06-05-2019 09:00 - Mauritanie. Présidentielle: le système de parrainage des candidats critiqué

Mauritanie. Présidentielle: le système de parrainage des candidats critiqué

Le360 Afrique - La Mauritanie se dirige vers une élection présidentielle prévue le 22 juin 2019.

Quatre dossiers de candidatures ont été déposés auprès du Conseil Constitutionnel. Toutefois, le système de parrainages risque de constituer une barrière non franchissable pour certains postulants déclarés. Les Mauritaniens vont élire le successeur du président Mohamed ould Abdel Aziz le 22 juin prochain. Pas moins de 8 candidats se sont déclarés pour cette présidentielle.

Toutefois, tous ne pourront pas remplir les conditions requises pour participer à cette élection. En effet, parmi les conditions de validation des candidatures à l’élection présidentielle, figure le parrainage par les élus (maires et conseillers municipaux). En effet, tout candidat à une élection présidentielle doit recueillir la signature de 100 parrains constitués d'élus municipaux, dont la signature d'un minimum de 5 maires.

Une disposition fortement dénoncée par le Pr Lô Gourmo Abdoul, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP-opposition) qui parle «d’une véritable entorse à la démocratie puisqu’elle conditionne la participation à l’élection présidentielle de la part d’un candidat, à l’acceptation préalable de ses adversaires au moins potentiels, dans l’hypothèse ou lui-même n’a pas de maires (et des conseillers municipaux), soit parce qu’il est novice en politique et n’ a donc ni maires, ni conseillers municipaux en propre, soit parce que sa formation politique n’en avait pas eu pour cause de boycott. Dans tous les cas, ce sont d’autres acteurs politiques qui doivent vous adouber pour participer à la présidentielle».

Parlant de l’argument avancé pour justifier ce qu’il considère comme «une aberration», Lô soutient qu’il n’en existe aucun en réalité «sauf le fait que ce système est appliqué dans d’autres pays comme la France. Mais le fait qu’une aberration ou une injustice soit commises quelque part dans le monde ne change rien au caractère aberrant ou injuste de la chose. Surtout en France, dont le système politique est en beaucoup de choses, un chef d’œuvre d’aberration et d’injustices démocratiques».

Un constat au-delà duquel le vice-président de l’UFP ajoute une autre remarque liée à la différence de contexte et des réalités «en France le vote de conscience est beaucoup plus ancré dans les mœurs politiques que chez nous, avec des conseillers municipaux et des maires -surtout du pouvoir- qui ont une faible marge de manœuvre de leur conscience justement. Notre candidat et certains autres de l’opposition en savent sans doute quelque chose».

A la place du parrainage par les élus, l’opposant mauritanien «préfère de loin, le système par lequel le parrainage proviendrait directement des citoyens eux-mêmes, en nombre raisonnable accepté au départ par consensus des acteurs».

Du fait des conditions de parrainage, seuls quatre candidats sur les 8 postulants ont pu déposer leurs dossiers de candidatures auprès du Conseil constitutionnel. Il s'agit de Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, ancien chef d’état-major général des armées (CEMGA) et ex-ministre de la Défense, candidat de la majorité, Biram Dah ould Abeid, leader anti-esclavagiste, candidat de la coalition Sawab/RAG, Sidi Mohamed ould Boubacar, ancien Premier ministre, candidat indépendant (soutenu par une partie de l’opposition, notamment les islamistes du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/TAWASSOUL), et Mohamed ould Maouloud, leader de l’Union des Forces de Progrès (UFP), candidat de la Coalition des Forces pour un Changement Démocratique (CFCD) «Changeons d’Ere».

D’autres candidatures, à l’image de Kane Hamidou Baba, porte-flambeau de la mouvance nationaliste négro-africaine, soutenu par la coalition «Vivre Ensemble» officiellement annoncées, n’ont pas encore atterri sur la table de la haute juridiction. On avance surtout, justement, un problème de parrainage.

Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 2
Lus : 2282

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • lass77 (H) 06/05/2019 09:58 X

    Il faut que la démocratie soit encrée pour introduire les parrainages, il est nul de faire des copiers-collers venus d'ailleurs qui ne correspondent pas aux réalités Mauritaniennes.

  • cccom (H) 06/05/2019 09:38 X

    Chers Candidats à la Présidence, percevez vous les contraintes majeures au développement du pays et rémédes faciles que nous proposons? SVP, Je soumets ici une contrainte et solution à votre programme: La première contrainte est que nous détruisons hardiment chaque année sans le savoir à 95% nos acquis par la destruction de l'avenir scolaire de notre jeunesse par le systéme Enseignement Officiel colonial de 700h/an (c'est à dire soit 87,5j de 8h équivalent à moins de 3 mois par an de présence des professeurs en classe.) à grands frais de 50milliards UM/an du Budget de l'Etat. Pour rémédier à ce drame dont nos écoles et l'Oasis de Maaden notemment a subi les frais par j'ai conçu pour le Lycée Cerveaux Oasis agréé par arrété n°114/MINT/MEN DU 24avril 1995 et pratiqué le systéme Educatif Cerveaux Oasis qui synthétise la substantifique moélle de 4systémes pédagogiques anglosaxon, asiatique, cartésien et arabo-musulman pour offrir rusquement à l'Oasis de Maaden qui n'avait jamais enregistré l'admission d'un seul bachelier un nombre de bacheliers supérieurs au nombre total des 3 Lycées publics réunis qui encadrent 100 écoles primaires durant 11 années successives de 1998 à 2008 attestée par le document statistique comparartif da MEN daté du 22/1/209/DEE/MEN. J'avais suggéré en vain aux conseillers Régionaux et candidats potentiels à la Présidence sans pouvoir de décision encore la récupération du systéme EDU par les Conseils Régionaux pour apporter une solution au développement Régional et l'acquisition d'un fonds annuel durable de 50 milliards UM/an créateur d'emplois productifs substantiels. Je m'arréte ici. pour plus de détails visitez ma page ou honorez moi, si possible de votre audience. facebook.com/cheikhany.ouldsidina . :