19-05-2018 01:30 - Boghé : Consulter les acteurs locaux de développement pour mieux prévenir les risques [PhotoReportage]

Boghé : Consulter les acteurs locaux de développement pour mieux prévenir les risques [PhotoReportage]

Terroir Journal - La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) en partenariat avec le PNUD et l’UNISDR, a initié des journées de consultations avec les acteurs locaux de développement, les chefs de services étatiques locaux, tels que l’Inspecteur Régional de l’Environnement et du Développement Durable, l’Inspecteur Départementale de l’Agriculture et les organisations comme AMAD, World Vision, ESD.

Des journées de consultation destinées à recueillir les données pour l’analyse approfondie de l’évaluation des risques pour les villes de Rosso, de Boghé, de Kaédi et de Tintane. On se rappelle de la violente tempête qui s’était abattue en septembre 2017 à l’Ouest de Boghé et qui avait occasionné d’importants dégâts humains et matériels.

C’est dans le but de mieux prévenir les catastrophes du genre que ce programme a été initié et dont la commune de Boghé est bénéficiaire. Des journées organisées dans le cadre du projet : « Renforcer la résilience et la sécurité humaine des communautés vulnérables en milieu urbain à travers la mise en œuvre du cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes, 2015-2030».

En Mauritanie, ce projet intervient au niveau des communes de Nouakchott (TavraghZeina), Rosso, Boghé, Kaedi et Tintane, et vise à aider ces communautés urbaines vivant dans des conditions vulnérables à développer les capacités de leurs institutions locales pour surmonter les catastrophes menaçant la santé, la sécurité alimentaire, l’environnement et les moyens d’existences des populations. Cette rencontre fait suite à celle organisée en Aout 2017 portant sur l’autoévaluation du risque et en Avril dernier sur le travail, l’échange d’expériences et d’estimation rapide des risques au niveau de trois communes cibles du projet (Rosso, Kaedi, Tavragh Zeina).

Dans la salle de l’hôtel de ville, c’est le Hakem Mouçaîd de Boghé, M. Sidi Mohamed O Elbou représentant le titulaire M. Mohamed Mahmoud O Mohamed Lemine, empêché, qui a donné le coup d’envoi dans une brève allocution. Avant lui, l’édile de la ville, M. DIA Hamadi Hachimiyou a souhaité la bienvenue à l’équipe de la protection civile venue représenter le MID à ces journées de consultation. Il a formulé des vœux de réussite au programme en question, il a rappelé à l’assistance que la commune de Boghé qu’il a l’honneur de diriger est bénéficiaire de ce projet.

Il a insisté sur l’importance de ce programme pour Boghé qui a connu une expérience malheureuse en septembre 2017. Il urge a-t-il dit que des dispositions urgentes soient prises par les autorités ici présentes pour faire face à ce phénomène qui affecte le monde entier. Allocution suivi de celle de Mohamed O Hanane, Directeur de la Prévention et du Contrôle dans laquelle il a précisé que les catastrophes naturelles constituent un problème majeur, raison pour laquelle, les Nations Unies se sont engagées à soutenir ce projet.

Il fait un bref rappel historique de ce projet. Il a invité tous les partenaires à conjuguer leurs efforts pour la réussite de ce programme. Le PNUD était représenté par Mamadou LY, Volontaire des Nations Unies (VNU). On notait également dans la délégation de la protection civile, de M. Housseîne O Ahmed M’Bareck, contrôleur de la protection civile, M. BA Idrissa Daouda, Inspecteur de la protection civile ainsi que de l’Adjudant Chef N’Diaye Hassane, chef de la brigade d’intervention de Boghé.

Exposés de haut niveau

Mamadou LY, Volontaire des Nations Unies (VNU), travaillant pour le PNUD a présenté les grandes lignes du projet qui est financé par le PNUD en partenariat avec le gouvernement Mauritanien et l’UNSDR. A sa suite, M. Abdel Kader Baby, Inspecteur Départemental de l’Agriculture a présenté une communication axée sur le potentiel agropastoral ainsi que les risques de catastrophe. Il a évoqué l’hypothèque de la campagne agricole au cours de l’année 2017-2018 par l’absence des pluies. Il a ensuite abordé les forces et faiblesses de l’activité agricole dans la zone.

