18-01-2018 21:00 - L’Océan, au centre des enjeux liés au sort de l’humanité !

L’Océan, au centre des enjeux liés au sort de l’humanité !

Dr Sidi El Moctar Ahmed Taleb - D’aucuns n’ignorent que les concepts « développement durable » et « bonne gouvernance », sont apparus comme réponse aux cris d’alarmes lancés par les scientifiques au sujet des conséquences d’un progrès économique qui continue de se réaliser au dépend des ressources naturelles et de leur environnement.

A mon humble avis, le mythe ‘’mondialisation’’, s’inscrit dans cette façon de dire que les problèmes des pays ne peuvent plus être dissociés et que leurs solutions doivent, en conséquences, se chercher, elles aussi, dans l’intégration des politiques et des économies du monde et l’universalisation de ses valeurs ; le revers de la médaille étant l’ouverture, voire la suppression des frontières et puis la banalisation des notions de souveraineté et d’identité.

Peu à peu ces nouvelles exigences, ont imposé au monde entier de concevoir et mettre en œuvre ses politiques et stratégies dans le cadre d’une vision prospective et d’une approche systémique.

Dans le domaine particulier de l’écologie et de l’environnement, il s’agit tout simplement d’inverser l’approche écosystémique traditionnelle qui privilégie le sens ascendant, c'est-à-dire celui du plus petit au plus grand ou du plus simple au plus complexe.

Autrement dit, il faut favoriser l’échelle biosphérique ou aborder l’écosystème ‘’biosphère’’ et capitaliser, au profit de son étude, les connaissances acquises séparément sur chacun des trois grands écosystèmes représentés par la lithosphère, l’hydrosphère et l’atmosphère ; l’étude de ces derniers bénéficiant, elle aussi, des réalisations sur des écosystèmes plus simples ou peu complexes constituant des subdivisions et ayant, à leur tour, d’autres subdivisions bien avant ‘’l’infiniment petit’’.

Trois raisons majeures justifient ce tournant consistant à aborder les écosystèmes dans un ordre descendant ; ce tournant ayant été, peut-on dire, amorcé depuis le premier Sommet de la Terre organisé, en 1972 à Stockholm, sur l’environnement humain.

Premièrement, il n’existe pas de frontières dans le domaine de l’environnement et cette absence de lignes de démarcation claires entre les pays et les continents, fait alors que les impacts de tout phénomène naturel ou d’origine anthropique, se font sentir –même si c’est à des degrés variables- à l’échelle planétaire.

Deuxièmement, le progrès économique mondial dépend étroitement du mode de gestion des ressources naturelles partout où elles se trouvent, de la maitrise du seuil de la pauvreté globale sous un certain niveau et enfin, des mesures prises par chaque pollueur pour atténuer ou prévenir les conséquences néfastes de l’action de l’homme et des phénomènes naturels.

Troisièmement, les progrès réalisés en matière de technologie et de science, permettent de disposer (i) de volumes extraordinaires de données et sur de longues périodes historiques, (ii) de les traiter dans des délais records et (iii) de modéliser des phénomènes complexes pour pouvoir faire des prévisions à long terme.

Sur le plan pratique, les rencontres décennales (1972, 1982, 1992, 2002 et 2012) et les Conférences des Parties (CP ou COP1-COP23), toutes organisées sous l’égide de l’ONU, illustrent bien cette orientation et approche intégrées et globalisantes pour aborder les principales questions qui préoccupent l’humanité en matière d’environnement et de développement.

Un autre exemple de soucis partagés par cette humanité, en ont constitué les Objectifs du Millénaire de Développement (OMD de 2000-2015), remplacés par les Objectifs de Développement Durable (ODD de 2015-2030) à compter du 1er janvier 2016.

L’analyse approfondie des vraies questions qui préoccupent actuellement l’humanité tout entière, montre combien celle-ci mise sur l’Océan pour réaliser des objectifs intermédiaires devant contribuer, in fine, à éviter un déséquilibre de son environnement qui soit fatal pour la survie de l’espèce humaine sur la planète terre.

Serait-ce le lieu de rappeler que cet Océan (tout court), appelé aussi « Océan Mondial » ou « Océan planétaire », occupe approximativement 71% de la surface de la Terre et abrite, selon les estimations, entre 50 et 80 % des espèces vivantes.

