24-12-2018 00:00 - «Barkhane» : Macron réaffirme l'engagement de la France au Sahel

«Barkhane» : Macron réaffirme l'engagement de la France au Sahel

Le Figaro - Au Tchad, le chef de l'État a souligné le lien entre la lutte contre le djihadisme et la sécurité des Français.

En visite au Tchad, Emmanuel Macron a évoqué indirectement la crise des «gilets jaunes», en répondant à une question sur l'impact éventuel des mesures décidées pour tenter d'apaiser cette colère - environ 10 milliards d'euros - et sur l'engagement militaire français au Sahel, quelque 500 millions annuels.

Lors de la conférence conjointe avec son homologue Idriss Déby, le chef de l'État a démenti toute approche «catégorielle» qui viserait à satisfaire telle ou telle catégorie de Français.

«Il n'y aura aucune économie faite sur la défense, notre armée et la loi de programmation militaire, longuement débattue, votée, et qui sera exécutée à l'euro près», a dit le président de la République. «Nous le devons à nos soldats», a dit M. Macron au terme d'une visite marquée, samedi soir, par un dîner de Noël avec les troupes de l'opération «Barkhane», au cours duquel le chef de l'État a réaffirmé le lien direct entre la poursuite de la lutte antiterroriste au Sahel et la sécurité des Français et des Européens.

«La France est ici le principal opérateur»

Par ailleurs, côté français, on indique ne pas redouter un désengagement militaire américain au Sahel, après celui annoncé la semaine dernière par Donald Trump en Syrie et possiblement en Afghanistan. «Je souhaite que cela dure longtemps», a-t-il souligné, en évoquant la coopération en matière de drones, de ravitaillement aérien et de renseignement. De toute façon, «la France est ici le principal opérateur», à la différence du Levant où les États-Unis sont, de loin, les premiers contributeurs à la coalition anti-Daech.

Il n'en reste pas moins que le soutien américain aux opérations menées par la France dans la bande sahélo-saharienne (BSS) demeure indispensable. «Nous avons besoin des coopérations» internationales, a indiqué Emmanuel Macron, citant l'Estonie, l'Allemagne, l'Espagne et la Grande-Bretagne, actuellement militairement présents, d'une manière ou d'une autre, au Sahel. Sur ce point, le chef de l'État a reçu un appui sans ambiguïté de son homologue tchadien: «Sans “Barkhane”, quelle serait la situation aujourd'hui au Sahel, a déclaré Idriss Déby, lors de la conférence de presse conjointe. «Il est de notre devoir de ne pas laisser la France seule sur le terrain», a dit l'homme fort de N'Djamena.

Emmanuel Macron, pour sa part, a réaffirmé que la France poursuivrait son aide sécuritaire et financière au Tchad. Sur les engagements décidés l'an dernier en faveur du Tchad (223 millions d'euros sur la période 2017-2021), 150 millions ont déjà été alloués, soit davantage que les 125 millions prévus à ce stade, a précisé Emmanuel Macron. L'Agence française de développement s'investira à travers plusieurs projets dans des domaines prioritaires (eau, énergie, éducation…), ainsi qu'un incubateur de petites entreprises et une banque entrepreneuriale des femmes africaines.

Autre accent mis par la France dans la région, la force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), dont le chef de l'État a rappelé qu'elle était un «complément indispensable» à «Barkhane». La montée en puissance de cette force de 4000 hommes est freinée notamment par des financements qui arrivent trop lentement.

Des réussites

«Sur les 400 millions de dollars promis, nous n'avons reçu que 150 millions», a affirmé le président tchadien, dont le pays est la principale puissance militaire du G5. «Les choses se feront à leur rythme, il faut laisser le temps à ces pays qui comptent parmi les plus pauvres du monde», relève pour sa part le général Frédéric Blachon, qui commande les 4500 militaires de la force française «Barkhane».

Par Alain Barluet


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