11-04-2018 21:00 - Politique : Quand l’UPR s’implante pour préparer l’avenir

Politique : Quand l’UPR s’implante pour préparer l’avenir

Initiatives News - L’affluence sur les opérations d’implantation de l’Union pour la République est très forte. «Trop forte». Au point de faire douter une partie de ses responsables sur l’éventualité «d’un complot visant à ridiculiser le processus». Mais qui a intérêt à faire échouer le processus de renouveau de l’UPR ?

L’heure de vérité

Les guerres internes faisaient présager des difficultés pour certains pans du pouvoir pour lesquels «l’heure de vérité a sonné». L’image du Premier ministre Yahya Ould Hademine venant s’implanter à Djiguenni, son village natal, n’a pas lassé de surprendre.

C’est la première fois que l’on voit un Premier ministre se situer «géographiquement» pour marquer «son territoire». C’est que son clan a besoin d’un engagement politique «supérieur» pour ne pas perdre la face. Surtout que les résultats du dernier référendum sont encore présents dans les esprits : c’est bien ici que le taux d’abstention le plus faible du Hodh a été enregistré et ici que le «oui» a eu le moins d’adhésion.

On craignait la sécheresse qui devait empêcher la grosse affluence. On craignait la désaffection du politique en général. Rien de tout ça. Les foules se rassemblent autour des bureaux d’implantation et s’enregistrer devient un véritable parcours de combattant. La concurrence entre les factions a fait son effet : chaque chef de file veut faire la démonstration qu’il est incontournable.

Parti pour l’avenir…

Quand le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a lui-même donné le ton en allant s’inscrire sur les listes, ce fut un signal fort pour dire que l’UPR c’est «le Parti, c’est l’avenir». Au moins son avenir à lui. Surtout que les réformes adoptées, notamment celle instituant un bureau politique comprenant les chefs de l’Exécutif et du Législatif et présidé par le président du Parti, ces réformes annonçaient le renforcement de la position du futur président de l’UPR.

C’est aussi très probablement, à partir des performances durant l’implantation, que seront déterminées les candidatures à toutes les élections de cette année : les Législatives et les Locales (municipales et régionales).

Cet engouement inattendu laisse perplexe, y compris dans les rangs de la Majorité. En effet la plupart des acteurs avaient parié sur l’échec du processus après avoir vainement demandé le report sous prétexte que cela n’intéressera personne.

Il n’y avait que le Président Ould Abdel Aziz pour pousser la Commission ad hoc désignée pour rénover le parti à maintenir les dates. A présent que l’affluence est celle-là, les mêmes commencent à parier sur le report du processus dans la phase de désignation des structures de base et des délégués au congrès.

En attendant les rendez-vous électoraux

Ce qui, obligatoirement retardera la tenue de ce congrès prévu initialement pour le 30 avril. La proximité du Ramadan va certainement bousculer pour précipiter les choses. L’essentiel étant que l’UPR «se normalise» avant d’aborder les échéances prochaines.

Trois élections l’attendent aux alentours de septembre 2018. La première, et sans doute la plus importante est celle qui doit désigner les 156 députés de la nouvelle Assemblée nationale, unique Chambre depuis la suppression du Sénat. Sur ce total, 88 sièges sont à pourvoir par la proportionnelle. Ce qui ouvre le jeu aux plus faibles.

20 sièges sur la Liste nationale, 20 sur celle des femmes, 18 pour Nouakchott, 4 pour Sélibaby, 4 pour Nouadhibou, 4 pour Kaédi, 3 pour Amourj, 3 Tintane, 3 Kobenni, 3 Kiffa, 3 pour M’Bout, et 3 pour Aleg.

Lors des dernières élections (novembre 2013), au total 64 partis et 13 coalitions entre formations ont participé à travers 438 listes en compétition pour 147 sièges. Ces sièges étaient répartis comme suit : 89 dans les Moughataas, 20 sur la Liste nationale, 20 sur la Liste des femmes, 18 à Nouakchott.

