27-12-2018 00:00 - Ethiopie: une Commission réconciliation pour panser les plaies du pays

Ethiopie: une Commission réconciliation pour panser les plaies du pays

RFI - Le Parlement éthiopien vient de voter une loi prévoyant la création d'une Commission réconciliation. Elle aura pour but de « maintenir la paix, la justice, l'unité nationale et le consensus ».

Une décision qui survient alors que les violences intercommunautaires empoisonnent le mandat du Premier ministre Abiy Ahmed. Les violences inter-ethniques ont fait plus de deux millions de déplacés selon l'agence onusienne Ocha. Sans compter les exactions des forces de sécurité souvent dénoncées par les ONG.

Il a fait la paix avec l'Erythrée, des groupes rebelles, des dissidents. Pourtant le Premier ministre Abiy Ahmed n'a pas encore pacifié le pays. La nouvelle Commission réconciliation devra essayer d'y remédier tout en regardant l'histoire tumultueuse de l'Ethiopie.

Officiellement, l'institution devra trouver les causes des conflits passés et faire des recommandations. Le Parlement désignera ses membres, proposés par Abiy Ahmed. La Commission devra écouter toutes les parties, organiser des séminaires de réconciliation mais aussi « enquêter pour identifier les causes des disputes et violations des droits humains ». « Le contexte social des victimes et des agresseurs sera pris en compte », dit également le texte.

« Culture de l'impunité et traumatisme collectif »


Kietil Tronvoll, professeur d'université à Oslo, décrit « un mandat large mais flou, notamment sur ces objectifs et conclusions. Y aura-t-il une justice et des réparations ? » se demande l'enseignant.

Awol Ollo explique lui que « des décennies de violence d'Etat ont créé une culture de l'impunité et un traumatisme collectif. Le pays a besoin de justice et de réconciliation », dit-il. Mais ce chercheur se demande comment le pouvoir alliera les deux. Pour éviter un échec, il recommande une séparation des processus, avec des procédures et objectifs précis.

Après la chute du régime du Derg, en 1987, l'Ethiopie avait déjà tenté un processus similaire. Mais certaines blessures de la société éthiopienne ne sont pas encore guéries.





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : RFI
Commentaires : 1
Lus : 1524

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • foutatoro (H) 27/12/2018 15:31 X

    Cela devrait inspirer notre erreur coloniale...Avant le cataclysme si rien n'est fait. Malheureusement, on en prend pas le chemin.