31-07-2019 14:08 - Halte à la fuite en avant pour préserver les forces patriotiques et démocratiques et sauver le pays

Halte à la fuite en avant pour préserver les forces patriotiques et démocratiques et sauver le pays

Kadiata Malick Diallo - Notre Parti, l’Union des Forces de Progrès (UFP) a présenté son Président à l’élection présidentielle de 2019, suite à l’échec de toutes les tentatives de regroupement de l’opposition autour d’une candidature unique ou principale, afin de créer une alternance démocratique pour mettre fin au diktat du système militaro-affairiste et aux souffrances du peuple, ou au moins renforcer les forces de l’opposition pour les luttes futures.

Plusieurs manœuvres inavouées ont été à la base de l’échec de la recherche d’un candidat unique ou principal. Notre représentation au niveau de la coalition des forces de changement démocratique n’est pas exempte de ces manœuvres, pour avoir cherché à mettre en avant, dès le début, la candidature du Président du Parti au niveau de cette coalition.

Malgré les dénégations, l’aveu est fait dans le projet de bilan de l’élection présidentielle du 22 juin proposé par le Comité Permanent (CP) pour soumission au BE, dans lequel il est dit clairement que Tawassoul a fait barrage à la candidature de l’UFP (Il n’y aurait certainement pas eu barrage si cette candidature n’avait pas été proposée).

C’est ainsi que face à l’échec de la recherche d’un candidat unique ou principal, que certains camarades voyaient en Mohamed Ould Mouloud, la candidature du Président du Parti au nom du Parti a immédiatement été mise en avant.

D’autres camarades avaient exprimé leur désaccord face à cette candidature et s’étaient abstenu dans le vote, lors de son adoption et validation au niveau du Bureau Exécutif (BE) et du Conseil National, pour laisser encore ouverte la possibilité d’une candidature unitaire ou principale.

Ces camarades mettaient en avant, entre autres, la situation de déconfiture du parti au niveau de ses liaisons avec ses bases et les masses, suite notamment au boycott des élections législatives et municipales de 2013 et à l’abandon de notre ligne d’accumulation de forces.

Les résultats du Parti après les élections de 2018 (0 mairies et 3 députés élus à la proportionnelle avec le plus fort reste) étaient d’ailleurs une matérialisation éclatante de cette situation, pour un Parti qui avait, en 2006, obtenu 9 députés, un sénateur et 11 Mairies.

Aujourd’hui, à l’issue du scrutin présidentiel, notre candidat affiche 2,46%. Ce résultat, malgré les conditions non transparentes dans lesquelles ces élections se sont déroulées (CENI sans l’opposition, utilisation des moyens de l’Etat par le candidat du pouvoir, achat des consciences et des cartes d’identité de l’électorat traditionnel de l’opposition et déroutement d’une partie de cet électorat vers d’autres bureaux difficiles à trouver, vote guidée dans certaines contrées où règnent sans partage les forces rétrogrades favorables au système, …) ne fut qu’une confirmation de la situation de déliquescence de l’UFP.

Les résultats de Biram, de Ould Boubakar et de KHB, sont également une confirmation de notre rupture avec les masses opprimées qui se sont orientées vers d’autres forces et discours, certes différents des nôtres, mais prenant en charge leurs préoccupations essentielles.

Notre absence sur le terrain (boycott de 2013) et l’inaudibilité de notre discours sur les préoccupations des masses, au-delà de la nature profondément inéquitable et non transparente du processus électoral, sont les causes principales de ce résultat et de notre rang (tous les candidats opposants ayant été victimes de cette non transparence).

Malheureusement, au lieu de prendre la mesure de la situation du Parti (qui se reflète, entre autres, dans notre incapacité, au soir du 22 juin, à mettre en place un dispositif pour faire notre propre décompte des voix, en vue d’un recours motivé et crédible auprès du Conseil Constitutionnel (CC)), et de faire un diagnostic objectif et sans complaisance, la direction a pris une autre voie.

Au lieu de tirer les leçons qu’il faut, en vue d’engager un redressement efficace, au moment où le pays a besoin de forces comme la nôtre, la majorité de la direction est allée dans le négationnisme en entérinant et en engageant une campagne de popularisation d’un bilan dont les principaux éléments, ci-après, avaient déjà été annoncés, juste après le 22 juin, par notre candidat lui-même, avant d’en avoir discuté avec le Parti, ni même le CP :

○ Les 2,46% ne sont pas notre résultat, ils nous ont été attribué par l’Administration, pour nous humilier ;

○ Nous sommes devenus, à l’issue du scrutin le leader de l’opposition démocratique ;  C’est un développement historique : L’UFP prend sans concurrent le leadership de l’opposition ;

○ La candidature du Président du Parti a permis des acquis politiques importants, malgré les résultats électoraux décevants (qui d’ailleurs ne sont pas nos vrais résultats) ;

â—‹ La campagne a permis de diffuser notre discours sur la base du programme du candidat

Notons cependant, que Le programme a été accessible, au mieux, 5 jours avant la fin de la campagne et que nous n’étions pas le seul candidat opposant visé par la fraude.

