02-11-2018 12:33 - Mamadou Sidy BA, Président des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam) : Lettre à mes compatriotes

Mamadou Sidy BA, Président des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam) : Lettre à mes compatriotes

Le Calame - Chers compatriotes,

C’est, délibérément, que j’ai attendu la clôture de la séquence électorale avant d’initier, au nom des Forces de Libération Africaines de Mauritanie, la démarche esquissée il y a quelques semaines. Il fallait, en effet, éviter que le message ne soit parasité par des interférences de caractère électoral. Les élections sont à présent derrière nous. Nous estimons, par respect pour eux, qu’il appartient à ceux qui y ont pris part d’en tirer les enseignements.

L’idée d’un Front d’unité nationale, évoquée brièvement dans la déclaration de notre mouvement, publiée en septembre dernier, est le pivot de notre initiative. Elle nous apparaît plus que jamais comme un impératif catégorique.

Peu importe, d’ailleurs, la formulation pourvu que l’on ne perde pas de vue l’objectif. Dialogue national, « Conférence nationale », Concertation nationale… Le plus consensuel des intitulés finira par émerger des échanges que nous souhaitons voir inaugurés au plus tôt.

Notre point de départ est un constat désormais largement partagé. Je reconnais modestement que nous n’en sommes pas les auteurs exclusifs. Plus que jamais, l’existence même de notre pays est en débat. Face aux risques de l’irréparable, les FLAM en appellent à un sursaut sous la forme d’un dialogue national des forces politiques du pays.

Il sera probablement objecté que l’état des lieux n’est pas d’une bouleversante nouveauté. Certes. C’est peut-être précisément une des raisons pour lesquelles, il nous appartient, sans tarder, de tenter tout ce qu’il est possible pour sortir de l’impasse mortifère dont les uns et les autres sommes prisonniers depuis si longtemps au point de ne s’en rendre plus compte. Ou du moins de le feindre.

Au-delà des déclarations de principe, somme toute partagées, il conviendra de mettre en œuvre des actions concrètes.

Reste qu’à ce stade exploratoire, un débat s’impose autour d’une démarche claire et sincère impliquant chacune des formations politiques mais aussi des acteurs de la société civile et, pourquoi pas, à titre personnel des femmes et des hommes de bonne volonté de notre pays

Refus de la verticalité et du sectarisme, échanges sans complaisance mais sans acrimonie ni procès d’intention, esprit d’ouverture, transparence et reddition de comptes, tels sont les principes dont les FLAM pensent qu’ils pourront constituer les fondements de la démarche que nous souhaitons la plus inclusive possible.

Dans l’immédiat, l’objet du présent courrier, adressé, dans un premier temps, à des responsables des formations politiques est de les inviter, sous les modalités à leur convenance, à s’exprimer tout simplement sur l’initiative qui leur est proposée.

Se parler, voilà le maître mot de notre démarche. Si cet objectif devait être atteint, ce serait un bon début. On en conviendra, c’est aussi un minimum.

Sans verser ni dans un optimisme exagéré, sans naïveté mais également sans cynisme, il nous appartiendra ensemble d’envisager la suite. Puisse-t-elle être porteuse d’espoirs.

Monsieur Mamadou Sidy BA,

Président des Forces de Libération Africaines de Mauritanie (Flam)

Jacksonville, le 29 octobre 2018



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Commentaires (7)

  • mohamed w.l (H) 04/11/2018 09:56 X

    Mamadou Sidy BA, ILS SONT COMBIEN SES FLAM COMME TPM DES AFFAIRISTES

  • siam2013 (F) 03/11/2018 21:35 X

    commencez d'abord par écrire en arabe.Peut être aurez- vous la chance d'être lu par la quasi totalité de la communauté arabophone du pays.Je doute que le reste que constituent vos congénères comprenne la langue de vos ancêtres les Gaulois...