Il constitue aussi une source importante de nourriture, de médicaments et d’énergie propre, fournit et recycle 80 % de l’oxygène de l’air, contribue à la régulation climatique à 80 % et joue un rôle dans la température terrestre.

D’autre part, l’Océan, de part sa grande capacité d’autoépuration, constitue une poubelle pour d’énormes quantités de déchets de toutes sortes provenant du Continent. La partie en glace sert aussi de conservatoire d’Archives de grande importance dans le décryptage de phénomènes historiques d’ordres divers.

Suite au dégel déjà entamé de la cryosphère, l’Océan est enfin appelé à jouer un plus grand rôle dans le transport maritime, notamment à travers la création de nouveaux passages et le raccourcissement de trajets.

Pour ceux qui ne connaissent pas suffisamment la typologie de ce milieu, l’Organisation Hydrographique Internationale (OHI) semble parvenir à un nouveau découpage du monde maritime où apparaissent, en plus des sept (7) Océans, la mer Baltique et ses subdivisions, la mer Méditerranée et ses subdivisions et la mer de Chine méridionale et les mers des archipels orientaux.

Selon aussi cette OHI, les principales subdivisions des grands sous-ensembles de ce découpage, sont les mers, les lacs, les golfes, les Baies, les détroits, les fleuves, les rivières et d’autres retenues d’eau de formes et de volumes multiples et divers.

Par ailleurs, la communauté internationale compte aussi sur les services écosystémiques de l’Océan dans la réalisation d’au moins sept (7) parmi les 17 ODD, concernés directement ou indirectement par cet espace volumineux d’eaux et de glace.

En somme, toutes ces précédentes données montrent que le milieu marin est, dans son ensemble, incontournable dans la recherche de solutions menant à la conciliation entre la protection de l’environnement et le développement, tous deux dans leur conception la plus large.

Des piliers solides pour construire tout projet à ce sujet, en constitue une prise de conscience collective de la nécessité de préserver durablement les avantages offerts par l’Océan et d’affronter, de manière efficace et efficiente, les dangers de la surexploitation des ressources de ce milieu marin, de la dégradation de leur biodiversité, des changements du climat, de l’érosion côtière, de la pollution marine, etc.

Comme l’Océan, sous ses multiples dimensions, restera au centre des enjeux futurs du développement durable et du sort même de l’humanité, serait-il opportun de lui consacrer alors une rencontre décennale du genre ‘’Sommet de la Terre’’ ou annuelle telle que la Conférence des Parties (COP) ?

Face aux enjeux liés à notre Océan, l’action qui lui est traditionnellement réservée par la Commission Océanographique Intergouvernementale, reste quand même très insuffisante pour avoir des écosystèmes océaniques sains et des services écosystémiques durables comme le veut l’UNESCO.

Dr Sidi El Moctar TALEB HAMME



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Commentaires (2)

  • unitéRIM (H) 19/01/2018 09:13 X

    Je vous remercie Docteur pour les informations générales que vous avez fournies dans cet article. Ma critique ne porte pas sur la longueur de l’article; mais plutôt sur son contenu; car je suis sûr que vous êtes capable de produire mieux. Par exemple, Nous avons besoin d'analyser : - les conséquences des activités économiques, menées dans notre partie de la mer, sur sa biodiversité et sur l'avenir de la pêche; - l'impact socio-économique des activités de la pêche; y a t il des inégalités ? - Et quelles sont les stratégies ou approches à adopter pour assurer la durabilité de l'exploitation des ressources halieutiques ? Nous n'avons pas besoin d'informations ou données que nous pouvons obtenir en cliquant sur google. Surtout que votre expérience est utile pour contribuer au développement des questions que j'ai posées. Mille merci, j'espère que ma critique sera bien comprise et acceptée; la critique objective conduit souvent à une amélioration continue.

  • ASSOCIATION MAIN PROPRE (H) 18/01/2018 23:24 X

    Mr Sidi El Moctar Ahmed Taleb, prochainement il faut essayer de réduire ton article à l'essentiel sous forme condensé,il suffit d'effacer les répétitions, les digressions, les points secondaires...ETC. L’article ainsi produit peut se lire sans peine et sans sommeiller. Je ne te cache pas, en lisant ton article pour ne pas dire ton livre je me suis totalement endormi.