Avec 62 sièges, l’UPR n’avait pas obtenu une majorité absolue mais était arrivé largement premier. Obtenant 5 sièges sur la liste des femmes, 4 sur la Liste nationale, 3 à Nouakchott…

Au niveau des municipalités, il y avait 208 circonscriptions (communes). 47 partis et 4 coalitions de partis ont participé à la course à travers 1096 listes en concurrence pou 3726 sièges. L’UPR avait obtenu 2046 sièges, très largement devant les autres, alliés et concurrents.

Nous sommes loin de la situation où le parti au pouvoir partait mieux pourvu que les autres. L’émancipation politique, l’exigence de plus en plus grande de l’électeur, la performance des outils de surveillance pour assurer la régularité des scrutins, l’existence d’une CENI à compétences élargies, les expériences du passé… tout cela crée une atmosphère où la régularité peut être réalisée. D’où le défi pour le parti au pouvoir qui doit immédiatement faire face aux mécontentements créés par son implantation.

Ould Oumeir


(La Tribune N°750 du 10 avril 2018)



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Commentaires (6)

  • synthetiseur (H) 12/04/2018 21:44 X

    Cette mascarade a permis à des milliers de personnes qui n'ont rien à voir avec l'UPR autrement dit qui sont adhérents aux autres partis en plus d'individus qui ne répondront jamais à l'appel du parti de se faire enrégistrer pour gagner quelques sous ou pour espérer des subsides de grands féodaux et commerçants de la place. Je peux mettre ma main au feu que les futures élections si elles sont transparentes donneront l'occasion de mesurer la faiblesse de la presence de l'UPR.Seules les méthodes peu glorifiantes utiliséees pendant cette inmplantation pourront sauver l'UPR et l'actuelle majorité. Voilà un système qui va se créer les causes de sa propre chute par ses propres actes. Maintenant toute la question est de savoir si l'opposition et tous les sceptiques et indécis pourront faire face à la machine et au rouleau compresseur de la fraude et des méthodes tordues.

  • Aboulamine (H) 12/04/2018 18:57 X

    Il faut quand même reconnaitre ceci : pendant que les autres partis ont laissé désert, le terrain politique, le parti UPR quand à lui a su bâtir, entre temps, une coordination technique rajeunie, qui est toujours à l’œuvre et en activité parallèle. Elle n’a jamais été en court d’idées en termes d’innovations de techniques de sensibilisations pour occuper la scène politique ! Parmi ces techniques de sensibilisation et de recrutement de militants , cette approche originale que l’UPR a initiée et qui consiste, en dehors des forums de débats politiques sur les réseaux sociaux, à identifier les grands électeurs au niveau national ; qu’il s’agisse de ressources puisées de l’UPR, de l’opposition ou même de leadeurs de regroupements sociaux n’étant pas traditionnellement affiliés politiquement, pourvu qu’il soit reconnu, pour ces personnes ou regroupements sociaux, une certaine popularité dans leur zone d’influence. Une fois ces catégories de personnes identifiées, on les approche pour sceller un pacte politique où les deux parties sortiraient gagnantes. C’est alors, fort de ce pacte, que le grand électeur approché se met lui aussi en branle pour mobiliser les potentiels électeurs auprès-desquels il aurait une certaine influence. Ceux-ci, à leur tour, se mobilisent sur appel de cette personne d’influence qui compte à leurs yeux, avec une motivation et un engagement variable en degrés, selon le niveau d’influence et d’attachement à cette personne ou au regroupement social donné: d’où l’effervescence et l’affluence remarquées autour des centres ouverts pour l’adhésion au parti UPR et les nouvelles figures entrées en scène politique, remarquées ces deux semaines

  • sayre (H) 12/04/2018 07:52 X

    vous dites d'influence mais vous oubliez que les mauritaniens sont la plupart ignorants et les agents de l'Upr en ont profité pour les tromper en leur faisant croire que c'est pour voter et que tout ceux qui apportent leurs cartes d'identité, allaient retrouver leur noms au bureau où ils vont voter. Alors c'est pourquoi cet influence.

