16-09-2019 22:30 - Les États-Unis "prêts à riposter" après les attaques contre les installations pétrolières saoudiennes

Les États-Unis

BFMTV - Après les attaques de drones contre les installations pétrolières en Arabie saoudite, Donald Trump a assuré que les États-Unis étaient "prêts à riposter".

Plus tôt, le président américain avait "autorisé l'utilisation du pétrole de la Strategic Petroleum Reserve" alors que le cours de l'or noir est en forte hausse. Les États-Unis se sont déclarés dimanche "prêts à riposter" aux attaques de drones la veille contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, qui ont entraîné une réduction de moitié de sa production et provoqué une forte hausse des cours de l'or noir.

"L'approvisionnement en pétrole de l'Arabie saoudite a été attaqué. Il y a des raisons de croire que nous connaissons le coupable, sommes prêts à riposter en fonction des vérifications, mais nous attendons que le Royaume (saoudien) nous dise qui il estime être le coupable de cette attaque, et sous quelle forme nous devrons agir!", a tweeté Donald Trump, qui faisait ainsi pour la première fois allusion à une éventuelle réponse militaire.

Dans un tweet précédent, le président américain avait "autorisé l'utilisation du pétrole de la Strategic Petroleum Reserve, si besoin, pour une quantité qui reste à définir". Dans les premières cotations lundi matin, les prix du pétrole étaient en forte hausse et gagnaient plus de 10%: le baril américain de WTI augmentait de 10,68% à 60,71 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord montait de 11,77% à 67,31 dollars.

"Attaque sans précédent"

Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran et qui font face depuis cinq ans à une coalition militaire menée par Ryad, ont revendiqué ces attaques contre les installations du géant public Aramco. Il n'y a aucune preuve que cette "attaque sans précédent contre l'approvisionnement énergétique mondial" soit venue du Yémen, avait commenté samedi le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, accusant l'Iran d'être à l'origine de l'attaque et assurant que les États-Unis allaient oeuvrer pour assurer l'approvisionnement des marchés.

Téhéran a jugé ces accusations "insensées" et "incompréhensibles", par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, qui a laissé entendre qu'elles avaient pour but de justifier "des actions futures" contre l'Iran. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dont le pays est le grand rival régional de l'Iran, a assuré que Ryad était "disposé et capable" de réagir à cette "agression terroriste".

Pour James Dorsey, expert du Moyen-Orient à la S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour, des représailles directes restent néanmoins peu probables: "Les Saoudiens ne veulent pas d'un conflit ouvert avec l'Iran (...) Ils aimeraient que d'autres se battent pour eux, mais les autres sont réticents".

Réduction brutale de la production

Les explosions de samedi ont déclenché des incendies dans l'usine d'Abqaiq, la plus grande pour le traitement de pétrole au monde, et sur le champ pétrolier de Khurais. Selon le ministère saoudien de l'Intérieur, les attaques n'ont fait aucune victime. L'infrastructure énergétique saoudienne avait déjà été touchée par les Houthis, notamment en août et en mai, en représailles selon eux à la campagne de bombardement menée par Ryad contre des zones qu'ils contrôlent au Yémen.

Mais cette frappe est d'un autre ordre: elle a provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l'approvisionnement mondial. Cela pourrait ébranler la confiance des investisseurs dans Aramco, géant pétrolier qui prépare son introduction en Bourse. L'opération a été retardée plusieurs fois, notamment en raison de conditions défavorables.

Tandis que les marchés surveillent de près la réaction de l'Arabie saoudite, le PDG d'Aramco, Amin Nasser, a déclaré que "des travaux" étaient "en cours" pour rétablir la production. Le prince Abdel Aziz ben Salmane, récemment nommé ministre de l'Énergie, a assuré qu'une partie de la baisse de production serait compensée par les stocks. Un retour à la normal complet de la production pourrait prendre des semaines, selon Bloomberg News citant des sources anonymes.

Ryad, premier exportateur mondial de pétrole brut, dispose de cinq gigantesques installations de stockage souterrain qui peuvent contenir des dizaines de millions de barils.

Installations vulnérables

Lors d'un entretien téléphonique entre Donald Trump et le prince héritier, la Maison Blanche a condamné les attaques contre des "infrastructures vitales pour l'économie mondiale". Mais la Maison Blanche a fait savoir que Donald Trump n'excluait toujours pas l'hypothèse d'une rencontre avec le président iranien Hassan Rohani malgré les accusations portées contre Téhéran.

L'envoyé de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, s'est déclaré "extrêmement préoccupé" par les attaques, également condamnées par des voisins de Ryad (les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Koweït). Paris a exprimé sa "solidarité" avec Ryad.

Des ministres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), réunis à Jeddah, ont aussi condamné l'attaque. Il n'était pas clair si l'Iran était présent à la réunion de l'OCI, convoquée initialement pour examiner le plan du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'annexer des pans de la Cisjordanie occupée.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a condamné les attaques et appelé toutes les parties à "la retenue pour prévenir toute escalade", selon son porte-parole. "Toute turbulence de ce genre ne contribue pas à la stabilisation du marché des hydrocarbures", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov au quotidien économique Vedomosti.

P.L avec AFP



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : BFMTV (France)
Commentaires : 1
Lus : 1309

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • lass77 (H) 16/09/2019 22:52 X

    Vous pouvez riposter mais le Yémen doit se défendre contre l'agression Saoudienne.