION MAIN PROPRE (H) 15/11/2017 12:04 X

    Monsieur Ahmed ould Cheikh , Votre niveau en français est très hésitant et pourtant votre contexte professionnel vous oblige aujourd’hui à une certaine connaissance de cette belle langue ? Une formation s’impose afin de vous perfectionner en français.

  • KANTAKI (H) 15/11/2017 11:33 X

    Ahmed, il n'est pas très orthodoxe de "peshmerguer" un confrère, fut-t-il un vendu ! Mais vous êtes suffisamment averti pour savoir que le "plus" de Jeune Afrique" est un supplément publicitaire qui n"engage pas la ligne rédactionnelle du Journal... Au demeurant, il y a pire que de lisser l'aperçu d'un état, c'est de le dénigrer continuellement et de dénigrer ceux qui en disent du bien...