15-11-2017 15:10 - Communiqué du comité de grève du lycée de Sélibaby

Communiqué du comité de grève du lycée de Sélibaby

MKB - Après plusieurs rencontres entre les autorités éducatives et administratives et les délégués des parents d’élèves de Sélibaby, le bureau des parents d’élèves a constaté lors de sa dernière assemblée générale l’incapacité de leurs interlocuteurs à prendre en charge les doléances qui leur étaient posées depuis déjà plusieurs mois.

Rappelons que depuis 2016 l’enceinte du lycée de Sélibaby, qui regroupe également un collège, ne compte plus qu’une dizaine de salles de classe. En effet, ces dernières années, plus de 15 salles sur le total des 25 étaient sans toiture ni sièges ou tables.

Le manque crucial de salles avait d’ailleurs conduit la direction du lycée à établir un emploi du temps où une partie des élèves devait monter de 8h à 13h et l’autre de 14h à 18h avec comme conséquence une drastique réduction du volume horaire enseigné, y compris dans les matières de base.

Comme cela ne suffisait pas, depuis octobre de l’année scolaire en cours, 4 enseignants sur 10 ne se sont pas présentés, hypothéquant gravement les prochains résultats au brevet et au bac qui sont déjà des plus bas de toute la Mauritanie. Face à une telle situation, le bureau des parents d’élèves a décidé, le lundi 13 novembre 2017 d’organiser une marche pour alerter le ministère de l’éducation et solliciter ainsi la prise de mesures idoines.

Aussi, alors que la marche se déroulait sans heurt ni encombre, le Préfet et le Gouverneur de Sélibaby ont ordonné la répression de la marche. Laquelle a causé plusieurs blessés et l’arrestation de 9 élèves. Soucieux de limiter les dégâts, le bureau des parents d’élèves a calmé les lycéens qui voulurent réagir à l’agression policière, avant de se rendre chez le préfet demander à la fois la libération des lycéens et des explications sur son attitude agressivement injustifiée. Contre toute attente, le hakem les renvoya à la police avant de les faire arrêter eux-mêmes.

Ayant appris l’arrestation des délégués de leurs parents, les jeunes livrés à eux-mêmes, passèrent à l’action le mardi 14/11/2017 en enclenchant une grève générale de tous les établissements primaires et secondaires et en répondant à la répression policière par des lancées de pierres. Les heurts se sont poursuivis jusqu’au milieu de la journée.

Dans la nuit d’hier (14/11), des notabilités et autres bonnes volonté ont contacté le comité de grève lui demandant de sursoir à toute action hostile pour lui permettre d’entamer des négociations avec les autorités locales pour obtenir la libération des détenus et rétablir le dialogue. Ce que le comité de grève accepta. D’où le calme précaire qui règne aujourd’hui sur Sélibaby.

Toutefois, si ces négociations n’aboutissent pas à la libération des détenus et au rétablissement du dialogue, le comité de grève entend reprendre ses manifestations dès demain. Et ni le renfort de la garde, ni celui de la gendarmerie ne pourront contraindre les Sélibabyens au silence face au mépris des autorités locales.





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : MKB
Commentaires : 4
Lus : 2720

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • Dembunajo (H) 15/11/2017 23:13 X

    Au Guidimakha, rien ne va pas, mais continuez seulement à applaudir le président des pauvres pour que la police continue de vous mâter plus fort.

  • Naremaghan (H) 15/11/2017 22:10 X

    Et dire que ce régime a créé un lycée ...d'excellence à Sélibaby aussi fictif que les mirages du désert . Cependant le personnel existe et est payé deux fois plus que les enseignants et encadrants normaux !!! Comprenez y quelque chose si vous pouvez !!!

  • habouss (H) 15/11/2017 18:51 X

    @ lass77, l’indignité est partagée dans ce pays, il faut que tu t’es entièrement approprié de la sienne pour parler de celle des ces parents d’élèves qui ne se rendent compte que maintenant, après 10 années de règne de Ould Abdel Aziz et de ses sbires pour s’en rendre compte. Vous étiez où ? Mais je ne désespère pas inchaAllah c’est le début d’une prise de conscience car Allah ne change la situation des gens que quand cela émane d’eux même.

  • lass77 (H) 15/11/2017 17:03 X

    C'est indigne d'une république islamique. Comment un chef d'Etat peut se regarder dans une glace tous les matins en se rasant en sachant qu'il manque des salles des classes dans le pays. C'est une situation qui est similaire partout dans le pays pas simplement à Selibaby. C'est une honte et quand on sait que des gens cherchent encore à avoir le pouvoir , toujours le pouvoir mais oublient les conséquences au jugement dernier.