Mohamed el Haved - Le peuple mauritanien est plus enclin à se mettre un gilet jaune ou plus même "un gilet rouge". Rouge comme la rougeur de notre blanc de l’œil. Rouge comme pour dire Urgent -cassable-inflammables. Les chiffres statistiques sont durs et têtus.

Notre PIB vient d’égaler notre dette publique: Alors concrètement l’état subsiste à crédit, et que la production nationale est phagocytée par cette dette publique, au final le peuple paie la paresse rétroactive de l’état. Le prix du carburant est presque deux fois plus cher que les pays qui nous environnent et pourtant rien ne justifie ce privilège. Le taux de chômage est aberrant : entre 83 à 89 %. Concrètement aux environs 8/10 personnes sont diplômés chômeurs.

L’état semble inattentif à nos peines et ceux de nos enfants. Alors que le nombre de diplômes augmente de manière exponentielle, une réponse de l’état est nécessaire. Des projets d’envergure devraient être entrepris pour l’ensemble de la population et pour toutes les régions. C’est ainsi que des diplômés se retrouve à faire le taxi ou agent de sécurité pour boucler le mois.

A croire que le gouvernement est aveuglé. Pourtant nullement, les chiffres des nations unies et autres statistiques sont sur les bureaux. On finit par croire que ce n’est que l’équilibre économique. Quel piètre réglage que nous forcer à encore plus de travail alors que les revenus sont moindres tant dans le privé que dans le public. On a vu la Chine se développer constamment en misant sur le développement intérieur. Baisser le prix et stimuler la consommation intérieure.

Nos voisins rentrent dans l’ère des tramways et autres gadgets des pays en voie de développement. Pendant que nous peinons à résoudre un quelconque problème à part changer des drapeaux, raréfier l’argent en circulations, augmenter le volume de travail de la population avec un SMIG de 3.500 MRU mensuel… Seulement même la classe moyenne est menacée avec la cherté des prix contrôlés par les commerçants et délaissés par l’Etat. Résultat, la dureté de la vie dans ce pays empêche toute production innovatrice de la matière grise.

Des petites réalisations pèle-mêle ne leurrent personne alors que ce qui est détruit est largement supérieur : la SNIM, l’agriculture, la pêche, l’élevage, la Santé, l’enseignement… la SNIM, qu’arrive-t-il à notre mère nourricière, nous n’en savons rien et n’y pouvons rien ? Croyez-vous que nos experts s’essayeront pour la rehausser, verrons-nous une réappropriation comme celle de 73 ? Ou tout simplement privatisée.

Pour combler le déficit, notre cher Etat ira s’endetter chez les puissants banquiers et financiers tueurs de pays. Cette dette ne s’effacera pas grâce à ce gouvernement actuel, on la portera des générations et des générations.

L’agriculture est un tas de perte, nos terres sont mises à disposition d’autres pays qui ne cultiveront ces terres que pour leurs propres bouches et ceux de leurs enfants. Alors que tout pays averti de la noirceur de l’avenir élèverait un état d’urgence pour l’autosuffisance alimentaire. Nous mangeons grâce aux chalutiers et camions marocains en plus de produits de très basse qualité. Une orange serrait un chiffon acidifié et gazé au souffre. Pourtant, les ressources humaines sont disponibles et les terres fertiles et vierges le sont aussi. Et ce n’est pas les semences de qualité qui manquent. Les pluies sont assez bonnes sinon un fleuve qui coule sous nos pieds.

La pêche, elle est dérisoire et archaïque. La résolution aurait pu être assez diplomatique. Heureusement que le Président sénégalais arrive en sauveur avec 500 licences, pourvu que la pêche soit écoulée sur notre marché. On ne veut pas que le poisson soit comme nos 300 000 moutons annuels et les kilowatts d’électricité. D’ailleurs pourquoi le Sénégal gagne 10% de plus que nous grâce au grand-tortue, on nous dira surement à cause de la force de négociation des experts sénégalais. Croyez que le système sanitaire tue plus que la dengue et le paludisme réunis à cause des commerçants de médicaments faiblement dosés. Ailleurs c’est un crime puni très sévèrement.

