26-05-2019 11:11 - Snim-BCM international : La "secret story"

Snim-BCM international : La

Mauriweb - La Snim faisait sans doute grise mine depuis 2015. Sa gestion durant toute la décennie du régime de Mohamed Ould Abdelaziz l’a terrassée. Elle n’a plus comme solution pour sortir de son marasme que de céder certains de ces gisements à des entreprises bien introduites auprès du régime.

Hassena Ould Ely, Administrateur directeur général de la Snim, a beau se démener pour trouver -en vain- des solutions au marasme qui frappe son entreprise, mais il se rend bien compte que la gestion de ses prédécesseurs est lourde de conséquences pour son avenir. L’étau se resserre chaque jour, un peu plus, sur la société qui n’honore plus régulièrement ses participations au budget de l’Etat et où le malaise social s’installe pernicieusement.

Il n’en fallait pas plus pourtant, en 2008, pour le général Aziz pour justifier son putsch contre le président démocratiquement élu, Sidi Ould Cheikh Abdellahi, sous le fallacieux prétexte d’une visite d’Arcelor Mittal, dans les coulisses de la Snim et qui était alors suspecté vouloir en racheter une quote-part.

Le régime du président Mohamed Abdelaziz est pourtant le premier responsable de ce qui advient aujourd’hui de l’entreprise déjà au bout du gouffre, minée dix ans durant par une gestion opaque économiquement et socialement désastreuse. Mais c’est compter sans les velléités de lui asséner le coup de grâce aujourd’hui en dépeçant ce qui en reste comme pour un corps frappé de gangrène. Mais que pouvait-on espérer d’un régime qui d’une fuite en avant à l’autre bazarde tous les secteurs de l’activité économique au bénéfice d’une poignée de personnes à sa solde. Où est l’élite ? Où est l’opinion publique ? Où sont les Ongs dédiées à la transparence de la vie publique et à la transparence des industries extractives?

Qui tire bénéfice de la joint-venture?

La Snim n’est pas à sa première opération de joint-venture même si certaines se sont terminées en queue de poisson avec ses partenaires (Glencore). Mais dans l’opération présente, sans doute parce que le management de la Snim n’a pas trop le choix face à la pression des nouveaux partenaires imposés en hauts lieux, c’est d’abord le montage. Si la Snim a jusqu’ici eu les quote-parts les plus importantes, l’actuelle joint-venture offre 80% à BCM international. Une concession longue d’une vingtaine d’année pour une entreprise dont le siège est au Ghana et dirigée par Paul List.

Autre fait suspicieux, parmi les promoteurs de la nouvelle entreprise, on retrouve encore Mouhidine Mohamed Saleck, patron de la société Major Works, débiteur de 18 milliards auprès de la Snim. Un prêt inexplicable que le régime du président Mohamed Ould Abdelaziz lui a octroyé pour terminer l’aéroport « Oum Tounsi ».

Il y a ici comme une convergence d'intérêts! Il était l’un des accompagnateurs de Beven John Jones (photo), directeur des opérations de la BCM International en visite au siège d’exploitation de la Snim à Zouérate, sans doute pour voir les gisements dont sa société vient d’entrer en possession. Une affaire qui vaut son pesant d’or pour cette entreprise qui détient aussi une licence minière au Mali voisin. Pourquoi, BMC International choisit-elle un laps avant la passation de pouvoir pour la présidentielle pour nouer un tel accord?

Tout est dramatique dans cette affaire où selon certaines sources, « le gisement de Fdérik recèle des réserves prouvées de 30 millions de tonnes de minerai, d’excellente qualité (63% Fe) » suite à une étude de faisabilité effectuée en 2018 par la Snim pour un «investissement (qui) ne devrait pas excéder les 200 millions de dollars US, avec un coût de production proche de 20$/t, ce qui constitue une aubaine dans un marché où le prix de vente dépasse généralement les 100 $/t ». Vu de cette manière, la Snim est sans doute flouée par BCM international dans cette affaire qui n’a pas fini de faire couler de l’encre.

Certaines mauvaises langues prétendent même que l’affaire est montée pour permettre à la Snim de renflouer ses caisses vidées mais aussi et surtout de faire d’heureux gagnants comme Mouhidine Mohamed Saleck Sahraoui afin de payer certaines dettes à la Snim et à Ould Noueigued.

Mais aussi à Cheikh Ridaa dont les créanciers s’impatientent à vouloir récupérer leur argent alors que le régime qui le protège contre toute poursuite judiciaire devrait changer incessamment. Mais avant cela, il a une autre opportunité de faire de nouvelles affaires avec la discussion de l'accord de pêche avec l'Union Européenne. Tout y passe.

JD




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Commentaires (4)

  • rimois (H) 27/05/2019 15:30 X

    Qui a la la charge de sécuriser les ressources nationales et de veiller a ce que le développement ne soit pas corrompu a des fin d'enrichissement individuel. Fer à ciel ouvert, Or à ciel ouvert, Cuivre à ciel ouvert, Cotes Poissonneuse, Pétrole et Gaz importantes, Faible population pauvre dépendant de l'aide internationale.... Est ce normal? Ou sont les recettes, Ou sont les infrastructures de développement? Ou sont les emplois?

  • Mohamedene (H) 26/05/2019 22:15 X

    J'ose espérer que cette affaire n'est pas la vérité, c'est ce le cas Ould Abdel Aziz doit s'attendre à une descente aux enfers !

  • cccom (H) 26/05/2019 12:15 X

    ؛Noue avons plusieurs mines. Pour arrêter le rouleau face à la crise, l'enseignement intensif et gratuit promu par les Conseils Régionaux proposé ici est l'unique remède: Nous subissons 2 drames invisibles le premier est que l'Ordre Economique Mondial (O.E.M.) qui dirige le monde tacitement veut que le secteur minier dans les pays dans nos conditions enrichisse les pays riches et maintienne les pays pauvres dans leur pauvreté et dépendance, s'il ne parvient à y créer de l'intérieur des guerres civiles, terrorisme et à les occuper pour piller leurs ressources minières. Le second est l'Enseignement dont nous détruisons annuellement 95% de sa ressource par le systéme éducatif officiel. Le réméde qui sauve à la fois nos ressources minières et humaines créée le bonheur immédiat de toutes le populations du pays (et peut être le pouvoir pour celui qui le cherche) et le gain de 50 milliards UM/an aux conseils régionaux si l'Etat les autorise à jouer leur mission de développer par le FRD les Régions par l'Enseignement intensif Cerveaux Oasis anglo-saxon et asiatique intensif et gratuit réducteur des coûts et du temps de 3/4 qui a démontré sa performance durant 11 ans (1998 à 2008) en Adrar. cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr

  • khaledwalid (H) 26/05/2019 11:18 X

    JD. Vous écrivez BCM International et BMC plus loin. C'est quoi au final?