C’est ainsi que la commission de communication vient, au nom de l’UFP, de sortir un communiqué de presse injurieux et mensonger à l’endroit de camarades dirigeants, qui se sont exprimé publiquement contre ce bilan suicidaire.

Cette expression était inévitable face à l’expression publique du candidat donnant les éléments de bilan ci-dessus, sans en avoir au préalable discuté avec le CP qui ne s’est réuni que 10 jours après le 22 juin.

Face à la posture de la majorité de la direction qui a suivi le Président dans ce négationnisme ridicule et refuse d’engager un processus salutaire d’établissement d’un bilan objectif, tirant les leçons de la situation de déliquescence du Parti afin de procéder aux rectifications nécessaires, il était du devoir de ses camarades de s’exprimer publiquement.

Aujourd’hui ils sont présentés comme des agents au service de l’entreprise de validation des résultats, engagée par le pouvoir (sic !). Ce communiqué est un exemple typique de l’attitude des dictatures qui, face à toute expression divergente, crient à la trahison résultant des manœuvres de l’ennemi. L’objectif étant de balayer d’une main les questions de controverse et de camoufler leurs erreurs destructrices répétées.

Nous soussignés signataires, lançons un appel à tout le Parti, pour mettre fin à la fuite en avant, et au négationnisme ridicule et suicidaire, face à des résultats qui traduisent plus que tout, la situation à laquelle le Parti a abouti, après presque une décennie de lignes aventuristes, de boycott et d’abandon de nos principes et idéaux ainsi que des préoccupations des masses (ouvriers, paysans, travailleurs, hommes d’affaires nationaux et autres couches sociales opprimées, composantes nationales et sociales exclues).

Les signataires

- Kadiata Malick Diallo, 4ème Vice-présidente, chargée des élus ;

- Assane Soumaré, 5ème Vice-président, chargé des études et de la formation ;

- Mohamed Moustapha Ould Bédredine, Sécrétaire Général du Parti ;

- Hassan Gaye, Trésorier du Parti ;

- Mohamed Ould Imigine, Sécrétaire national chargé des travailleurs ;

- Choueï Mint Bilal, Sécrétaire nationale chargée du mouvement des femme



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Commentaires (7)

  • colombus (H) 01/08/2019 10:31 X

    6 potes pour une partie de belotte et meme avec une équipe de remplaçants.

  • 05smnt (H) 01/08/2019 07:56 X

    Ailleurs quand les gens ne sont pas d'accord, ils sont exclus et traités d'agents de renseignements (je n'ai pas nommé IRA/Sawab) ou invité à partir du parti. Le chef= parti. Ici ces hauts cadres essaient de poser le débat publiquement et de tenir l'opinion publique en témoin, je pense que ça doit être entendu. Je suis sur que le docteur Ould Maouloud sera capable d'entendre ces cris d'alarme. Parmi les signataires je ne connais vraiment, où plutôt politiquement que KMD, (et peut être Ould Bedredine un peu). Je pense qu'elle est au dessus de soupçon. Ce débat est salutaire, j'espère qu'il aura lieu. Je salue le courage des signataires. Il aurait pu dire qu'ils ne sont pas entendus et vont ailleurs ou même créer un autre parti mais ils ont décidé de se battre de l'intérieur. C'est ça le courage. résister c'est beaucoup plus difficile et que de fuir, abandonner.

  • rimneutre (H) 31/07/2019 21:53 X

    Au sommet de l’UFP, une bataille fratricide oppose des responsables, qui par pesse interposée, se jettent la responsabilité de la faiblesse du score obtenu par leur candidat. Le Secrétaire Général de ce parti Mohamed El Moustapha Ould Bedredine, se prête à un jeu très surprenant.

    Il répond à un communiqué de Presse de son parti, comme s’il usait d’un droit de réponse. Cette attitude équivoque cache de la part d’un responsable de son envergure des intentions malhonnêtes et subversives. Mohamed El Moustapha Ould Bedredine dont le nom tourne en boucle depuis les années de l’indépendance dans des déclarations qui soufflent le chaud et le froid, Kadiata Malick Diallo cette militante à teinte unicolore et Ahmed Ould Houbab savent parfaitement bien que ce ne sont pas leurs noms qui ont donné à l’UFP son label de crédibilité et son iso politique.

    La différence entre ces 3 personnes et Mohamed Ould Maouloud est que ces trois célébrités politiques ne mangent pas les repas des régimes mais goutent à leurs sauces, alors que Mohamed Ould Maouloud ne mange pas et ne goute pas aux sauces de ces régimes. Il est vrai que le Président de l’UFP a commis par le passé des erreurs graves.

    • En mars 2007, la parti devait se positionner pour le soutien d’un des candidats qui sont arrivés en tête à la présidentielle. Le choix fait par Mohamed Ould Maouloud n’avait pas tenu compte de l’avis des responsables du parti qui pensaient qu’il fallait exclure le soutien de Ould Daddah compte tenu de son expérience passée pas brillante.

