23-07-2018 16:45 - Candidat à la députation, à Rosso, Cissé Housseynou Birama se livre dans une interview exclusive

Candidat à la députation, à Rosso, Cissé Housseynou Birama se livre dans une interview exclusive

Natif de Rosso, juriste de formation et défenseur incontournable des opprimés, l'avocat du peuple et candidat aux prochaines élections législatives de septembre nous livre, dans cette interview exclusive avec Cridem, sans mille détours sa vision des questions brulantes de l'actualité politique.

Pour ouvrir la série des questions, pourquoi l'avocat du peuple se positionne aujourd'hui comme candidat pour les prochaines élections législatives ?

Etant étudiant et pendant un de nos repas de midi dans le restaurant universitaire, qui par sa position géographique est tourné vers la maison brune, un de mes amis avait laisser entendre que l'université était un raccourci pour le palais.

On a rigolé le taquinant d'avoir trop mangé ce jour-là. Mais aujourd'hui, plus d'une dizaine d'année après, je crois devoir faire mienne sa maxime et dire que le parlement est le meilleur raccourci et le tribunal le plus indispensable pour défendre son peuple.

Ce peuple bâtonné et marginalisé qui n'existe que le temps des élections mérite mieux et nous ne devons plus nous placer en défenseur, mais en décideur pour ce peuple. Mon entrée en politique ne date point d'aujourd'hui et par ma candidature il faut y voir une prise de responsabilité de cette jeunesse qui constitue la toute première force de ce pays malgré ses maux.

Cette jeunesse a pris aujourd'hui son courage et écrit sa propre histoire pour décider de son devenir. C'est l'heure de l'alternance générationnelle. Notre jeunesse a décidé de porter son propre combat afin de pouvoir aspirer à la Mauritanie de son rêve. Ce n'est nullement cette classe qui le fera à notre place.

On vous avait annoncé comme président pour les régionales, maire pour la commune de Rosso et Aujourd’hui député, pourquoi autant d'hésitation ?

En réalité, on ne peut parler d'hésitation dans la mesure où avant ma décision de briguer le suffrage des quelques Mauritaniens concernés, mon ami et frère Mamadou Wade l'international footballeur Mauritanien avait déjà son maillot mouillé pour aller en compétition à la commune. Je crois que le jeune Habib Sall de Keur Mour s'était déjà positionné pour sa commune.

Autant de jeunes ambitieux et capables de faire bouger les choses. Refusant le cumul, car ne croyant pas à la posture d'un super homme seul capable parmi autant de brillants et valeureux fils de la nation, le poste de député titulaire à côté de mon frère Alioune Moctar Gaye dont le feu père fut un grand député me convenait le mieux. Je n'ai aucun mérite si ce n’est d’avoir accepté la confiance que la jeunesse et le peuple place en nous.

Une candidature de jeunes face aux ténors du parti au pouvoir et surtout avec le ralliement du député-maire sortant n'est pas un pari osé ?

Osons l'avenir. Ironie de l'histoire, les ténors dont vous faites allusion ont été battus par un homme sorti de nulle part lors des dernières élections. Nous avons la conviction qu'il peut y avoir une deuxième fois.

L'état ne vote pas, c'est le peuple qui vote et surtout la jeunesse. Nous avons la chance d'avoir une jeunesse consciente et un peuple qui dort quotidiennement avec le souvenir des déceptions de nos hommes politiques « made in ». C'est vrai que la majorité de nos adversaires sont des hommes de fortunes qui compteront sur l'argent pour se faire élire, mais le revers de la médaille est connu de tous.

Pour rappel, qui vote pour l'argent devra se taire le temps du mandat et ce sera toujours les larmes « from people ». Nous avons la conviction que le peuple fera le bon choix et qu'il ne se laissera plus danser la même musique.

En parlant d'un homme venu de nulle part vous parlez de monsieur sidi Diarra qui aujourd'hui soutient ses adversaires d'hier. Alors, comment vivez-vous sa décision ?

Vous savez, c'est un grand frère pour moi et nos relations vont au-delà de la politique. Le droit d'ainesse m'imposera toujours le respect. Je crois qu'il a ses raisons. Maintenant en homme politique, lui à qui qu'on avait remis la mairie et la députation sur un plateau d'or contre vents et tornades on l’attendait pour un bilan et non pour un ralliement version le peuple est dupe ou ne comprend rien.

Politiquement en soutenant son adversaire d'hier il reconnait implicitement son incapacité à faire mieux que son homme d'aujourd'hui. Il donne l'image d'un homme qui accepte que son ambition était démesurée. Si vous permettez une petite digression, en visionnaire et homme d'expérience l'ex-président du défunt sénat Mohcen ould hadj m'avait laissé comprendre qu'après cinq (5) bonnes années on reviendra au point de départ.

Aujourd'hui, je dois confesser que le soutien du maire-député sortant trouve que l'homme avait raison sur toute la ligne. On a l'impression que nos hommes politiques se moquent royalement du peuple.

Certains disent que le soutien était vraiment évident, qu'en pense-vous ?

Je vous vois venir. Evident Pourquoi ? Je ne veux pas être de ces hommes qui fondent le soutien sur une base ethnique ou un deal avec le pouvoir en place. Que tous les deux soient des OuladesBendiouki importe peu pour nous. Nous les voyons avant tout comme des Rossossois, des Mauritaniens et des humains au-delà de tout.

Le député-maire avait décidé de ne pas participer et de ne soutenir personne, mais en politique il ne faut jamais dire jamais. On l'attendait pour les nouvelles du parti qu'il voulait créer, sur sa gestion et ses réalisations. Je profite de cette brèche pour appeler la jeunesse à ne point s'inscrire dans le discours et le vote identitaire ou ethnique.

Nous devons faire de ce point une ligne rouge infranchissable. Le syndrome des pays voisins donne l'expérience. Sur ce point, l'actuel de même que le futur président de la République doit servir catégoriquement.

Vous parlez d'actuel et de futur président alors que le doute persiste toujours sur le troisième mandant ?

En réalité, je n'accorde plus d'importance à ce que le président Aziz reste pour un troisième mandat ou qu'il respecte son engagement de partir. Je suis plutôt adepte de la philosophie du peuple comme détenteur et gardien de sa propre souveraineté. On se lasse vraiment de cette même question. Aujourd'hui il part, demain il reste et enfin ça devient emmerdant et monotone.

De toute façon il reviendra d'une manière ou d'une autre et partir d'une manière ou d'une autre. Alors, la priorité est ailleurs. Comme par exemple aller s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 juillet et voter consciemment pour les candidats de l'avenir.

Votre dernier mot ?

J'emprunte à un de mes amis son expression « C'est possible » pour inviter toute la jeunesse et le peuple à venir participer à ce combat commun pour notre survie et avenir générationnel. Je vous remercie.

©CRIDEM / 23 juillet 2018

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