18-07-2019 09:12 - La Mauritanie est un pays tolérant et ouvert

La Mauritanie est un pays tolérant et ouvert

Taqadoum - Kane Hamidou Baba, ancien fonctionnaire de la présidence de la République, avait pour inaugurer sa campagne présidentielle donné une interview à une télévision sénégalaise.

C'était l'occasion pour lui de dire à l'adresse de l'opinion internationale qu'il était candidat pour combattre le racisme d'État qui sévit chez lui. Pour la petite histoire, les Naars qui sont aussi nombreux que les Toucouleurs d'ici se comptent parmi les composantes historiques du peuple sénégalais, et Ndar fut la capitale coloniale de la Mauritanie.

Malgré la présence ancestrale des Arabo-mauritaniens en pays de la Teranga, les Naars sont toujours absents du gouvernement, du parlement, de la haute hiérarchie de forces armées et de sécurité…

Cela pouvait passer inaperçu, si seulement de nombreux mauritaniens, essentiellement des Toucouleurs issus de la rive droite du fleuve Sénégal, n'avaient pas initié et développé l'ethno-communautarisme en Mauritanie, terre de rencontre et de brassage interethnique.

Certains parmi les naturalisés mauritaniens avaient assumé de très hautes charges publiques civiles et militaires et d'autres étaient devenus des chefs de partis politiques pour briguer la magistrature suprême. Comme ces compatriotes avaient ouverts les yeux au Sénégal, un pays presque exclusivement noir et francophone, leur nouvelle terre d'accueil, à prédominance "naar", était fâcheusement faite pour les indisposer, il faut la changer en vue d'un meilleur "vivre ensemble" : parité noir/blanc, exit la langue arabe, et place au français, langue neutre !

Dans la foulée de la lutte pour rétablir "les équilibres rompus" eut lieu les événements malheureux de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal, précédé par un putsch manqué dont les initiateurs comptaient des officiers toucouleurs dont les villages des parents se trouvaient du côté de l'autre rive du fleuve.

C'était fort regrettable, mais depuis que les négro-communautaristes mauritaniens avaient eu pignon sur rue à Dakar, la paix entre les deux pays était potentiellement menacée. Et fort heureusement que la sagesse du président Abdou Diouf, que certains notables de la vallée poussaient à l'affrontement armé avec ses voisins nord, fit taire les armes.

Cela dit, le nationaliste pulaar, locomotive de la contestation ethno-communautariste en Mauritanie, a un gros problème ! La place, le rôle et le devenir de son groupe ethnique, et au-delà celui de sa race, le préoccupe, mobilise son énergie et guide son action. Il est inquiet, depuis toujours, presque toujours ; "une citoyenneté abstraite" le rend fiévreux, il veut du concret, des droits spéciaux dus à son background social et non à sa citoyenneté républicaine. Le système républicain même intelligemment bien réglé et strictement bien appliqué ne l'arrange pas, parce que la République refuse de reconnaître sa communauté et de reconnaître sa couleur de peau, la finalité de la République étant l'avènement d'une société libre et égalitaire.

Quand on cultive le particularisme, tout se gâte, et les œillères sectaires nous font faire de mauvais focus : l'injustice sociale est dévoyée, et les méfaits du sous-développement prennent une autre connotation ; on leur fait revêtir à dessein un caractère ségrégationniste douteux et tendancieux.

En effet, les trois quarts de notre population vivent sous le seuil de pauvreté. Qui détient des chiffres fiables donnant les proportions ethniques ? C'est sans importance. Celui qui fait un tour à Nouakchott et à l'intérieur du pays peut constater de visu que la misère est générale et qu'elle n'a pas de couleur, elle ravage tout sur son passage, Beïdane, Hartani, Kowri, etc. Pour ce qui est du chômage, il faut se dire que des dizaines de milliers de jeunes beïdanes diplômés sont forcés à l'exil faute de travail, et d'autres plus nombreux encore sont à la recherche d'emploi même sous-payé, et ils n'en trouvent pas, parfois pendant de longues années.

Enfin, vient la distribution des postes administratifs et politiques. Là aussi, il faut le noter, toutes les composantes nationales sont bien servies quand elles ont du piston, et mal servies quand les bras longs lui font défaut, et ce n'est jamais un problème de racisme comme le prétendent par chantage les ethno-communautaristes. Et un malheur ne vient jamais seul. L'une des conséquences de ce drame fratricide est le boulevard ouvert devant les demandeurs d'asile en Europe et aux Amériques.

Cette diaspora est à l'aise là où elle est, et ne compte plus rentrer au bled. Mais après de longues journées de labeur exténuant, elle aime prendre de l'air frais et pratiquer son hobby : traîner la Mauritanie dans la boue et jouer aux "échecs".

Par Ely Bakar Sneiba





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Commentaires (15)

  • sraghaa (H) 19/07/2019 00:16 X

    Pertinent de vérité . Merci docteur Sneiba c'est important d'entendre la vérité de temps en temps .

