31-07-2019 01:30 - Journée portes ouvertes sur la CNDH en Mauritanie, le mot du Président Me Bouboubeyni

Journée portes ouvertes sur la CNDH en Mauritanie, le mot du Président Me Bouboubeyni

CNDH - Mesdames, Messieurs,

Permettez moi tout d’abord de vous remercier d’avoir répondu à l’appel de la commission nationale des droits de l’homme pour assister aux journées portes ouvertes que nous organisons.

Votre présence nous rassure par sa diversité mais également son niveau. Nous sommes interpellés, au même titre, par la promotion et la protection des droits de l’homme dans notre pays. Autant nous nous réjouissons que le monde a franchi deux étapes essentielles autant nous devons rester vigilants en faveur de l’étape suivante :

- On a franchi la première étape de la négation au temps où les Etats ne voulaient pas entendre et reconnaître que les violations des droits de l’homme existent, sont manifestes et sont à dénoncer.

Plusieurs facteurs ont permis de franchir cette étape, la pression d’une société civile de plus en plus active, de plus en plus consciente de son rôle, Également des pouvoirs publics de plus en plus conscients du lien entre droits de l’homme et développement,

- Le monde a également franchi la deuxième étape, celle des réformes en matière de droits de l’homme, les constitutions consacrent désormais des dispositions manifestement protectrices des droits de l’homme (l’élévation de la CNDH en 2012 au statut d’institution constitutionnelle en est une illustration), les lois ont été promulguées, les instruments juridiques internationaux ont été ratifiés et les législations internes ont été, pour l’essentiel, harmonisées si bien qu’en terme de dispositif normatif il n’y a pas lieu de se plaindre.

- Néanmoins Il reste maintenant à assurer le passage de la formulation des droits à leur mise en œuvre pour en assurer l’effectivité, le passage du devoir être à l’être en d’autres termes de l’énoncé de la norme juridique à sa concrétisation ou à sa mise en œuvre, bien que l’effectivité de tout droit se heurte à la nécessité d’assurer l’effectivité d’autres objectifs (intérêt général, ordre public) concurrents y compris d’autres droits et libertés.

En effet la question de la pleine jouissance des droits de l’homme de tous les citoyens nous interpelle tous ici présents, séparément mais aussi ensemble.

Il y’a tous les jours des victimes de violation de droits de l’homme qui nous interpellent, tous ici présents, séparément mais aussi ensemble. Surtout ensemble car les progrès en matière de droits de l’homme supposent une alliance entre trois acteurs.

L’État sans l’état on ne peut rien faire, la démarche des droits de l’homme exige de travailler avec l’Etat, c’est l’Etat qui siège au conseil des droits de l’homme, c’est l’Etat qui signe les traités des droits de l’homme, c’est l’Etat qui est responsable et comptable de la protection des droits de l’homme;

Les militants, ces hommes et femmes simples militants ou activistes des ONG qui s’engagent et s’exposent aux multiples risques (mesures de dissuasion, de représailles etc..) pour que soient respectées les libertés.

Et enfin les professionnels que nous sommes;

Au moment où je formule ce vœu pour qu’ensemble nous nous engagions dans une dynamique qui vise à la mise en œuvre des droits de l’homme dans notre pays je ne puis m’empêcher de me réjouir de l’état de l’alliance tripartite dont je viens de parler.

En effet la commission nationale des droits de l’homme note avec satisfaction les bons rapports aussi bien avec les autorités publiques que la société civile. Mettons cette alliance en œuvre pour assurer la promotion et la protection des droits humains (civils, politiques et économiques) pour que plus jamais une victime de violation des droits humains ne soit abandonnée, pour que le droit de manifester, le droit de s’associer, le droit de s’exprimer et de circuler soient garantis à tous les citoyens, pour assurer l’égalité de nos citoyen devant le service public, pour que toute personne privée de liberté soit correctement traitée avec un accès à sa famille, son avocat, son médecin dans le respect des formes car le respect de la forme est la forme suprême du respect on dit souvent que la forme c’est le fond qui sort.

En un mot pour construire une société basée sur le respect de la dignité humaine.

Locaux de la CNDH, 30 Juillet 2019



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : CNDH
Commentaires : 0
Lus : 32165

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (0)