12-07-2018 09:00 - Lettre ouverte au ministre de l'intérieur, Ahmédou Ould Abdalla

Lettre ouverte au ministre de l'intérieur, Ahmédou Ould Abdalla

GANBANAAXU - Les tentatives d'expropriation d'héritage à Dafort : des incompréhensions sur la décision du CADI de Ould Yengé.

Depuis mi-avril 2018, à Dafort, village soninké dans le Guidimagha mauritanien, certaines familles féodales s'acharnent sur de paisibles citoyens descendants d'anciens esclaves dans la communauté, par des tentatives d'expropriation d'héritage à caractère esclavagiste.

Aujourd'hui 9 familles parmi la communauté d'anciens esclaves qui se sont émancipés du joug féodalo-esclavagiste soninké, risquent de jour en jour d'être expropriées de leurs champs légués en héritage familial depuis plusieurs générations.

De ce fait, après 4 mois de démarches auprès des autorités départementales et régionales dans le Guidimagha, marquées par divers dysfonctionnements notamment la non prise en compte effective des auditions de nos membres plaignants chez les gendarmes dès les premiers signalements des harcèlements venant de féodaux, un avis judiciaire troublant et surprenant a été prononcé.

Ces dossiers relevant des séquelles esclavagistes en milieu soninké, ont été vidés volontairement et méthodiquement de ce caractère pour en faire un cas de litige foncier classique. Ainsi le Cadi de Ould Yengé s'est rendu à Dafort dans la journée du 2 juillet 2018 pour observations de champs en présence de 2 parties. Ce lundi 9 juillet, à Ould Yengé, devant les 2 parties, le cadi s'est prononcé pour une suspension des parcelles en litige et se décharge pour un niveau supérieur de juridiction.

De cette situation sensible de non application de lois mauritaniennes en la matière, nous faisons appel aux hautes autorités du pays, en premier lieu le président de la république, son excellence Mr Mohamed Ould Abdelaziz, afin de veiller au cas de DAFORT qui défraie la chronique depuis plusieurs mois. Aujourd'hui par cette décision du cadi, les membres de cette communauté victime de cet esclavagisme coutumier, seront privés injustement de leurs champs qui constituent une source nourricière pour leurs familles depuis la création du site villageois en 1905.

Pour rappel, lors de la journée nationale contre l'esclavage et ses séquelles en Mauritanie tenue à Selibaby ces dernières éditions (6 mars 2017 et 2018) , la communauté des descendants d'anciens esclaves sous le vocable GANBANAAXU FEDDE, a exposé devant les officiels de l'Etat les différentes problématiques posées par le régime coutumier et féodal contre l'éveil d'émancipation dans nos localités rurales. Nous nous adressons aux autorités publiques, aux forces politiques et aux ONG de défense des droits humains, pour une implication sérieuse dans cette affaire de DAFORT, symptomatique d'un défi de l'ordre féodaloesclavagiste soninké face aux lois mauritaniennes dans nos zones rurales.

Dafort, 9 juillet 2018

Communauté GANBANAAXU DAFORT (Familles et descendants d'anciens esclaves)



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Source : GANBANAAXU
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Commentaires (2)

  • lass77 (H) 14/07/2018 14:40 X

    @soninkaratounkaleme (H)@ Continue ta propagande et apologie d'exclavage à travers Cridem. Les citoyens demandent l'application des lois en Mauritanie. Les villages soninkés ne sont pas la propriété des soi disant des "feodaux" qui ont cette nostalgie de vouloir garder les gens sous la domination. Je crois qu'une mission de civilisation s'impose pour certains arriérés.

  • soninkaratounkaleme (H) 12/07/2018 14:45 X

    Bonjour, Encore des mensonges de ce groupuscule dangereux appelé « GAMBANAXU » qui pousse des paisibles villageois à se rebeller contre leurs frères en utilisant comme prétexte l’esclavage qui n’existe pas dans le milieu soninké depuis des décennies. Pour Dafort comme pour la plus grande partie des villages soninké du guidimakha les terres appartiennent à leurs fondateurs ce qui est donc compréhensible pour tous. Ces familles d’anciens esclaves, gardant des bonnes relations avec leurs ex maitres, voyant leur famille s’agrandir et n’ayant pas assez de terre cultivable, n’hésitent pas à les solliciter pour des prêts d’une partie de leur terre qu’ils ne cultivent pas. Ce prêt peut rester des années sans même que leurs descendants en soient avertis. Voilà le début de toutes les histoires que certains descendants de ses anciens esclaves ne veulent pas entendre comme réalité. Plusieurs cas de ce type existent dans nos villages jusqu’à nos jours avec des prêts à des soninké voir des maures ou peulh qui souhaitent exploiter ces terres. Ces terres prêtées appartiennent à plusieurs frères ou sœurs dont souvent c’est l’ainé qui a décidé de prêter à leurs frères et également à d’autres nécessiteux qui n’ont jamais été même leur esclave. Ce donc aucunement un héritage comme on leur fait croire sans preuve ni témoins. Ce mouvement de GAMBANAXU qui poussent au conflit au lieu du dialogue, met des gens dans des conditions dont GAMBANAXU ne peut les en sortir. Les gens de Gambanaxu sont souvent assis dans leurs salons ou foyers en France, en europe, aux états unis et trahissent leurs frères en les envoyant dans un combat avec des belles paroles et s’en lave la main dès qu’il y a blocage. Vous avez trahi vos frères partout sans gagner aucun combat jusque-là car le mensonge ne gagnera jamais devant la vérité. Partout vos soutiens sont en difficultés et laissés pour comptes. Il ne suffit pas juste de parler sur watshapp et penser qu’on va changer le monde. Ce sont ces mêmes mensonges qui ont fini par mettre trahir votre soit disant président d’ONG mohamed Mbareck et l’amener en garde à vue. Vous allez échouer dans toutes vos tentatives mensongères Donc arrêtez de mentir car personne n’est dupe et tout le guidimakha combattra ce groupuscule dangereux « GAMBANAXU » et leurs soutiens pour la quiétude de nos villages. Vive soninkara