La proximité du fleuve, le désenclavement, la main d’œuvre, le grand capital d’expérience détenu par les producteurs, sont des atouts non négligeables a-t-il dit. Cependant, la dominance de possessions traditionnelles, l’insuffisance des aménagements, la pratique agricole rudimentaire, les difficultés d’accès au Crédit Agricole sont entre autres points faibles avancés par M. Baby.

Interpellé par Mohamed O Hanane sur la meilleure stratégie à adopter face à la prévention des risques, M. Baby a abondé sa réponse dans le sens de la sensibilisation des paysans sur l’importance des engrais naturels ; le fumier ou le compostage par exemple. Le doyen Cheîkh Wane, Consultant d’AMAD a profité de l’occasion pour vanter l’expérience d’AMAD pour promouvoir les exploitations familiales qui s’étendent de 1 à 2 Ha, l’irrigation dite Californienne qui selon lui évite les pertes d’eau en grandes quantités. Expérience qui selon lui a généré beaucoup d’importantes ressources aux communautés bénéficiaires dans la vallée du fleuve.

Quant au délégué régional de l’environnement, Ahmedou O Blal a fustigé les mauvais comportements qui ont à l’origine des feux de brousse. Monsieur Mamadou LY a déploré le manque de communication entre les acteurs dans la gestion des catastrophes.

Heîbe O Sid’El Kheîr, directeur des études et formateur au Lycée Technique, il a abordé la thématique liée aux ennemis des cultures. Les criquets, les oiseaux granivores, les bords de tiges qui pénètrent les tiges de cultures, le ver de tomate, les chenilles qui attaquent les pépinières, la coccinelle, la courtilière qui attaque les patates douce, la punaise. Il a insisté sur les méthodes de lutte contre les insectes en affirmant que le développement du typha est une catastrophe pour le pays. Un programme bien ficelé avec un investissement pérenne restent la seule alternative selon Heîbe pour faire face à l’impact environnemental de l’après barrage.

Quant à Abou Sow, AP de la World Vision à Boghé, il décliné la réponse formulée par Vision du Monde et intitulée Cycle de Gestion Des Désastres qui repose sur les axes suivants : l’alerte précoce, préparation, atténuation du désastre, réponse, réhabilitation, transition vers le travail pour la résilience. Le tout couronné par un Comité de Réduction des Risques et Catastrophes.

Mohamed O Hanane a exposé sur le cadre institutionnel s’agissant de la réponse aux urgences. C’est la loi 071 059 selon lui qui organise la réponse de l’Etat face aux catastrophes de tout genre. La coordination de la réponse vis-à-vis des catastrophes entre les différents acteurs de développement qui pose problème ont dit les intervenants. Le listage des risques, la sécheresse, les inondations, les feux de brousse, les noyades, la pollution et les épidémies a été élaboré.

Au 2ème jour, les participants ont entendu une communication sur la protection ces pâturages par le délégué régional de l’environnement, Ahmedou O Blal. Il a affirmé que l’Etat débloque chaque année beaucoup de moyens pour la protection des pâturages. Séparer les grandes superficies pour lutter efficacement contre les feux de brousse a-t-il dit. Un exposé de l’intervention du maire qui a déploré certains conservatismes des ruraux qui font obstacles à l’émergence d’une mentalité plus civique. C’est une enveloppe qui dépasse 700 millions de nos ouguiyas que l’Etat débloque chaque année pour la protection des végétaux. Selon Ould Blal, l’Etat a lâché plus de 2000 outardes pour régénérer la faune entre Zouératt et Atar.

Une autre communication a été sur la Réduction des Risques des Catastrophes a été présenté par M. BA Idrissa Daouda, Inspecteur de la protection civile. Il a rafraichi la mémoire de l’assistance sur les catastrophes antérieures à cette date. Il a parlé de la vague de froid glacial et des pluies de 2002 qui ont décimé le cheptel et qui a affecté 700 mille personnes selon des chiffres qu’il a décliné. Les catastrophes liées à l’eau représentent 86% des catastrophes en général dans notre pays a-t-il dit. Il est revenu sur la typologie des risques. Et Ould Hanena de s’introduire pour commenter la formule suivante : Risque = Vulnérabilité X Exposition : Capacité.

Et le maire de conclure en remerciant vivement tous les participants et demandant la mise en œuvre des recommandations des journées.

Daouda Abdoul Kader DIOP

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