  • jamkoyleeli (H) 18/07/2019 19:32 X

    Tu ne peux pas t'en passer le Racisme est ravageur ce monsieur a perdu le nord depuis que ces peuples jadis honnis rejetés exclus se sont remis en selle que ce rejeton saches que ce pays se fera avec eux ou ne se fera point .tant pis pour les haineux de votre race .heureusement que certains bidans ne raisonnent pas comme cet énergumène.

  • leguignolm (H) 18/07/2019 18:23 X

    Car un peuple après avoir maltraité, martyrisé, terrorisé, humilié, forcé à l’exil, finisse se reconstituer et même voir formé un parti politique ce qu’il n’avait pas au paravent. La question qui est va revenir dans vox têtes (***), est ce que vous n’avez pas échoué dans votre projet ? Faite vous un effort même le système idiot soudanais a compris quelque chose !

  • khaledwalid (H) 18/07/2019 17:22 X

    Avec son option de communautariser sa candidature KHB a regroupé tous les halpulars et les a mené droit dans le mur. Pour tous les observateurs, en effet, cette communauté, les halpulars ne représentent que 8% de la population en exagérant étant entendu que Chbih leur a apporté au moins 1% de voix bidhanes. Le compte n'est pas bon et c'est cela qui explique la virulence du flam qui sort du bois comme après les municipales de 1986 qui avaient démontré chiffres à l'appui que les négro-mauritaniens ne représentent pas grand chose en terme de population. Il faut donc compenser par cette stratégie qui consiste à taxer les autres du racisme que l'on porte en étendard.

  • Bertrand (H) 18/07/2019 15:44 X

    Excellent, Excellent, Excellentissimo. une belle plume. Quelqu'un qui n'a pas peur de dire la vérité et de désamorcer cette montagne de mensonge construite avec les l'appui des ennemis du peuple mauritanien. La vérité est cella même que vous avez si précisement décrite. Au moment des indépendances le colon a amené près de 600 familles du Sénégal pour prendre en charge la l'administration de la Mauritanie, car son peuple rebelle était réfractaire à toute forme de soumission. Et la Mauritanie a été livrée à des non mauritaniens qui pouvait facilement se couler dans le paysage. Après la sécheresse des années 70 quand les mauritaniens épuisés par la disette sont venus en ville pour boire, manger et se protéger des aléas de la vie, ils avaient découvert qu'ils étaient étrangers dans leur propres pays. Majoritaire à tous niveau : démographique, culturel, historique ils avaient alors commencé un long rude chemin pour être accepté dans leur pays propre. Depuis ce jour les chose se sont gâtés : la minorité qui gouvernait par effraction et qui avaient tout entre les mains ne voulait pas partager, les bonnes grâces du colon aidant ;les flams et tous les chauvinistes du pays et de son voisinage ont dédié leur vie à détruire ce pays et sont devenus de plus en plus hardis et ils continueront jusqu'au jour ou ......

  • mystere1 (F) 18/07/2019 14:02 X

    Tout d'abord, que fait cette photo qui n'a aucun rapport avec l'article, à part cela, laissez ce aigri de Ely Bakar Sneiba,se défouler, il ne crache que ce qu'il a sur son coeur contre les toucouleurs, dont certainement il a des égards de rancoeur, mécontentement, et autres ressentiments négatifs, mais ce n'est pas digne de sa part, en tant qu'écrivain intellectuel, au final dans ce pays, au final, ce peuple même est aigri de la plupart de son peuple et cela n'est pas bon pour notre moralité spirituelle si réellement nous voulons vivre comme de bons musulmans d'abord avant d'être des citoyens fraternels, donc monsieur EBS, on se calme, vous parlez avec votre coeur, chassez iblis.

  • kourabaa (H) 18/07/2019 12:17 X

    A mon avis, ce genre d'écrit ne sert pas le débat autour du devenir national Mauritanien. La problématique actuelle de tout débat doit dépasser le cadre de prismes identitaires du genre qui est Mauritanien et depuis il a acquis cette qualité nationale. La problématique est plutôt existentielle. Autrement dit comment trouver des réponses idoines à la question identitaire qui a été trop exaspérée ces derniers temps menaçant ainsi l'existence même de la "nation mauritanienne". Aujourd'hui notre impératif c'est de rassembler tous les Mauritaniens autour de l'Essentiel, et cet ESSENTIEL c'est la Mauritanie qui doit transcender les régions, les tribus, les ethnies et les idéologies. Sinon continuer à jouer sur nos différences nous conduira inévitablement à la PERTE.

  • medabdul (H) 18/07/2019 11:12 X

    @ ELY BAKAR SNEIBA;tu as parfaitement raison ce type ne représente qu'une portion très congrue des poulars;il n'a fait ses études ni primaire ou secondaire et universitaire en Mauritanie;il a tout appris au senegal;il n'est venu en MIE qu'en 1984 85.POURQUOI ALLER PÉRORER SUR LES CHAINES SÉNÉGALAISES?

