26-06-2018 11:52 - Le syndrome du hartani

Le syndrome du hartani

Le Courrier du Nord - Etre hartani n’est décidément pas la meilleure « disposition » souhaitable pour être responsable dans ce pays qu’on appelle Mauritanie.

Que vous soyez « partizan » invétéré du pouvoir (comme Sidi Ould Salem ou encore Khadijetou M’Bareck Fall) ne vous consacrant qu’à l’application stricte du « programme et des recommandations du président de la République », ou leader d’un des partis de l’opposition « responsable » (dialoguiste) que des circonstances favorables ont placé dans un poste très convoité (comme Ethman Ould Bidiel, passé de « mangeur de craie » à vice-président de la CENI), vous n’êtes pas à l’abri d’attaques qui n’ont d’autres motifs (motivations) que votre statut social.

A un collègue du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui fustige à longueur de journée le comportement de Sidi Ould Salem, coupable selon lui d’avoir « inondé » le département par ses « cousins », je réponds, sans me fâcher, parce que sûr d’avoir les bons arguments de mon côté, ne serait-ce qu’en me basant sur la « jurisprudence » tribale et comportementale de chez nous : « et que font tes propres cousins » ?

Sidi Ould Salem n’est qu’un ministre (hartani) parmi vingt autres de ses « cousins » maures. Pourquoi l’accabler quand il fait comme les autres ?

Non, je ne fais pas l’apologie du sectarisme mais je m’érige contre la cabale à relents racistes dont sont victimes les hartanis responsables ou « responsabilisés » par un pouvoir pour des considérations de dosage ou d’entente avec des partenaires politiques.

C’est ce même fil conducteur qui explique aujourd’hui la campagne intense menée contre Ethman Ould Bidiel qu’on accuse d’avoir placé des éléments de son parti, l’Alliance populaire et progressiste (APP) dans certains rouages de la CENI. Comme si les autres, y compris le président de cette institution, n’ont pas une certaine « filiation » avec le pouvoir et le parti qui le soutient.

Heureusement que ces agissements ne sont que l’exception (qui je le souhaite de tout cœur ne confirme pas la règle). Ces accusations, venant d’une certaine presse, relève du « peshmerguisme » pur et dur auquel Ethman, que je connais en tant que professeur sérieux et très compétent, a certainement refusé de se soumettre, mais j’ai jugé nécessaire de soulever cette question pour montrer sa gravité.

La stigmatisation basée sur la couleur, l’appartenance à la tribu ou à la région est à bannir si l’on veut en finir avec ce que d’aucuns considèrent comme le Mal d’une communauté nationale qui souffre encore, à tous les niveaux, de ses particularismes.

Sneiba Mohamed



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Commentaires (6)

  • leguignolm (H) 27/06/2018 13:59 X

    Ici , il nous faut un certain mois de mai 68.

  • mseyke le martyr (H) 27/06/2018 12:03 X

    Merci éminent professeur pour cet argumentaire à la fois édifiant et de contenu intellectuel. Les gratins sont et de tout temps stigmatisés, les féodaux obscurantistes vivant n'arrivent pas à se départir des vieux réflexes qui les habitent. Cependant ils doivent savoir que pour cette communauté gratin, existent des hommes éclairés dont la pertinence des idées n'est plus à démontrer, comme Mohamed sneibe, Rchid Mohamed et d'autres. Seule la lutte continue libère.

  • ftmely (F) 27/06/2018 09:54 X

    Mr. Sneiba a parfaitement raison, pourquoi dénoncé les nominations effectuées par Mr. Ethmane qui n’est en place que depuis peu de temps. Regardez ce que font les autres, n’est-ce pas le Président Aziz a dit que dans nos administrations, nous n’avons pas besoin de demander qui était le responsable, il s’suffit de regarder son personnel pour le savoir. D’autre part, je ne pense pas que nous pouvons construire notre Mauritanie sur des considérations séparatistes, laissons le beydane, le hartani, le peul, le wolof et le sarakolé tranquille et bâtissons notre pays sur des bases justes et équitables. Mettons en place des règles communes garantissant à chacun ses droits dans notre Mauritanie.

  • synthetiseur (H) 26/06/2018 12:49 X

    De toutes les façons les passe droits sont devenus un motif de fierté fondamental pour beaucoup d'acteurs politiques notamment les dialoguistes qui ont pu se tailler la part du lion dans cette CENI qui laissera des marques indélébiles. Donc quand on fait partie de ce clan et qu'on adopte ses "valeurs" il faut y aller sans gene ni ressentiments sinon et si on est ratrappé par sa conscience il faut alors démissionner. Par ailleurs il faut éviter de hartaniser les passe droits , c'est une trouvaille beydane avant d'etres hartanie et les hartanis n'ont fait que ce que leur apprennent les beydanes qui du reste ne leur ont appris que les mauvais cotés de la vie sociale. Donc Sidi Oud Salem, Ethmane Bidiel, Mbarek Fall ne sont que figurants dans une pièce bien plus complexe. Et une bonne partie des beydanes des haratines et des peuls soninke et wolof y jouent leur partition. Seul un grand changement pourra remédier à cela.

  • mdmdlemine (H) 26/06/2018 12:20 X

    Une défense béton, objective, véridique et globale. Tout à fait Bidiel écrit bien et doit apporter des précisions aux accusations. Il n'est pas visé pour avoir recruté des "haratines", qui est chose louable dans la mesure où cela pourrait servir la discrimination positive, mais pour avoir, selon les peshmergas dites-vous, les progressites qui sont majoritairement des arabisants et où domine donc le raisonnement sectaire, subjectif; ce qui pourrait malmener la CENI A part cela, même l'opposition radicale pourrait se permettre une satisfaction car Bidiel serait moins pire qu'un leader de la Majorité ou du parti au pouvoir Dans tous les cas, les médias ont souvent tendance à diaboliser n'importe quoi surtout face à des consciencieux qui réfusent de solliciter leur éloges

  • medabdul (H) 26/06/2018 12:15 X

    ne vous fatiguez pas,pour ces gens un harratin restera toujours UN HARTO,un moins que rien compare a un peul ou soninko,mais faut faire avec pour booster les numériques des MAURES,beidanes dit on pour créer le surnombre;