22-07-2019 16:50 - Réaction à la mise au Point de la BCM

Réaction à la mise au Point de la BCM

APRBCM - Dans une mise au Point parue le 17/07/2019 sur le site francophone de CRIDEM, le Directeur des Affaires Sociales de la Banque centrale a répondu à notre lettre ouverte à l’attention de Monsieur le Gouverneur, publiée auparavant sur le même site le 11/07/2019.

D’abord une simple précision :

Ce sont les Autorités de la Banque, qui nous ont poussés à introduire un recours en justice et à « étaler» comme vous dites nos problèmes sur les médias.

Depuis l’arrivée en 2015 des nouvelles Autorités de la Banque, nous avions régulièrement et périodiquement adressé des correspondances concernant les retraités. Cependant malgré nos multiples relances, ces lettres ont toujours été classées sans suite.

Nous avons aussi sollicité plus d’une dizaine de fois une simple audience avec Monsieur le Gouverneur, mais nous nous sommes toujours heurtés, invariablement à une fin de non recevoir.

Que nous reste-t-il dans ce cas à faire que de recourir à la justice et « d’étaler » nos problèmes en public ?

Et vous dites : « vos allégations surprenantes ». Ce qui est surprenant, c’est votre façon de tout dénaturer pour justifier et absoudre ce qui ne peut être absous.

Même nos demandes d’arrangement à l’amiable par l’intermédiaire de l’Inspection du Travail ont connu la même fin.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avions agi ainsi, mais c’est seulement après avoir en vain, épuisé toutes voies et moyens de solution à l’amiable à des fins de règlement de nos doléances dans leur cadre juridique et logique approprié que nous avons décidé de jouer la transparence. La Banque Centrale aussi doit jouer la transparence si elle n’a rien à se reprocher.

Il faut dire que la situation que nous vivons depuis 2015, de la part de Gouvernants puissants qui disposent de pouvoirs étendus est choquante par son arbitraire à l’égard de faibles retraités qui ne demandent qu’à se prémunir contre le dénuement conformément aux textes qui leur en donnent droit.

Nous sommes aussi étonnés et surpris par les contrevérités dans ce droit de réponse de la part d’un si grand cadre comme le Directeur Diagana, unanimement reconnu pour ses qualités morales et professionnelles. Si ces contrevérités sont de lui. Ce dont, nous doutons fort.

La Solution de facilité des autorités

Mais avant d’aborder ces contrevérités, nous voudrions d’abord souligner dès le début un point qui est à notre avis essentiel. Les Autorités actuelles de la Banque ont malheureusement choisi la solution de facilité en troquant le régime de retraite par répartition, à vie, contre un régime de retraite par capitalisation pour une durée de 10 ans seulement.

La raison évoquée est de sauvegarder la pérennité du régime. La solution de facilité est mauvaise, car l’effort conditionne le succès et dans la facilité il n y a pas d’effort.

Il est facile de laisser croupir dans la misère ses compatriotes en les privant de leurs pensions, le restant de leurs vies, que de contribuer à construire à bras le corps le développement d’un pays prospère. Il est plus difficile, plus dur mais plus exaltant de construire que de détruire un bel héritage qu’on a trouvé devant soi.

Il peut déplaire à certains de nos intellectuels mais le monde de demain, tel qu’on peut le percevoir se révèle dur, difficile mais fascinant.

C’est par soucis de pérennité que vous avez troqué notre régime par répartition à vie, contre un régime par capitalisation à 10 ans seulement. Pourtant les perspectives sont bonnes. La prochaine exploitation des gisements de gaz et autres minerais donne de bonnes raisons d’espérer. Tout est question d’organisation et de bonne gouvernance.

On voit bien que les responsables de la Banque n’ont pas lu le programme du candidat élu le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Le nouveau Président est profondément animé de la volonté d’établir des règles et des institutions qui permettrons à toute la population de prospérer et à chacun de vivre mieux. Une attention particulière a été faite à l’adresse des retraités dont il a promis d’améliorer les conditions de vie.

D’ailleurs il l’a répété à son dernier meeting.

Quant au régime de retraite des 10 ans, il est voué à l’échec parce qu’il est contre l’intérêt général des retraités et le bien être de cette frange la plus vulnérable de la société.

Revenons maintenant aux contrevérités.

- 1ère contrevérité : « les anciens retraités n’avaient jamais cotisé durant leur carrière ». Il y a nuance. Il faut nuancer. La Banque avait reconnu sa responsabilité dans l’énorme retard de la mise en place du régime de retraite prévu par le statut depuis 1976 et qui n’a été effectivement mise en place qu’en janvier 2008. L’article 19 du R.I. stipule que la Banque s’engage à verser des réserves de démarrage correspondant aux cotisations patronales et celles des agents antérieures à la mise en place de régime le 1er janvier 2008 du fait de sa responsabilité dans le retard du régime de retraite.

