02-08-2019 00:00 - L’armée mauritanienne encore au cœur de l’Etat

L’armée mauritanienne encore au cœur de l’Etat

Adama Ngaide - Ils étaient nombreux à penser, qu’Août 2005 marquant le "départ" du sanguinaire Ould Taya, abrégerait les souffrances des mauritaniens via des changements politiques qui déboucheraient, entre autres, sur une réconciliation nationale préalable à une démocratie en Mauritanie.

Nous sommes Juillet 2019, 14 ans après, les mauritaniens, surtout ceux et celles qui sont restés voilà 60 ans exclus, peinent à comprendre que les causes préjudicielles à la démocratie et a une cohabitation saine, résident ailleurs et transcendent, bel et bien, les questions de "fake" dialogue annoncé par des politiciens rongés par leur appétit gargantuesque pour la carrière.

Et compte tenu de la gravité de la situation politique et socio-économique, mais aussi, à cause de l’hypothèque qui pèse lourdement sur l’avenir de notre pays, un dialogue, digne du nom, exige la définition de Termes de référence structurée autour des problématiques nationales qui ont droit de veto, celles qui, une fois résolues, peuvent induire une réconciliation entre les composantes du pays.

En effet, une réconciliation nationale doit épouser les questions plus délicates longtemps éludées et pourtant bien posées par de grands et dignes opérateurs politiques.

La banalisation de ces questions structurelles a fini par façonner et souiller les institutions du pays au point que les hommes et les femmes en charge de la gestion de l’Etat assimilent ce dernier à une vache laitière donc entièrement dédiée à leurs intérêts chauvins voire racistes dont le propre est de perpétuer un Etat au service d’une seule composante, la Composante Arabe à laquelle est subordonnée des esclavagistes et autres féodaux de plusieurs coutures constituant la périphérie des institutions de l’Etat.

En 2005, la composante noire mauritanienne, et comme toujours, a été encore trompée. En effet, après avoir miroité aux mauritaniens le changement, la junte militaire, soutenue par une constellation de forces esclavagistes et féodales ne défendant que leurs intérêts égoïstes, la junte a réussi le trucage des élections pour le «candidat des militaires», le marabout SIDIOCA.

Plus tard, SIDIOCA sera déposé par ses parrains/Voleurs de suffrage. 10 ans se sont écoulés sous le général Ould Abdoul Aziz, auteur principal de la mise en scène contre SIDIOCA. On se rappelle encore de l’arrivée de SIDIOCA.

Ce dernier recycla tout le personnel de Taya. Il s’employa à ramener les réfugiés. Cet acte fut perçu, à tort, comme un signe révélateur d’un président incarnant la sagesse et résolument engagé pour le changement impliquant la question nationale.

Nous vivions alors les premiers jours de l’arrivée étonnante d’un Homme inconnu du paysage politique. En vérité, la victoire de SIDIOCA n’aurait jamais eu lieu sans le soutien des militaires et d’autre part, par la trahison d’une certaine opposition.

A l’extérieur, les rencontres de SIDIOCA avec la diaspora ont été considérées comme des avancées substantielles notamment avec les FLAM, Conscience/Résistance et bien d’autres. A Paris et à New-York, les «radicaux» et les «excités» mais aussi les «non structurés» eurent droit au microphone.

Cette opération de charme bien planifiée et bien mûrie par les stratèges du palais ocre n’aura vécu que le temps nécessaire pour charcuter une opposition «radicale» et «excitée» qui s’est sabordée à cause, d'une part de ses incohérences répétées, et d'autre part, à cause du piège tendu par les militaires.

Nous nous rappelons encore de cette spontanéité qui a parcouru la diaspora dans son ensemble après le  coup d’état» (une mise en scène) contre SIDIOCA. Le trou de mémoire greffé à la mauvaise foi ira crescendo lorsque les rues de Paris, de New-York sont occupées par des gens qui pleuraient le départ de SIDIOCA évincé par son parrain qui n’est autre que l’actuel Général apparemment accepté par tous.

Pire encore est l’exigence et l’adhésion au retour à la «légalité» et a l’«ordre constitutionnel» propagé par tous les mauritaniens qui prenaient SIDIOCA pour le seul «président légalement élu». Ce fut le summum infranchissable de la naïveté pour ne pas dire d’un Trou de Mémoire Collectif inacceptable.......

Et il était devenu comme une litanie de condamner ceux qui avaient refusé d’être victimes de ce trou de mémoire collectif au nombre desquels l’AJD/MR qui avait refusé, dignement, de condamner le «coup d’état» qui ne fut, en vérité, qu’une mise en scène d’un gang dont les membres savaient parfaitement ce qu’ils voulaient et là où ils allaient……...

