03-10-2018 18:45 - Aziz-Birame : qui tient qui en otage ?

Aziz-Birame : qui tient qui en otage ?

Les Mauritanies - Le président Mouhamed Ould Abdel Aziz dispose d’une marge de manœuvre étroite pour maintenir Birame Dah Ould Abeid en prison. Soit, il le libère sans jugement, soit il lui offre un procès équitable avec toutes les garanties.

Dans le premier cas, ce sera le signe que l’interpellation et la détention de celui que d’aucuns ont surnommé le Spartacus des sables était arbitraire. Dans le deuxième cas, la défense de Birame aura toute l’attitude de démonter une accusation qui laisse sceptique bons nombres d’observateurs.

S’il libère son ennemi intime sans procès, le président Aziz valide une sorte de “fait du prince” qui compliquera ses derniers mois au pouvoir. Si en revanche, le Raïs permet au tribun de s’adresser aux juges, le locataire du Palais gris s’expose alors à un réquisitoire retentissant dont seul Birame a le secret. Que faire face à ce dilemme d’autant plus brûlant qu’il donne l’occasion à l’opposition et à la société civile de donner de la voix?

Pendant que le président hésite sur l’attitude à suivre sur le cas Birame et que, du monde entier, monte la pression pour la libération du prix ONU des droits de l’homme, la session parlementaire plonge dans l’incertitude. L’ouverture de cette plénière prévue le 2 octobre est suspendue à un décret présidentiel qui tarde à tomber.

Il se murmure que ce retard n’est pas étranger au dilemme Birame. Le signer revient à libérer upso de jure le catalyseur des mouvements anti-esclavagistes. Si le lien entre le retard de ce décret et l’affaire Birame est à mettre au conditionnel, il est en revanche juste de dire que le leader de l’Ira fait partie des sujets favoris des visiteurs du soir du Palais Gris.

Et sur le dossier Birame et sur l’affaire de la session parlementaire, le président marche sur la corde raide séparant la légalité de l’illégalité au risque de transformer une victoire électorale fleuve en une défaite politique, voire judiciaire, criante.

Au final entre Aziz et Biram, lequel tient vraiment l’autre en otage?

Par Ibrahima Dia Junior.



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Commentaires (5)

  • Le coq (H) 04/10/2018 21:29 X

    Mr Dia regarde ce que fait ton parent Maky Sall à Khalifa Sall et sois honnête dans tes raisonnements... Pourquoi ne compares-tu pas se que fait ton parent à Khalifa ou à Barthélemy à ce que fait ton président à Birame,qui ne peut garder sa langue. ..

  • Belphegor (H) 04/10/2018 15:31 X

    Biram et Aziz sont les deux faces de la meme piece, deux individus a l'ego surdimensionné assoiffés de pouvoir et d'argent.

  • medabdul (H) 03/10/2018 20:33 X

    a mon avis aziz est très mal alors très mal conseille.

  • y en a marre (H) 03/10/2018 19:35 X

    Très bon article, excellent et très excellent titre, qui tient qui ? Je suis d’accord avec mdmdlemine (H) dans son commentaire si seulement ceux qui renseigne Aziz et le met dans le flou judiciaire pouvait arrêter de mettre de l’huile dans le feu, Biram n’avait pas commis un acte contraire à son statut de député couvert par son immunité parlementaire aujourd’hui, donc essayer de le juger sans raison d’état ne colle pas à la situation qui prévaut actuellement, Biram est devenu plus fort de jour en jour parce que victime et mis en prison pour rien, il faut savoir arrêter, les populations en ont marre de ça.

  • mdmdlemine (H) 03/10/2018 19:01 X

    Une pertinente equation à deux inconnus qu'il est difficile à résoudre. Personnellement, je pense qu'ils sont sensiblement proches l'un de l'autre, en termes de poids politiques, comme le confirme d'ailleurs les élections où Biram s'est positionné second malgré les faibles moyens pour une présidnetielle jouée contre un président candidat à sa propre succession Je pense que le salut des mauritaniens est que les deux entèrent la hache de guerre, s'acceptent, tournent la page au differend et renoncent au bras de fer, en s'efforçant de capitalier leurs points de force pour mener le pays à bon port le cas échéant ce sera toujours des rivalités fortes qui nuiront à la cohésionn et à la paix civile, dans le pays Le plus intellegient des deux sera sans doute celui qui consentira des sacrifices sans renoncer à ses principes pour voir dans quelle mesure il peut composer avec l'autre la vie politique et les contraintes du quotidien feront le reste