Intellivoire.net - Les autorités burkinabè ont arrêté plus de 30 adultes qui ont procédé à des mutilations génitales féminines bâclées sur près de 60 nourrissons et filles hospitalisés.

Viviane Ursule Sanou, chef du Secrétariat national contre les mutilations génitales féminines , a déclaré mardi que la procédure interdite avait été appliquée aux filles et aux jeunes femmes âgées de 10 mois à 24 ans dans la capitale, Ouagadougou, Kaya au nord et deux villes du centre-est. .

Elle dit que parce que la pratique est illégale, beaucoup de personnes effectuent les excisions en secret. Toutes les victimes ont été admises dans les hôpitaux pour le traitement des hémorragies et des infections.

Le Burkina Faso a adopté des mesures interdisant l’excision au début des années 90. Le code pénal adopté cette année suggère jusqu’à 10 ans de prison et de lourdes amendes.

les mutilations génitales féminines /excisions

Selon l’UNICEF, la mutilation génitale féminine/excision (MGF/E) désigne un certain nombre de pratiques consistant à enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes d’une fille. Entre autres conséquences, les nourrissons, filles et femmes ayant subi une mutilation ou une excision sont exposés à des risques irréversibles pour leur santé.

Au moins 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont déjà subi des mutilations génitales féminines. La pratique cruelle reflète et renforce l’inégalité des sexes en s’attaquant aux membres les moins puissants de la société: les filles entre la petite enfance et l’âge de 15 ans. La mutilation génitale féminine est plus répandue chez les filles de 14 ans et moins en Gambie (56%), en Mauritanie où environ la moitié des filles de moins de 12 ans ont été soumises à la pratique.

La MGF/E est surtout pratiquée sur les fillettes et les adolescentes âgées de quatre à 14 ans. Dans certains pays, toutefois, il arrive que les nourrissons de moins d’un an représentent jusqu’à la moitié des cas (44 % en Érythrée et 29 % au Mali, par exemple).

La MGF/E cause des préjudices irréparables. Elle peut entraîner la mort, si la perte de sang est suffisamment importante pour causer un choc hémorragique; une commotion cérébrale entraînée par la douleur et le traumatisme; ou une septicémie foudroyante. Elle est systématiquement traumatisante. Beaucoup de filles se trouvent en état de choc provoqué par la violente douleur, le traumatisme psychologique et l’épuisement dû aux hurlements de douleur.