En 2019. Encore le Général Ould Abdoul Aziz himself nous impose une autre transaction politique «réussie» où il est arrivé à propulser son «ami» le Général/Marabout Ould Ghazwani.

Après-avoir «tenté» de modifier la constitution discriminatoire (avait-il réellement abandonné à cause d’une résistance interne ou avait-il tout bonnement changé de stratégie ?), Ould Abdoul Aziz a mis en route sa deuxième en scène après celle de SIDIOCA.

Sommes-nous en train de vivre la deuxième tentative de retour au pouvoir ? Ould Abdoul Aziz restera-t-il là pour gérer un autre général fiché là, à l’image de ce miroir qu’on tourne à l’aide d’une ficelle pour piéger certains oiseaux ? Quel scenario assisterons-nous dans les jours, semaines et mois à venir ? En tout la mise en scène semble avoir bien marché avec notamment la confiscation du vote des mauritaniens par la complicité d’abord par la CENI et le CC, ensuite le déploiement de l’armée et de la police qui ont bel et bien maté les mauritaniens.

Last but not least la valse relative au dialogue. Dialogue dites-vous? Le dialogue, ce concept que promeut une certaine classe politique vise à nous distraire pour aider les voleurs à surmonter le psychodrame né de la confiscation du vote des mauritaniens ? Déjà biaisé, il ne sera qu’une astuce entretenue, avec la complicité d’opposants qui sont véritablement des opportunistes et potentiels candidats à la transhumance.

La nature biaisée de notre démocratisation et du dialogue justifie éloquemment son rejet par les hommes politiques qui ont une suite dans les idées, corollaire de leur conviction tenace.

Au finish le pouvoir est bel bien dans les mains des militaires aggravant le psychodrame dans lequel notre pays patauge.

Adama Ngaide. USA



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Source : Adama Ngaide
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Commentaires (4)

  • Bertrand (H) 02/08/2019 13:40 X

    Dans un pays du tiers monde ou les communauté tirent le pays pour le rattacher à d'autres pays sous couvert d'appartenance communautaire ou de couleur ou d'odeur ou de saveur, dans un pays ou la classe politique ou la pseudo élite ne reconnait pas le verdict des urnes, dans un pays ou les minorités veulent ou avoir et refusent de parler ou de travailler avec la langue nationale, langue de la majorité et préfère garder la langue du colon, dans un pays ou beaucoup de gens portant la nationalité ne sentent aucune appartenance citoyenne à ce pays, dans un pays ou beaucoup de gens jouent sur les différences biologique pour faire éclater le pays, l'armée ne pourra que rester présente garder le pouvoir et veiller à ce que tous les maurtianiens profitent de leur pays et déjoue toutes les tentatives précitées. l'armée se serait peut être éloignée du pouvoir si elle pouvait trouver des civiles preneurs, mais devant la déliquescence des esprit, des doubles et triples nationalités de bon nombre de gens l'armée est et restera là jusqu'à ce que les mentalité évoluent et le peuple dans sa majorité soutiendra son action.

  • medabdul (H) 02/08/2019 10:14 X

    l’Armée en Mauritanie représente tout.

  • boubou_kibili (H) 02/08/2019 06:25 X

    Une chose reste claire et evidente pour tous les mauritaniens de quelques bords que ce soit, la Mauritanie reste encore et touhours un pays à faible cohesion sociale. Il faut chercher maintenant comme mesurer cette faible cohesion sociale en comme quelques sont les indicateurs pour cela. Nous y travaillons croyez en.Le nouveau président Ould Ghazzouani a fait reference au concept des NU dont' leave nobody bihind (ne vouloir laissez personne sur la route) c'est bien, mais nous le surveillerons dés la mise en place de son gouvernnement et ne le lancherons pas d'une semelle et il doit savoir que ces dernieres elections ont revelé le vrai visage de la mauritanie, pays comme jamais de tribus, de races, d'ethnies, de regions, de clans, de mafia et de tous les maux connus et reconnus par tous les mauritaniens qui se cachaient le visage par leur main et qui se decouvrent face au miroir qu'is ont mentis depuis toujours en nous faisant croire que nous sommes une nation et bien non nous sommes juste un groupes de khabilas, de maures blancs, de haratines de Hwars pour aller vit et que la seule chose qui nous unit encore est notre Sainte religion mais cela ne suffit pas pour creer une nation et loin s'en faut. Gazzouani rappelle toi de cela tous les matins qu'Allah te donnera dans ce palais qui risque à n' y prendre de devenir un .......

  • medabdul (H) 02/08/2019 00:20 X

    petit intello de mes deux;en Mauritanie y'a que l’Armée qui COMPTE tout le reste est du bidon.