  • ardo (H) 18/07/2019 11:08 X

    Autochtones naturalisés? Quand un pseudo intellectuel tombe si bas,tout y compris la bouse de vaches et crottes de chameaux est au dessus de lui.

  • mdmdlemine (H) 18/07/2019 11:01 X

    J'ai relu l'article et mon premier posting necessite un second dans lequel je livre mon point de vue quant à l'opinion du frère Ely

    Des accointances sociales, économiques et culturelles historiques avaient malheureusement et exagérement pris à la legere la compôsante négromauritanienne dans les arcanes du système depuis les années 50 jusqu'à aujourd'hui, instaurant une discrimination à tous les égards de cette communauté dont les leaders et les porte-voix étaient contraints à la dissidence pour arracher l'égalité dans les droits Une discrimination qui s'est aggravée avec le temps en raison des politiciens "naar"

    toujours hostiles aux négromauritaniens, non pour leur appartenance à la Mauritanie, mais en raidson de leur sedition contre le système et leur determination à prendre le popuvoir pour hisser leur communauté marginalisée de l'autre côté les négomauritaniens ne pouvaient rester les mains croisés devant cette exclusion croissante conjuguée à des évenements tragiques à cachet raciale qui culpabilise le pouvoir (tous les pouvoirs à l'exception de Sidi POuld Cheikh Abdallahi et relativement de Haidalla), de bete noire pour les négormauritaniens dont l'autre malheur et circonstances aggravantes réside dans la natuiralisation sur fond de corruption du système interne d'ouests africains

    Autant d'ingrédients qui n'ont cessé d'aggraver la fracture et qui ne pouvaient, quelque soit notre patriotisime, empecher le communautarisme de s'afficher dans les partis, les quartiers, les administrations...

    Il y a un grand passif que ler pouvoir mauritanien doit régler avec courage pour que la tolérance puisse être lancée sur la bonne rampe

    Ce ne sont pas les négrtomauritaniens qui ont créé le racisme, non plus les naars mais les suystèmes qui se sont succedés et dont la perenisation trouvait sa force en divisant les mauritaniens en communautés condamnées à vivre ensemble mais profondement hostiles les unes aux autres, se cotoyant non pas par patriotisme mais par des circonstances

    Il faut un Etat frot capable d'identifier les vrais maux et de commencer à les soigner afin que les générations futures naar et négro soient "assainies" de nos différences d'aujourd'hui et de batir ensemble une Nation une et indivisible et éradiquée totalement des maux que sont racisme, tribalisme, régionalisme etc

    Mon conseil ou bien mon voeu est que le Président élu qui a tendu la main à ses opposants créé une commission qui sera chargée de régler à jamais ce dossier, de nommer au sein de son gouvernement les quatre candidats de l'opposition qui representent à eux tous 48% des mauritaniens

    Le système dépassionné aura ainsi l'occasion de se reconcilier etr d'examiner les remèdes pour cette chère Nation

  • mdmdlemine (H) 18/07/2019 10:17 X

    Un brillant intellectuel et un fin politicien qui a prouvé par le passé et aujourd'hui son patriotisme, au point d'être traqué par le régime de Maouiya et dêtre contre de fuir le pays pour éviter les sevices de la dictature Il doit être rappellé aujourd'hui dans le système de demain de Ould Ghazouani pour batir avec les autres patriotes la Mauritanie une et indivisible,n développée, prospère et égalitaire Son article recommande de capitaliser aujourd'hui et demain et de ne pas trop se chemailler sur les qurelles instestines d'hier Je me mets au garde-à-vous devant ce fils de la Nation correct à tous les points de vue

  • Salem Vall (H) 18/07/2019 10:09 X

    Analyse objective et factuelle. Une petite correction pour M. Diouf. Il avait surtout compris que la guerre sera lourde de conséquence et le vaincu n'est pas celui qu'on pense. Sadam était vivant et Hassan II (aussi) ne faisait pas le poids

  • edourab (H) 18/07/2019 09:59 X

    C'est quoi ce Charabia??? un nationaliste en perte de vitesse??? bref....Article sans tete ni prolongement...une vraie paela...Monsieur Ely Bakar Sneiba de grace si vous n'avez rien à faire de vos journées....Taisez-vous. Je vois que vous cultivez une haine viscérale contre une certaine communauté....mais cette communauté là est plus "grande que vous".

  • clean clean (H) 18/07/2019 09:55 X

    Que des mensonges et de contre vérités historiques dans ce torchon. Les faits historiques sont ailleurs et têtus . Vous êtes forts dans la falsification de l'histoire telle qu'elle a été léguée. Mais ne vous rendez pas compte que la vérit

  • kourabaa (H) 18/07/2019 09:31 X

    Je n'ai rien compris à ce verbiage pas assez inspiré