22-09-2018 17:48 - Mauritanie: l’opposition sceptique face aux déclarations du président

Mauritanie: l’opposition sceptique face aux déclarations du président

RFI - Mohamed ould Abdel Aziz a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de briguer un troisième mandat, jeudi soir à la télévision nationale. Malgré cette assurance, l'opposition reste vigilante.

Pour plusieurs leaders de l'opposition, les déclarations du président sont ambiguës et ne constituent pas une garantie du respect de la Constitution. Ancien Premier ministre, Yahya Ahmed Ould Waqf, se dit « perdu » en écoutant un président au discours contradictoire :

« Il n’a pas besoin de dire qu’on va respecter la Constitution parce que c’est une obligation de la respecter. Mais si vous écoutez ses réponses, quand il parle en français, il parle plus ou moins clairement et quand il parle à des confrères de langue arabe, il leur parle avec un langage extrêmement ambigu ».

Le député élu en tire la conclusion que le dirigeant mauritanien « ne fait qu’instrumentaliser l’Etat, ne fait que faire semblant que le peuple est avec lui, avec son parti, alors qu’en réalité il n’en est rien ».

Tawassoul balaye les attaques du chef de l'Etat

Mais ce qui retient l'attention, c'est la virulence des propos du président à l'égard d'un gros parti de l'opposition. « L'islam politique est dangereux », affirme Mohamed ould Abdel Aziz, qui pointe explicitement du doigt le parti Tawassoul. Le président menace de prendre des sanctions contre cette formation politique.

Jemil ould Mansour, l'ancien président du parti visé, relativise ces critiques. Pour lui, cela participe d'une manœuvre pour détourner l'attention de l'opinion publique : « Nous étions en concurrence sérieuse dans ces élections législatives, régionales et municipales. Et c’est pourquoi le chef de l’Etat attaque notre parti ». A ses yeux, « la question qui concerne le parti Tawassoul n’est pas importante. Le peuple mauritanien connaît le parti Tawassoul. Le pouvoir même connaît le parti Tawassoul », qui, affirme-t-il, reste sur une « ligne modérée, démocratique, ouverte ».

Ce responsable politique estime que le chef de l’Etat cherche à « ouvrir une bataille avec un parti assez important, assez gênant comme le parti Tawassoul pour essayer de créer un climat qui peut aider à violer la Constitution de nouveau. Nous ne l’accepterons jamais et le peuple mauritanien ne l’acceptera pas ».

D'après Jemil ould Mansour, Tawassoul compte multiplier les discussions au sein de l'opposition, pour « faire front uni » contre la majorité présidentielle en 2019.

Par RFI



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Source : RFI
Commentaires : 2
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Commentaires (2)

  • bleil (H) 22/09/2018 22:58 X

    Yahya Ahmed Ould Waqf, trés gentil thuriféraire du derviche Sidioca se dit « perdu » ... il parle avec un langage extrêmement ambigu » ce que nous avons entendu, toutes langues confondues, est un discours de chiffonnier, décousu et sans aucune valeur ! le petit putschiste fera encore parler de lui en 2019 et ce sera un kaléidoscope de Tweylle, Ghanagate, Bouamatou, Boukhalatou ...

  • synthetiseur (H) 22/09/2018 18:58 X

    La politique vole trop bas en Mauritanie. Les vibrants discours sans détours et mobilisateurs ont laissé place aux louvoiements et aux cachoteries, les règles du jeu démocratiques sont prises en otage par les ploutocrates et les tribalistes, les institutions démocratiques sensées etre des arbitres et des faiseurs de justice et d'égalité sont investies et dérégulées par la pusillanimité, l'opacité et la crainte de déplaire, Les chances devant les urnes sont rendues inégales par l'emprise du pouvoir et de l'argent sur les scrutins et par la vulnérabilité économique et intellectuelle des masses, et pire que tout cela nous avons un président va-t-en guerre sur tous les fronts et menant le bateau Mauritanie vers l'échéance de 2019 dans une opacité déconcertante plus pour ses propres partisans que pour ses détracteurs. Le Président Aziz doit s'accorder un temps de méditation et repartir sur d'autres bases car croire que tenir un pays se résume à l'aspect sécuritaire, à la mise au pas des protagonistes politiques, à l'instauration d'un climat de suspicion et de peur chez le citoyen le poussant à se cloitrer sur lui meme, sont des méthodes désuètes et suicidaires. Combien de dirigeants on fait les frais de telles enterprises? Rien ne vaut l'ouverture, le respect reciproque, les civilités, les amendes honorables si nécessaires, le consensus..... C'est ce que nous apprennent le Coran et la Sunna, C'est que pronent les valeurs universelles.....