  • oumarabdoul (H) 03/11/2018 08:11 X

    Merci pour cette initiative qui est du genre à nous sortir de l'impasse politique dans laquelle nous nous trouvons.Votre démarche consistant à préférer vous adresser directement à vos concitoyens plutôt que de participer à des négociations d'arrière-boutique est appréciable. Vous ne pouvez être suspecté de courir après une quelconque promotion.Vous prenez de la hauteur en parlant concertation nationale plutôt que postes politiques. Je comprends les dubitatifs et les pessimistes. Mais que perd-on à essayer au point où on en est?

  • ngaynde (H) 03/11/2018 06:42 X

    une remargue, je ne voie pas de "la lutte continue!"

  • ngaynde (H) 03/11/2018 06:39 X

    C’ est ce qu’on appelle de la demagogie. Ces gens la se coulent en occident, tout ce qui leur reste c est de pondre de declarations dont ils n’y croient meme pas. Le dialogue dont ils font appel quant il aura lieu ils ne seront pas de la partie. ils avaient promis de rentrer au pays depuis 2011, mais le moment venu ils ont pris la tangeante. Un appel serieux ne se limite pas sur le net, a defaut de rencontrer tous les leaders politiques sur le terrain vous pouvez au moins entrer en contact un par un et leur proposer tout ce dont vous avez. Trop d’amateurisme et de folkolorisme dans notre lutte, que ca ne nous avance nulle part. Si tu rentres au pays peut etre ton appel sera pris au serieux. En attendant la lutte s’arrete et la descente aux enfers continue…

  • Kouleyb (H) 02/11/2018 15:39 X

    L’appel des FLAM à un dialogue national, est un appel de plus, qui vient s’ajouter aux « mille et un appels » que ne cessent de lancer beaucoup de Mauritaniens, partis politiques, société civile, simple citoyens. Pour dialoguer, il faut être au moins deux et se mettre d’accord sur au moins un sujet à débattre. Or, dans notre Mauritanie d’aujourd’hui, le plus difficile c’est d’être « deux ». Il y a une multitude de « uns », qui n’arrivent pas à constituer deux. Pourquoi ? Parce que les 30 dernières années de notre histoire nous ont prouvé une chose essentielle : la Mauritanie n’existe pas encore. Ce qui existe et qui se renforce, de plus en plus, c’est Likwar, Lihratine, Elbidhanes, avec les multitudes de tribus, de races, de cultures, d’intérêts, que chacune de ces entités renferme, en son sein. Ces 30 dernières années, ont également mis en évidence, et rendus antagonistes, les difficultés de vivre ensemble, sans reconnaître et formaliser les identités culturelles et sociales de chacune de ces communautés. L’existence des ‘FLAM’ et des ‘anti-FLAM’ est déjà la meilleure preuve de la véracité de ce constat. L’autre constat, qui s’impose à nous, c’est que sur le plan du dialogue et de la recherche d’une cohésion nationale, il ne faut pas les rechercher du côté de l’Etat, tout simplement parce qu’il considère que la Mauritanie nouvelle, qu’il vient de mettre sur les rails, est ce qu’il y a de mieux pour tous les Mauritaniens, y compris ceux qui ne sont pas (encore) UPR. Faut-il s’arrêter à cette vision pessimiste, défaitiste, des choses et laisser « pourrir » et mourir, notre pays, que nos aïeux nous ont laissé en héritage ? Si seulement l’agonie (entamée ?) qui va précéder sa mort, allait épargner nos propres vies.

  • habouss (H) 02/11/2018 13:47 X

    Je parie là, à l'installation d'un monologue, je comprends pourquoi le Système ne met même plus des pincettes sur votre considération ! Les faits sont têtus et clairs, pour ne pas comprendre que de tels démarches sont dépassées par les événements, en ce qui concerne un minimum de sérieuse communication entre les antagonistes. Félicitations tout de même, on dira que vous avez au moins essayé quelque chose !