20-12-2018 15:05 - Texte réponse à l’interpellation d’une parlementaire française sur le cas de Biram Ould Dah Ould Abeid

Texte réponse à l’interpellation d’une parlementaire française sur le cas de Biram Ould Dah Ould Abeid

Assemblee-nationale - « Si la France ne commente pas les décisions de justice relatives à des faits de droit commun survenus dans d'autres pays, qui sont souverains en la matière, et ne peut donc pas non plus réclamer la libération d'un détenu de droit commun, l'ambassade de France suit toutefois de près le cas de M. Biram Dah Abeid, en lien avec la délégation de l'Union européenne à Nouakchott.

L'intéressé est détenu à la suite d'une plainte pour des faits de droit commun, qui ne relèvent ni de son activité associative ni politique. En dépit de son incarcération, il a pu participer aux législatives de septembre et a été élu député.

De manière générale, l'ambassade de France à Nouakchott suit avec une grande attention la situation des droits de l'Homme en Mauritanie et entretient un dialogue permanent et constructif avec les autorités mauritaniennes sur ce sujet, en lien avec l'ensemble des partenaires impliqués, en particulier l'Union européenne.


Elle échange également avec la société civile, dont certains responsables de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) de M. Birame Dah Abeid.

Une délégation de diplomates français et européens s'est ainsi rendue, en janvier 2018, auprès de détenus membres de l'IRA, depuis libérés, pour s'entretenir avec eux et s'assurer de leur bonne santé.

Le leader de l'IRA, Biram Da Abeid, a pu se rendre en France à de multiples reprises. Par ailleurs, par son action de coopération, la France appuie le renforcement de l'Etat de Droit autour de plusieurs sujets : lutte contre la torture (soutien à un programme à destination de la société civile et des avocats, notamment l'ONG ACAT, travail avec l'administration pénitentiaire) ; promotion des droits de l'Homme (formation, organisation du 6ème concours international de plaidoiries pour les droits de l'Homme à Nouakchott fin 2018) ; lutte contre la violence basée sur le genre.

L'AFD met par ailleurs en œuvre un programme de 0,8 M€ sur la justice ».


A propos de la question (texte)

« Mme Clémentine Autain alerte M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation de M. Biram Dah Abeid, député et militant abolitionniste, détenu depuis le 7 août 2018 dans les geôles mauritaniennes. Militant infatigable de la fin de l'esclavage et des droits humains en Mauritanie, M. Biram Dah Abeid est considéré par le régime du président Aziz comme un opposant politique.

À ce titre, il est durement et injustement réprimé. Emprisonné de 2008 à 2011, suite à la création de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), il a de nouveau été arrêté en 2014 pour avoir pris part à une caravane contre l'esclavage.

Cette troisième incarcération, après la plainte d'un journaliste pour « harcèlement », sonne comme une volonté assumée du pouvoir de museler toute opposition politique.

Biram Dah Abeid a pourtant reçu le prix des droits de l'Homme des Nations unies en 2013. Malgré l'abolition de l'esclavage en 1981 en Mauritanie, les ONG dénoncent un phénomène qui concerne encore 150 000 personnes en 2016.

Même si une nouvelle loi pénalisant l'esclavage a été promulguée en 2015, elle ne permet pas de mettre fin à cette situation.

Elle lui demande donc de tout mettre en œuvre pour exiger la libération de M. Biram Dah Abeid et le respect de ses droits fondamentaux.

La France, « premier partenaire bilatéral » de la Mauritanie, avec qui elle entretient des « relations historiquement privilégiées » selon le site France diplomatie, a le devoir de protéger ce citoyen mauritanien qui lutte pacifiquement pour promouvoir la démocratie et la fin de l'esclavage dans son pays ».


Assemblee-nationale.fr



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Commentaires (4)

  • babasy (H) 20/12/2018 19:54 X

    Ce passage résume tout : ‘’L'intéressé est détenu à la suite d'une plainte pour des faits de droit commun, qui ne relèvent ni de son activité associative ni politique. En dépit de son incarcération, il a pu participer aux législatives de septembre et a été élu député.’’ Comme disait Abraham Lincoln : "On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps." Il a été mis en garde d`arrêter de jouer la victime tout le temps même s`il a tort et qu`il refuse de reconnaitre ces erreurs qui sont devenues des Horreurs…….. La communauté internationale et les ONG partenaires ne sont pas dupes à ne pas comprendre qu`entre la lutte pour les droits de l`Hommes et un agenda politique il y`à une frontière …..

  • trump trompe (H) 20/12/2018 17:07 X

    Le 1er paragraphe est en porte a faux de ce que prône toujours la France a savoir le respect des droits de l'homme et la valorisation de la démocratie et l’équilibre des vices et des vertus. On comprend parfaitement ce langage diplomatique quand il s'agit de caresser le chat au sens onduleux de ses poils pour bien le dresser et le conserver. Ce langage montre aux yeux de l’intelligentzia mauritanienne en particulier la classe noire le jeu mesquin de la France. Si telle est la position (vis-à-vis d’un député élu par le peuple, croupissant malade dans une prison) de cette France considérée comme charnière de la démocratie et curseur de la justice de la liberté et de la fraternité entre les peuples alors Macron doit penser a ce valeureux héritage que Blaise Pascal (pensées) a légué : « Je n’admire point un homme qui possède une vertu dans toute sa perfection s’il ne possède en même temps dans un pareil degré la vertu opposée… On ne montre pas sa grandeur pour être en une extrémité mais bien en touchant les deux à la fois et remplissant tout l’entre-deux ».

  • dykrim (H) 20/12/2018 16:30 X

    Bienvenue les gilets jaune ne vous laissez pas distraire, c’est la libération inconditionnelle de Biram Dah Abeid qui compte pour nous les épris de la justice, vive la France.

  • mdmdlemine (H) 20/12/2018 16:05 X

    la france est actuellement trés préoccupée par les luttes sur le front intérieur, en premier la gestion de l'épineux et révolutionnaire dossier des gilets jaunes, qui s'étend comme une trainée de poudre hors de ses frontière Elle n'a donc par les mains libres pour s'occuper d'autres chats comme l'atteste son abandon de son otage détenu par Aqmi La question réponse ne tient pas débout à mon avis et le dossier en question a été surtout agravé par la partie civile qui s'est laissé jetée en prison, alors qu'elle pouvait tater d'autres terrains pour sauver la face dont ces Excuses qui ne valent toutes ces peines et souffrances vécues depuis Aout L'IRA ne doit pas négliger la diplomatie politique et jouer sur le front intérieur afin de raisonner suivant les réalités contextuelles du vécu mauritanien, loin de toute corrélation avec l'Etranger, qui n'agit que suivant des intérêts Des interets qui poussent aujour"hui la France à observer un profil bas pour un combat historique des droits de l'homme