Nos écoles du moins celles du Sud ne sont qu’un tas de ruine tant en matériels qu’en scolarité. De toute façon, nous ne connaissons que les écoles privées pour recevoir et donner une éducation dans ce pays.

Si à la petite section, il faudrait 25 000 Mro mensuel avec un salaire 100 000 Mro. Quelque chose ne va pas vraiment. L’investissement scolaire n’est plus rentable puisqu’en fin de compte ces enfants vont se noyer dans le tourbillon du chômage. Il ne s’agit plus d’être seulement réaliste mais conscient pour soi et le peuple. Les chiffres sont très instructifs et prouvent qu’il ne se passe jamais rien avec ces gouvernements qui se succèdent sans laisser de trace de l’exécutif. L’un après l’autre pour empiler des mandats alors que le peuple ne cherche que votre aide et soulagement à leurs problèmes.

D’accord au code d’honneur : justice-égalité-fraternité, ajoutons encore la sincérité. Qu’en est-il de jouer avec les couleurs de peaux pour diviser et favoriser sans vergognes. Et cela constitue la plus grande menace pour toutes les franges de la population qui elles ne demandent que la paix. Vous vous devez de nous la donner. Principalement en cultivant les bonnes mœurs et la mixité de la culture indéniable "noiraraberbere".

Nous devrons tous mettre un gilet rouge et dire ensemble au gouvernement « mettez vos gilets jaunes et au travail» ! Baissez le prix du carburant de 10 mru. Le poisson et la viande aux prix de jadis : kg à 120 Mru.

Notre adage dit « qui fait peu, pourra faire beaucoup ». Vous disposez de tous les moyens et soutiens en plus de vos qualifies-compétents, il s’agit seulement de faire émerger quelques stratégies ou formules pour atténuer les douleurs de la population surtout celle de l’intérieur enclavées physiquement, géographiquement et moralement.

En rappel avez-vous vu les 5000 emplois promis aux croyants. Kinross a fait les 5000 emplois malheureusement le prix de l’or ne fut au rendez-vous. La compression de centaines d’emplois s’en suivit et finalement les retombées furent invisibles. En parlant de chantiers, nos immeubles en construction seront-ils un jour achevés, celui de la SNIM n’est plus pour demain.

Et la zone franche ne justifie toujours pas ce flux de capitaux versés dans le "middle of no where". Qu’est-ce qui ne va pas? Bientôt 5 ans rien de nouveau, dans notre quotidien de Sahélien.

Et bien sur aux prochaines pluies, nous espérons ne plus avoir à subir ces eaux stagnantes dans tout Nouakchott. Après le micmac des chinois et de leurs ouvriers maliens dans les artères de la ville, Peut être c’est trop espérer ? Et cette route Nouakchott-Aleg, faudrait encore plus de morts que l’année dernière pour que vous réagissez ? Des dizaines de mort tragiques ne font plus réagir a une petit et simple retouche sécuritaire.

Le pays est en panne, faudrait d’abord réparer-changer-édifier avant de penser -aspirer à un quelconque développement.

Nous ne devons jamais oublier l’apport négatif de l’opposition qui n’a de fougue que lors des élections, ensuite elle est seulement bien assise à l’exception de quelques courageux remous. D’ailleurs l’un des leurs croupi en prison pendant que les autres se délectent. C’est tout simplement un grand bon en arrière dans notre lancée démocratique. Ce n’est qu’une guerre d’idée-projet-direction. L’état propose, l’opposition s’oppose jusqu'à établir les intérêts de la population. On n’est plus à l’ère du « laissez faire ».

Le gilet jaune nous ne faisons pas que le porter il semble incrusté dans notre peau jusqu’ à ce que la volonté du sursaut nous atteigne. Rien que la bienfaisance et le patriotisme auraient suffi aux mauritaniens pour aller de l’avant. Vivre le 21 eme siècle pleinement avec tout ce qu’il y a comme ressources pour ce pays béni d’ALLAH. Pour nos chers enfants, nous avons le devoir de les laisser un héritage sain et bénéfique. De vraies routes, de la bonne nourriture, de bons amis, beaucoup de lieux de distraction et de réflexion, un système sanitaire par excellence, un système éducatif par excellence, des voisins amicaux et complémentaires. Sinon à quoi bon y vivre, y procréer et y mourir ?

Mohamed el Haved