14-08-2019 18:45 - Pêche : la Mauritanie autorise les pêcheurs Sénégalais à pêcher dans leurs eaux

Pêche : la Mauritanie autorise les pêcheurs Sénégalais à pêcher dans leurs eaux

VivAfrik - Après des années de tensions avec les garde-côtes mauritaniens, les pêcheurs du Sénégal peuvent à nouveau jeter leurs filets dans les eaux réputées très poissonneuses de leur voisin du nord, grâce à l’entrée en vigueur d’un accord négocié au plus haut niveau entre Dakar et Nouakchott.

« Avant, on pêchait illégalement dans les eaux mauritaniennes. On n’était pas rassurés et on prenait la fuite quand on apercevait une lampe de garde-côtes. L’accord nous a ramené la paix », explique à l’AFP Amadou Wade, capitaine sénégalais d’une pirogue de la ville frontalière de Saint-Louis (nord), en débarquant sa cargaison de sardinelles sur la plage des pêcheurs de la capitale mauritanienne, Nouakchott.

Les pêcheurs sénégalais sont confrontés depuis des années à une raréfaction de la ressource halieutique dans leur pays, due notamment à une surexploitation. Ils dépendent en partie des eaux des pays voisins, voire plus éloignés comme le Liberia.

A Saint-Louis, l’importante communauté de pêcheurs se tourne traditionnellement vers la Mauritanie. Mais, ces dernières années, les pêcheurs de l’ancienne capitale du Sénégal refusaient de faire immatriculer leurs embarcations en Mauritanie ou d’y débarquer une partie de leurs captures. Pour les autorités mauritaniennes, ce refus constituait du vol pur et simple, informe voaafrique.com.

Une bénédiction par l’industrie du poisson

Côté mauritanien, le retour des pirogues sénégalaises est considéré comme une bénédiction par l’industrie du poisson. « Les quantités vont augmenter, tout le monde va en bénéficier », estime Yeslem Ould Abdallahi, gérant d’un centre de traitement des poulpes, calmars et seiches à Nouakchott.

Selon lui, « le petit artisan qui traitait 50 kg par jour en aura 100 et les sociétés passeront d’une à deux ou trois tonnes ». « L’Etat y gagnera également », grâce à l’augmentation des taxes à l’exportation. A Nouakchott, 52 sociétés qui étaient à l’arrêt ou ne tournaient qu’à 10 ou 20% de leur capacité vont passer à 80% », se réjouit un responsable de la Fédération des professionnels mauritaniens de la pêche (FPMP), Mohamed Yahya.

Pour lui, le quota de 6% (24 pirogues sur 400) reste trop faible. Mais, selon l’accord, les armateurs mauritaniens pourront affréter des pirogues sénégalaises supplémentaires pour faire tourner les usines à plein régime.

Au Sénégal, des adversaires du président sortant Macky Sall à la présidentielle de dimanche lui ont reproché d’avoir lâché trop de lest. Parmi eux, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, a plaidé pour des « quotas de pêche plus importants », tandis que le candidat du parti Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, promet de « suspendre » les accords afin d’entamer une « renégociation », selon un proche conseiller, précise le média cité plus haut.

Opération Albacore : un chalutier chinois dans la nasse

L’opération Albacore vient d’arraisonner un chalutier battant pavillon chinois dans un parc marin, au Sud du Gabon. Si le Haixin 27 ne pêchait pas activement au moment de l’appréhension, les preuves électroniques saisies à bord ont prouvé que le navire avait un passé de pêche illégale au Gabon.

Reconduite pour une quatrième saison, l’opération Albacore vient de pêcher un gros poisson dans un parc marin, au Sud du Gabon. Il s’agit du Haixin 27, un chalutier battant pavillon chinois qui traversait les eaux gabonaises en provenance de la République du Congo.

Les autorités gabonaises et l’ONG Sea Shepherd ont découvert que la cale à poisson était pleine malgré l’absence de journal de pêche sur le navire, rapporte maritime-executive.com. Le chalutier est désormais à quai à Port Gentil, pour l’ouverture d’autres enquêtes et procédures judiciaires.

Fruit d’un partenariat entre l’Etat gabonais et l’ONG américaine Sea Shepherd, cette opération vise à étendre les mesures de suivi, contrôle et surveillance existantes pour détecter et décourager les activités de la pêche illicite.

Le tout, en veillant au respect de la législation par les opérateurs de pêche, titulaires d’une licence dans les eaux du Gabon. Depuis le lancement de l’opération Albacore en 2016, une douzaine de chalutiers étrangers a été régulièrement détectée en train de pénétrer dans les eaux gabonaises. En juillet 2018, deux chalutiers battant pavillon équato-guinéen ont été pris dans la nasse, signale de son côté gabonreview.com.

Moctar FICOU / VivAfrik



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Commentaires (2)

  • mystere1 (F) 15/08/2019 13:47 X

    Très bon signe de départ d’une nouvelle coopération sénégalo-mauritanienne, nos deux pays ont besoin désormais d’une entraide mutuelle pour avancer dans leurs relations étatiques, vu que le destin a fait qu’on a comme ressource commune « le pétrole », donc il n’y a qu’une bonne coopération politico-économique qui favorisera le développement dans nos relations, en particulier surtout socialement, puisque nous sommes voisins directe du nord-sud et liés par l’histoire, et la géographie politico-socio-culturelle, ainsi, il est aussi bien de l’intérêt des deux peuples que des deux présidents en particuliers de tisser des liens pacifiques et harmonieux, voilà un chemin d’espoir vers le développement, et si tous les pays d’Afrique se soudaient mutuellement sans laisser les autres grandes puissances se mêler dans leurs affaires, ça serait génial, de passage c’est vraiment une bonne nouvelle de laisser enfin ces braves pêcheurs revenir et continuer leurs activités halieutiques ancestrales, chose qui est bénéfique pour eux, et qui est bénéfiques aussi pour l’économie du pays.

  • hachmi (H) 14/08/2019 19:06 X

    Une excellente nouvelle pour nos deux peuples frères, avec l'affirmation d'une complémentarité séculaire ! Le Sénégalais avec son savoir faire dans le domaine de la pêche et le mauritanien qui est détenteur d'énorme richesse en poissons. Comme dans le domaine de l’élevage, le sénégalais qui est déficitaire en viande avec des pâturages et le mauritanien qui a d'importants cheptels dans une sphère très désertique.