22-01-2018 19:30 - Mauritanie : quand la finance informelle bouscule la banque
Les Mauritanies - Un vaste réseau de transfert d’argent s’est implanté depuis plus de cinq ans en Mauritanie, opérant sur toute l’étendue du territoire. Allant plus loin que le réseau bancaire (cantonné sur l’axe Nouakchott-Nouadhibou), ces services informels tiennent la dragée haute à Western Union, leader mondial de transfert d’argent, qui régnait sur la Mauritanie sans partage.
Implantés dans toutes les villes en Mauritanie, ces nouveaux réseaux de transfert permettent d’effectuer des envois et des transactions en temps réel avec des frais moins onéreux par rapport aux banques.
Les mauritaniens sont séduits, dispensés des procédures et des lenteurs des circuits formels. Mauvaise nouvelle pour la presse et l’industrie publicitaire en général, ces services utilisent la bonne vieille réclame au moyen de hauts parleurs pour attirer le chaland.
Les services de transfert s’effectuent de ville en ville, au sein même des villes, de quartier à quartier et même à l’international. Ils sont disponibles 24/ 24 et 7j/7 dans leurs points de retrait là où les banques et les services transferts spécialisés multiplient les pauses déjeuners et les interruptions.
Qui sont donc ces services nouveaux? Les leaders ont pour nom Gaza télécom, Wava, Mauritania télécom et Emirat…
La procédure est simple: Juste un numéro de téléphone du récepteur. Les frais commencent à partir de 500 Ouguiyas (UM, soit 1 euro= 400 Ouguiyas anciens) pour une somme inférieure à 30 000 ouguiya. Le reste varie en fonction de la somme à envoyer.
Pour le transfert au niveau de l’international, il y a le Wari du sénégalais Kabirou Mbodj qui fait une petite place discrète en Mauritanie et le Djiké d’un groupe Soninké mauritanien. Disons que Western Union a du grain à moudre.
Aux dernières nouvelles, les banques semblent avoir lancé des services similaires. Pour le moment, la Banque Centrale de Mauritanie n’a encore rien dit, se rangeant sans doute du côté de l’orthodoxie monétaire selon laquelle il n’y a pas de création monétaire tant que les transactions sont effectuées à l’intérieur des frontières nationales.
Diary N’diaye Bâ