09-01-2018 09:54 - Loupe. Mauritanie : que cachent tous ces "changements" ?
Le Rénovateur Quotidien - Changement sur changement ! Jamais la Mauritanie n’a aussi été auréolée en symboles et souveraineté nationaux.
Un état civil « bio-numérisé », Un drapeau recousu, un hymne national rejoué, un sénat assassiné, une ouguiya démonétisée, une constitution « réformée », Diantre…. que la liste des changements est loin d’être finie. Tant les ambitions personnalisées de l’homme qui dirige le pays sont insatiables. Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas un continuateur de l’œuvre de ses prédécesseurs.
C’en est le conspirateur et parfait contempteur plutôt déterminé à effacer les traces de tout ce qui jusque-là faisait l’essentiel de l’héritage partagé ou non par les générations post- indépendance. Prônant une Mauritanie de ses réalisations à la dimension de ses prétentions.
Tel l’Américain Trump, Aziz bouscule tout et impose son autorité sans demander l’avis de quiconque sauf si c’est pour appuyer gaillardement sa décision. Du choix de son équipe gouvernementale à ses lieutenants au sein de l’armée, ses banquiers, ses courtisans privilégiés, l’homme possédé par on ne sait quel instinct de « changement » tisse avec dextérité peut-être, mais « impopulairement » sa toile.
Ni les grincements des dents des contestataires, moins encore les révélations sur des présumés scandales financiers qui le rattraperaient un jour ne semblent l’arrêter dans sa folle course d’aller au bout de ses rêves de devenir le héros des défis. Qui à l’heure actuelle a les moyens de le bouter hors du champ de la compétition lui qui n’avait comme dragon redouté que son défunt cousin Ely Ould Mohamed Vall ?
Pense-t-il désormais avoir les coudées franches pour gérer la Mauritanie tranquillement si loin longtemps que lui permettra sa résistance aux crises et contingences politiques. Ceux qui à tord ou à raison lui prêtent des intentions de tripatouiller la constitution pour briguer un troisième mandat soupçonnent l’homme aux commandes de jouer au séducteur en surfant sur tout ce qui représente une rupture avec le passé.
Ainsi Aziz multiplie les changements pour donner aux mauritaniens l’illusion que c’est lui seul qui détient les clés d’une Mauritanie nouvelle telle qu’il pense en être l’artisan. Or, en passant en revue tous ces changements opérés ces derniers temps, rien véritablement n’a bougé dans la vie des mauritaniens en termes de pouvoir d’achat des consommateurs, de leur bien-être social et économique en général. La nouvelle monnaie en circulation est égale à l’ancienne sur le plan de la valeur au moment où la grille des revenus des travailleurs reste immobilisée, particulièrement les petites et moyennes catégories.
Le changement subtil le plus attendu est celui dont les impacts sont prégnants sur le niveau de vie des populations. En effet la priorité est d’améliorer le quotidien des citoyens par un programme social pertinent visant à accompagner les catégories les plus vulnérables au lieu d’éternels plans d’interventions rapides sources de détournements des deniers publics.
Si le citoyen lambda frappé de plein de fouet par une crise sociale vertigineuse, vit dans la détresse, l’homme politique continue lui aussi de subir la volonté d’un président intraitable sur le terrain de l’alternance !