  • cccom (H) 12/04/2018 00:47 X

    Les cadres du Parti de l’UPR ayant mobilisé en quelques jours un milliard d’UM pour la campagne d’adhésion gagneraient à être leader de développement en captant quasi gratuitement tous les parents d’éléves dans les villages et quartiers des villes en répondant à mon appel (suite 2de ce jour :ayant pour objet :

    d’étude du coût mensuel du système Edu Cerveaux des Oasis comparé au système officiel.: 30 fois moins chers et autres gains substantiels de temps. Chers Cadres ( soucieux du développement du pays).

    Permettez moi de vous prier de me lire attentivement et de réagir individuellement ou collectivement avant15 juillet 2018 (date d’ouverture de l’année scolaire Cerveaux des Oasis ; (système novateur performant anglo-saxon, cartésien, asiatique et mahdhari de Maaden El Ervane) que je vous propose pour décongestionner l’Etat et les parents d’élèves d’une tâche qui leur coûte cher pour propulser le développement du pays par des ressources humaines immunisées de tout extrémisme en bas âges.

    Ayant écrit sur le net 40 lettres ouvertes à l’adresse du Président de la République sans réponse, certainement empêché par ses obligations constitutionnelles de sécurité et de diplomatie.

    Je vous prie de partager avec moi une expérience que j’engage dans l’enseignement primaire après l’avoir appliquée avec succès de 1994 à 2008 (avant mon 1er AVC ischémique) dans l’enseignement secondaire pour réaliser des cursus intensifs moyens de 3 ans (au lieu de 7ans) à Maaden El Ervane gratuits qui avait produit des dizaines de cadres devenus aujourd’hui, Ministre,, médecins, chirurgien, ingénieurs, Economistes, pilotes, Economistes, Professeurs d’Universités., officiers supérieurs...

    1- Etant donné que l’Etat (Inspection générale de l’Enseignement) préconise 700 h par an de 9 mois pour une année scolaire le système Cerveaux des Oasis réalise 2300 h par an de 11 mois à raison de 8h de cours par jour c’est à dire l’horaire nécessaire et suffisant (de 2100h + 200h pour renforcer la langue secondaire= 2300h) pour enseigner le programme officiel de 3 ans estimé à 700 h X 3ans = 2100 heures..

    2- Etant donné que le prix moyen mensuel dans les écoles privées est de 10.000 UM et pour le programme de 3ans enseignés par le système Cerveaux des Oasis de 30.000 UM.

    3- Etant donné que le prix moyen mensuel pour un élève dans une classe de 30 élèves est de 100.000 UM /30éléves/3ans +=1.111 UM.

    On peut déduire que le système Educatif Cerveaux des Oasis de Maadeen que je vous propose de partager dans tout le territoire est 30 fois moins cher que le système éducatif officiel. Nonobstant l’Economie du temps (Programme de 3ans enseigné en 1an) et les taux d’admission de 70% futur garanti au Bac scientifique trilingue à l’âge de 12 ans au lieu de 5% à l’âge de 18 ans.

    Nouakchott le 12 Avril 2018

    Cheikhany Ould Sidina

    Maire de Maaden El Ervane

    Directeur Fondateur du Système Cerveaux des Oasis

  • dirtymind (H) 11/04/2018 22:28 X

    On n'en reste sans voix!!! l'un des doyens de la presse indépendante qui passe sous silence l'achat de puèces d'identité pour l'adhésion au parti etat! ça laissr perplexe

  • Selmedine (H) 11/04/2018 21:49 X

    L'affluence des citoyens n'est pas justifié par un attachement à ce parti .Car qu'offre ce parti aux mauritaniens en cette période de soudure?Ils se rabattent dans des querelles tribales , régionales pour oublier un quotidien difficile eu égard a la crise économique,au chômage et à la cherté de la vie . Nous observons a priori que sans calcul le mauritanien s'engage dans des aventures pour les regreter .Les prospections informelles des métaux d'or ,le foncier de ridha et enfin l'engouement vers l'upr sont autant de leçons qui nous rendent perplexe vers l'avenir de notre chère patrie