19-02-2019 13:12 - Mauritanie. Télécoms: la 4G se fait désirer

Mauritanie. Télécoms: la 4G se fait désirer

Le360 Afrique - Le chemin qui mène vers l’installation de la technologie 4G semble obstrué par de nombreux obstacles. La preuve, un appel d’offres de deux licences pour «la fourniture des services de communications mobiles de deuxième, troisième et quatrième génération (2G, 3G et 4G), lancé par l’Autorité de régulation des télécommunications au mois d’octobre 2018, est resté infructueux.

Les trois opérateurs de téléphonie mobile que sont Mauritel (filiale de Maroc Telecom), la Mauritano-tunisienne des télécommunications (MATTEL), associant Tunisie Telecom à des capitaux privés mauritaniens, et Chinguitel (filiale de Sudatel), opérateur soudanais, n’ont pas présenté une offre susceptible de leur permettre de décrocher le marché.

Seule opérateur sur le marché à s’être manifesté parmi les compagnies présentes, Mauritel, qui détient un parc de plus de 2 millions d’abonnés, 2.500 kilomètres d’axes routiers couverts, et un chiffre d’affaires annuel de près de 48 milliards d'ouguiyas, aurait avancé une offre de 5 milliards d’ouguiyas.

L’autorité de régulation tablait initialement sur une enveloppe de 20 milliards d'ouguiyas, soit environ 470 millions d’euros, uniquement pour la 4G. Mais au-delà du cercle des opérateurs présents sur le marché, aucun nouveau partenaire extérieur n’a présenté une offre susceptible de permettre l’attribution de ce marché.

Un constat sur la base duquel l’autorité de régulation a relancé, la semaine dernière, «l’appel pour l’attribution de licences en vue de l’établissement et de l’exploitation de réseaux et services de communications électroniques ouverts au public en Mauritanie» à la fois pour la 2G, la 3G et la 4G.

Parmi les obstacles et les contraintes à l’origine de l’absence d’engouement autour de la 4G, les spécialistes identifient la taille du marché national, composé d'environ 3,5 millions d’abonnés pour trois opérateurs de téléphonie mobile.

Les usagers restent toutefois très sceptiques, du fait «de la mauvaise qualité des services de la 2G et de la 3G, offerts par les opérateurs présents actuellement sur le marché, qui n’augurent rien de bon dans la perspective de la 4G».

Cependant, la 4G comporte de nombreux enjeux économiques et sociaux pour les pays africains.

En 2016, un rapport spécialisé estimait que «la contribution d’Internet au Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique devrait passer de 18 milliards de dollars aujourd’hui, à 300 milliards de dollars en 2025», selon le cabinet américain de recherches et d'études économqiues McKinsey Global Institute (MGI).

Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya



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Commentaires (3)

  • Belphegor (H) 19/02/2019 18:04 X

    @nabuchodonosor Si les sanctions pécuniaires étaient vraiment dissuasives pour ces opérateurs ils auraient sérieusement investi pour pallier à leur défaillances techniques constatées depuis des années par les abonnés et le régulateur or ces amendes aussi énormes soient-elles ne représentent qu’une goutte d’eau dans leur chiffre d’affaires…Il est plus « économique » pour eux de les payer rubis sur ongle que d’investir pour le renforcement de leurs réseaux respectifs donc le régulateur doit passer à la phase des suspensions temporaires de licences jusqu’à ce qu’il conforment à leur cahier des charges qu’ils violent allègrement depuis des années.

  • nabuchodonosor (H) 19/02/2019 16:50 X

    C'est ce que l'on appelle une entente illicite qui est logiquement condamnable par la loi. Les opérateurs télécoms profitent de cette situation et évitent les investissements lourds. Il n y a que deux solutions pour les contraindre: -appliquer les sanctions prévues bien qu'il soit très difficile de prouver l'entente illicite matériellement. - jouer la pression commerciale en déclarant l'appel infructueux et en attribuant d'office la licence à un opérateur public qui sera chargé de briser la situation du marché qui oscille entre position dominante (Mauritel) et entente illicite (Mattel, Chinguitel) entre opérateurs qui ne bénéficient ni des atouts financiers, ni des atouts technologiques pour affronter les nouveaux défis. En effet les investissements futurs pour relever les défis de la 4G et de la 5G et assurer le haut débit indispensable pour le développement de l'économie numérique, ne sont accessibles qu'à des opérateurs de grande dimension. Les petits opérateurs télécoms régionaux sont appelés à disparaitre. Ne perdons pas le temps à traiter avec des perdants d'avance.

  • Belphegor (H) 19/02/2019 15:57 X

    Meme si les licences était bradées pour un ouguiya symbolique, quel est l’intérêt (pour les utilisateurs) d'un appel d'offres pour la 4G alors que les réseaux 2G/3G sur laquelle elle reposera sont défaillants ?