03-09-2019 14:35 - Mauritanie : la gouvernance de Ould Aziz au banc des accusés

Mauritanie : la gouvernance de Ould Aziz au banc des accusés

Kassataya - Incontestablement l’affichage du gouvernement de Ould Cheikh Sidya comme le prolongement du régime de Ould Aziz a suscité des polémiques au sein de l’opposition mauritanienne et des observateurs qui remettent sur la sellette la gestion catastrophique de l’ancien régime.

Le tombeur du premier président élu démocratiquement depuis 78 Sidi Ould Cheikh Abdallahi le général Ould Aziz est élu en 2009. Le président mauritanien a fait de la lutte contre la gabegie et la corruption son cheval de bataille et s’est autoproclamé le « président des pauvres ».

En une année il s’est accaparé de tous les leviers économiques du pays dont les plus importants, la SNIM, les infrastructures portuaires et maritimes, l’aéroport, la pêche, le pétrole et l’immobilier. Et avant la fin de son premier quinquennat il est devenu le président le plus riche de ses homologues africains avec un salaire qui dépasserait la plupart de ses homologues occidentaux.

Et l’accaparement des terres agricoles au profit des investisseurs arabes et des terrains à Nouakchott ont profité au locataire du palais de Nouakchott.

Réélu en 2014 sa politique est comblée par des forces extraconstitutionnelles qu’il a favorisées au sein du palais grâce à des marchés publics de gré à gré.

Conséquences de cette mauvaise gestion, l’économie du pays connaît un état de dégradation avancé, handicap sérieux à une reprise normale des activités des principales sociétés d’Etat en faillite dont certaines ont été purement et simplement liquidées comme la SONIMEX, l’ENER et d’autres agences nationales de développement.

C’est cette mal gouvernance qui s’invite dans les débats aujourd’hui à la veille de la présentation de la politique générale du premier ministre devant l’assemblée nationale. Et c’est l’opposition depuis plus deux semaines qui est montée au créneau pour éclairer l’opinion publique sur les malversations de l’ancien président et dénoncer sa fuite rocambolesque avec sa famille en emportant dans ses 300 valises les biens de l’Etat.

Les leaders de l’opposition réclament au gouvernement un audit des sociétés et agences d’Etat. C’est la priorité des priorités face à la situation économique gravissime.

Le cœur de l’économie mauritanienne la SNIM est passée entre les main du gendre de Ould Aziz qui détient 80 pour cent du capital sur fond d’un accord avec une société australienne. Au-delà de cette mauvaise gestion économique du pays c’est l’autoritarisme de l’ancien président qui est pointé du doigt.

Durant 11 ans de pouvoir Ould Aziz s’est attaqué à la liberté d’expression, verrouillé les médias publics. Et pour des règlements de compte politique avec l’opposition en exil ou dans le pays il a exercé des pressions sur la presse privée indépendante et les syndicats libres en instrumentalisant la justice.

Après un mois de gouvernance Ould Ghazouani a compris que pour sortir de cette impasse économique il faut commencer par dénoncer les accords conclus par son prédécesseur dont bénéficie en général son clan. A l’actif 4 accords sont sur la voie d’être annulés.

Cherif Kane



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Commentaires (3)

  • Riikh-le-vent (H) 03/09/2019 17:04 X

    Le nouveau président mauritanien est obligé de respecter les aspirations du peuple qui attendent de lui une justice. Monsieur KANE, vos articles de presses éveils ce peuple de dormeur et de petit wouyaa, wouyaa qui ne croient en rien du tout, surtout les hommes politiques qui devraient accompagnés les populations dans leurs souffrances, ces mêmes hommes politiques qui crient aujourd’hui pour demander des audites et le jugement d’Aziz seront les mêmes demain qui diront que cela ne vaut pas le coup, parce que Aziz est beïdane comme eux, la justice mauritanienne ne condamnera jamais un beïdane pour avoir même vendu le territoire National à des rebelles, Aziz est un homme parmi eux qui a su profité de cet état esprit, une communauté doit s’enrichirent par tous les moyens sur le dos des autres et majoritaires.

  • Riikh-le-vent (H) 03/09/2019 17:03 X

    Donc ce que vous dites est vraiment possible si, la justice est organisé d’une autre manière, la sécurité se réorganise d’une autre façon et beaucoup de chose doivent changer avec, pour un jour voir Aziz derrière les barreaux et ses semblables. La Mauritanie et les mauritaniens n’ont aucune et n’auront aucune chance de voir leur bien revenir, ni les fossoyeurs économiques rendre compte à la justice mauritanienne, c’est du vent et de la poussière que finira l’histoire d’Aziz et ses complices. Peut-être que je me trompe et NON je ne me trompe pas, je sais qui juge qui ???.

  • Marrakech (F) 03/09/2019 15:45 X

    Ghazwani a tort de ne pas engager un audit car il commence son mandat sur des bases malsaines, il sait qu'il ne pourra pas tenir ses promesses fautes de moyens. Alors que s'il agit en toute transparence et qu'il présente la réalité des comptes nationaux, l'opinion publique comprendra ses difficultés à appliquer son ambitieux programme. Manifestement, il choisit la règle de l'omerta (= loi du silence), chère aux mafieux, il lui sera reproché d'un part d'avoir couvert les malversations de son prédécesseur et d 'autre part de rien faire pour améliorer la vie de mauritaniens et assurer la prospérité économique, l'égalité sociale ,....