    • En 2009 le président Ould Maouloud avait proposé Mohamed Ould Khlil fraichement débarqué au parti pour représenter l’UFP au sein du gouvernement d’union nationale. La décision prise par Ould Maouloud était plus dictatoriale, maladroite et tribale que politique et démocratique.

    • En 2013, contrairement à la volonté exprimée par une bonne partie de l’équipe dirigeante du parti, Mohamed Ould Maouloud avait choisi l’option du boycott des élections, décision sur laquelle il avait été poussé par l’influence de Mohamed Ould Khlil.

    Si la présence de Mohamed Ould Khlil et son influence sur le Président son cousin empoisonne les relations entre Mohamed Ould Maouloud et quelques responsables du parti mécontents, rien ne justifie des hostilités comme celles auxquelles on assiste aujourd’hui. L’UFP il est vrai souffre depuis quelques années d’une hémorragie interne qui risque de se transformer en tumeur si elle n’est pas traitée.

    Mais en attendant qu’un diagnostique du mal dont souffre la parti soit fait et qu’un traitement adéquat soit prescrit, les dissidents de ce parti doivent éviter de se mettre à contribution pour dénigrer le parti et provoquer son implosion.

    Dans une réponse en ligne sur Cridem -je ne sais pas une réponse à quoi et je ne sais pas adressée à qui- Le Secrétaire Général du Parti, a qualifié la défaite de l’UPRD de «défaite humiliante».

    Je pense personnellement que le score obtenu par Ould Maouloud est très honorable si ont tient compte du fait que sa candidature faisait face à la fois à l’obstruction du pouvoir en place, aux fraudes massives orchestrées par les responsables de la majorité au pouvoir, au détournement des votes des militants de l’UPR par des adhérents à ce parti qui cherchaient à contribuer à l’humiliation de Ould Maouloud dans leur intérêt c'est-à-dire celui de faire croire que Ould Maouloud n’est pas la personne pour l’endroit où elle est.

    C’est très bas et très irresponsable de la part de Ould Bedredine et de la part de Kadiata Malick diallo dont les responsabilités politiques devaient les mettre au dessus de ces petites manigances maladroites et teintée de complicité.

    Rimneutre.

  • abma (H) 31/07/2019 21:15 X

    Vraiment que cherche ces 6 individus? à commencer par leur chef, un homme de 82 à 84 ans, en principe à cet âge béni, on joue un rôle positif; le sage, pas quand-même à contribuer à diviser sa propre famille politique. C'est vraiment dommage! Quant à notre amazone je ne comprends pas pourquoi elle continue de rester selon elle dans un parti qui s'est suicidé, à moins qu'elle veut aller au suicide politique aussi. Il faut rejoindre Khazouani vous lui avez déjà balayé le terrain il vous prendra ministre.

  • mine-you (H) 31/07/2019 21:00 X

    Il se confirme donc que ce sont six larrons, qui cherchent a vilipendé leur parti et l'opposition. Il n'ont pas besoin de tout ça. Ils ont le droit en politique de rejoindre Ghazouani et leur carrière sera assuré. Mais claquez la porte ce n'est pas la peinede ruiner vos anergies pour rien. Vous êtes minoritaire vous n'allez quand-même demander à votre parti de se soumettre à 6 individus apparemment perdus. Kardiata une amazone ne doit pas s’humilier il faut partir.

  • mdmdlemine (H) 31/07/2019 16:04 X

    Cette mauritanienne combative est trés lucide et sa pertinente perception ainsi que ses collègues des élections présidentielles pour l'UFP en mars dernier, selon laquelle "la candidature pour la présidentielle de 2019 de Mohamed Ould Maouloud constitue un "suicide politique" s'est vérifiée dans les faits. Elle doit être portée aux commandes de l'UFP pour y mettre de l'ordre et lui éviter une sangsue qui pourra bénficier à la néo opposition mauritanienne incarnée par le duo BDA et KHB

  • Ahmedabdallah (H) 31/07/2019 14:32 X

    Ce sont là les noms des 6 personnes qui vont se barrer de l'U.F.P dans les tous prochains jours! Ces gens terriblement fatigués de s'opposer se préparent psychologiquement eux-mêmes à aller se jeter dans les bras du système mafieux qu'ils pourfendaient hier, la traversée du désert étant déjà assez longue pour eux! Ils nous disent et se disent surtout: "ça suffit maintenant"! Nous leur répondons qu'ils n'ont qu'à catapulter leur parti politique eux-mêmes comme des grands! Sans avoir besoin de l'aide du régime finissant qui n'aura même pas besoin de le dissoudre comme il a eu à le faire pour de nombreux autres partis cartables (plus de 70 précisément)! Mangez-vous puis que, comme tous les mauritaniens, vous avez été affamés par le régime, et vous n'avez plus rien à vous mettre sous la dent! Qu'ils explosent donc leur parti politique: le cimetière administratif mauritanien est rempli de cadavres des partis cartables, et l'U.F.P est devenue elle aussi un parti-cartable à cause des querelles intestines et puériles de ses dirigeants en débandade!