22-08-2019 11:11 - Entre Ghazwani et l’UPR : Crise en vue ?

Entre Ghazwani et l’UPR : Crise en vue ?

Le Calame - Y aurait-il déjà malaise, au sein de la majorité présidentielle ? Légitime question car, sitôt formé le premier gouvernement d’Ould Ghazwani, essentiellement composé de « compétences » ou de « technocrates », divers responsables de l’ancienne majorité, principalement de son principal parti, l’UPR, se sont empressés d’exprimer leur frustration.

Principal grief à l’endroit du Premier ministre – du nouveau Président, donc… – la « sous-représentativité » des leaders et cadres de cette formation politique en « suivi » ou, plutôt, disons-le, en « sursis ».

Seulement cinq ministres et, tenez-vous bien, absence du président de l’UPR ! Portion donc très congrue. Un des premiers responsables du parti proteste contre la « marginalisation » de son département, tandis qu’une des responsables des femmes rappelle, au président Ghazwani, qu’il a été porté au pouvoir grâce aux efforts de l’UPR…

Suffisant pour que le président du groupe parlementaire de celui-ci, Ould Kherchi, s’oblige à remettre les pendules du parti à l’heure : le bataillon des députés de l’UPR qu’il dirige, a-t-il déclaré en substance, répondra, en tout cas, au doigt et à l’œil, au président Ghazwani ; et votera, en conséquence, toutes lois nécessaires au programme pour l’exécution duquel celui-là a été élu par les Mauritaniens.

Rappelons, ici, que l’éventualité de la dissolution de l’Assemblée Nationale avait été agitée, quelques jours plus tôt, par les mécontents criant déjà à leur marginalisation.

Si cette éventualité est écartée par un haut cadre du parti – « le contexte politique n’est pas approprié », juge-t-il – l’inquiétude commençait à gagner les rangs des députés et autres mécontents.

Dans la foulée, le président de la commission de suivi de l’UPR se rend au Palais pour porter la bonne nouvelle à Ghazwani. Un communiqué de l’UPR confirme la déclaration de l’honorable Ould Kherchi. Curieuse situation où les mécontents du gouvernement d’Ould Cheikh Sidiya ne viennent pas que de l’opposition.

L’UPR semble aujourd’hui gagnée par une espèce de désarroi. Le retour, annoncé très prochain, de son fondateur Ould Abdel Aziz au pays, pour assister à son hypothétique congrès, le sauvera-t-il de sa dislocation programmée?

Semblant prendre son temps mais désireux de couper court à toutes supputations, le président Ghazwani entreprend des consultations avec les responsables de son camp. Des rumeurs de « réajustement » de l’équipe gouvernementale attisent encore un peu le feu qui couve… Finalement, le président de la République ne change que le porte-parole du gouvernement, en offrant le poste au professeur Sidi Salem.

Et, pour ne rien arranger, ce dernier se prend dans les filets, en déclarant que l’actuel gouvernement est tout simplement le prolongement de celui de son excellence le président Ould Abdel Aziz. A y regarder de près, il n’a pas totalement tort…

Cela dit, pour un gouvernement dont le patron s’attèle à imprimer sa marque personnelle, à gouverner autrement le pays, cette sortie du porte-parole fait désordre. Ghazwani pouvait se permettre de tels propos, durant la campagne présidentielle, on le comprenait, mais de la part d’un ministre de son premier gouvernement, cela ne passe pas.

Dès le lendemain de cette « bourde », divers organes de presse annoncent le départ de l’irréfléchi. La rumeur a cependant vite dégonflé. Il aurait pu ou dû le faire sans y être contraint, mais Sidi Salem n’est pas Ould Maham, diront certains de ses détracteurs…

Toujours est-il qu’en cette anecdote, notre nouveau Président fait ici encore preuve d’une patience qui n’était pas coutume, ces dix dernières années, au Palais. Signe avant-coureur d’une sagesse retrouvée, à la tête de l’Etat ?

DL



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Commentaires (4)

  • medabdul (H) 22/08/2019 14:55 X

    ECOUTEZ ghazwani serait d'une intelligence Percutante; pose et réfléchi;il va balayer tout ce monde de nuls et de corrompus.

  • hi (H) 22/08/2019 12:46 X

    Parti des corrompus voleurs.

  • habouss (H) 22/08/2019 12:14 X

    "Signe avant-coureur d’une sagesse retrouvée, à la tête de l’Etat ?", c'est vraiment la bonne question qui vaille d'être posée au point où nous en sommes. Après 11 de pouvoir de Ould Abdel Aziz, si un mois après l'investiture du nouveau présent nous abordons ces sujets, c'est qu'il y a quelque chose de biaisée dans cette nouvelle présidence, le premier magistrat est sur un terrain miné !

  • clean clean (H) 22/08/2019 11:26 X

    L'Upr n'a pas porté Ghazuzni au pouvoir , ni les urnes mais bien un hold up électoral confisquant la volonté des citoyens. Ça, il ne faut jamais l'oublier, il s'agit d'un coup d'état électoral. S'il tourne le dos à ce parti c'est parce qu'il n'a pas contribué électoralement à son élection