Cela veut dire que la Banque paye à la place des anciens retraités leurs cotisations antérieures qui avaient été actuellement déterminées à l’époque à 1,7 milliards d’anciens Ouguiyas. Si la Banque avait commencé dès le début à prélever à la source les cotisations des agents il n’y aurait pas de problème de pérennité, parce qu’à l’époque le personnel était encore jeune.

C’est pourquoi le Gouverneur Sidatty O/ Benhemeyda avait considéré à juste raison que les anciens retraités avaient cotisé et à la Banque de payer à leur place. C’est pourquoi il a appliqué pour tous les retraités le taux de 1,4% prévu pour les agents qui ont cotisé.

On peur dire au passage, qu’il regardait quant à lui en avant quand les autres regardent en arrière.

- 2ème Contrevérité : « la retraite dont bénéficient les anciens agents est déjà revalorisée et indexée au SMIG ». Mais c’est du n’importe quoi !

Nous parlons des anciens retraités et non pas des actifs qui en ont bénéficié encore en activité et après ils sont partis à la retraite.

Nous vous défions de nous indiquer un seul ancien retraité qui a bénéficié d’une quelconque revalorisation ou d’un quelconque alignement au SMIG.

Le PV n°106/CG/2008 a fixé une limite, un seuil en dessous duquel aucune pension ne peut être payée.

Cette idée géniale des administrateurs de l’époque, prouve leur souci de développer et d’améliorer tant soit peu, le bien être des retraités à faibles salaires. Nous saluons de même, au passage leur patriotisme.

D’ailleurs, ils ont toujours payé les petites pensions au moins égales au SMIG depuis janvier 2008 (21.000 UM). Le SMIG est passé à 30.000 UM en septembre 2011. Une simple augmentation de 9.000 UM qui ne peut prêter à équivoque ni juridiquement ni logiquement.

Refuser de payer, un tel droit aussi modique relève de l’économie des bouts de bougies qui ne peut conduire qu’à la pauvreté et à la misère des citoyens, cause principale des problèmes de société tels que l’extrémisme et la haine raciale qui représentent une véritable bombe à retardement, à désamorcer par une bonne politique de revenus conséquents (salaires et pensions). Certes, il doit y avoir une contrepartie : la production pour éviter l’inflation.

A cette condition, une politique de bons salaires et pensions est le meilleur stimulant de l’économie.

Le marché est constitué par un nombre de consommateurs qui va se multiplier par la richesse des nouveaux consommateurs. A une condition quand même comme cela a été déjà dit, il faut augmenter le volume de la production qui passe par une politique active de l’emploi.

Hauts revenus (salaires et pensions) avec une bonne production conduisent au développement. Il n’y a pas de pays développés sans hauts salaires et pensions conséquentes.

- 3ème Contrevérité : « la revalorisation des pensions n’est pas une caractéristique des autorités actuelle ». Mais cela n’est valable que depuis janvier 2018. Les articles 8 et 30 du R.I. prévoient la revalorisation des pensions au début de chaque année c'est-à-dire du 1er/01/2008 au 01/01/2018 date de création du fameux nouveau régime. En somme un rappel de 10 ans est du aux anciens retraités.

- 4ème Contrevérité : Vous avez complètement occulté et passé sous silence l’ajustement des pensions qui est portant une doléance légitime. Il s’agit d’aligner les faibles pensions des premiers partants avec des salaires bas sur celles des retraités partis après l’augmentation des salaires.

Tout le monde connaît l’histoire de cet ancien Gouverneur qui a une pension complémentaire de 82000 UM, alors que sa propre secrétaire, partie, elle après l’augmentation a quant à elle une pension qui dépasse le double.

Pourtant au niveau des retraités de la fonction publique, l’alignement des pensions au même niveau de grades, d’échelons, d’anciennetés est chose déjà faite conformément au décret de janvier 2011.

Conclusion

Est-ce à nous, chétifs, de vous rappeler Messieurs les Responsables de la Banque, l’un des préceptes sacrés de notre Sainte Religion l’Islam. « Chacun d’entre vous est un berger, et chacun est responsable de son troupeau ».

Il est sous entendu qu’aucun mouton ne doit périr.

Ne perdez pas quant à vous des vies humaines en laissant vos retraités démunis, devenir des laissés pour compte. C’est justement à 70 ans qu’on a le plus besoin de sa pension.

Le Président

Mohamed El hafedh O/ Zamel

Le Secrétaire Général

Lehbib O/ Bourdid

Association du Personnel Retraité de la Banque Centrale

Nouakchott, le 22/07/2019





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : APRBCM
Commentaires : 1
Lus : 4954

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • kadimapur (H) 23/07/2019 11:11 X

    La Banque centrale a toujours été considérée comme la deuxième grande muette après l'armée...Si ces cadres et agents sortent ainsi de leur réserve habituelle, c'est que le problème est sérieux et mérite d’être examiné de prés par les pouvoirs publics afin d' y apporter la solution jugée appropriée...