17-10-2019 07:45 - Mauritanie : UPR, "un coup d’Etat" politique

Mauritanie : UPR,

Mauriweb - L’Union Pour la République, parti créé par l’ancien président, Mohamed Ould Abdelaziz, sur les décombres du PRDS de Taya, inaugure sa mue. Les caciques de l’ancien régime en font les frais. Est-ce le début de la fin ?

Le parti de l’Union pour la République (UPR) est dans tous ses états. Ses animateurs ne savent plus de quoi demain serait fait ; d’autant que la rumeur accorde au président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani l’intention de vouloir créer son propre parti. Même si ce n’est pas encore un coup de pied dans la ruche, le parti tente un toilettage qui «élimine » ses dirigeants les plus « mouillés » sous l’ancien régime.

Mardi, en tout cas le président du comité directeur de l’UPR, Seydna Ali Ould Mohamed Khouna, a rassemblé autour de lui les principaux membres du directoire du parti pour annoncer la couleur du changement.

Un changement qui n’était pas du goût de certains membres présents à la réunion. Il faut bien dire que ces divergences d’appréciation de la situation politique au sein de ce parti ne datent pas de cette réunion. Leur racine remontent à l’avant-présidentielle et au dispositif placé pour tenir en cage le président Ghazouani.

Le premier en faire les frais est l’ancien président du groupe parlementaire, le député Mohamed Yahya Ould Kharchi, instigateur de la tentative de parlementaires de violer la Constitution pour permettre à l’ancien président de se représenter, une troisième fois. Il est remplacé à la tête de ce groupe par un homme discret et affable, le député de Monguel, Habib Brahim Diah.

Présentée comme une démission, la chute du président du groupe parlementaire est perçue comme un « aveu de fidélité » à l’ancien président qui l’a économiquement et politiquement hissé pour se retrouver président du groupe parlementaire de l’UPR. Il serait d’ailleurs en tête d’une fronde politique animée contre l’actuel président, Ghazouani.

Mais il n’est pas seul et certains de ses « complices » ne voudraient pas se plier à l’exigence de changement qui appelle à couper des têtes dans ce parti pour repartir sur des bases politiquement plus saines. Ce serait donc fonction de cette « résistance » opposée par les caciques de l’ancien régime que l’actuel président décidera, dit-on, de créer ou non une nouvelle formation qui porterait son programme politique.

Mais on révèle, dans le même temps, l’immixtion de l’ancien président, qui aurait tout à perdre en suscitant une confrontation avec le nouveau pouvoir, par un appel à la retenue des rares hommes qui lui seraient restés fidèles dans cette formation. Il semble en tout cas clair avec cette démission que le courant ne passe plus entre la majorité de l’UPR qui soutient le président Ghazouani et une minorité décidée à lui rendre la vie difficile.

A ce titre, le président Ghazouani n’entendrait plus s’en faire compter par des hommes et des femmes qui se sont servis du pays au lieu de le servir. Il serait prêt, dans cette logique, à déterrer toutes les haches de guerre avec les survivances d’un régime auquel il n’a jusqu’à présent pas voulu demander des comptes sur sa gestion abracadabrante du pays toute une décennie durant. Lui laissera-t-on un autre choix ?

J.D (Le Quotidien de Nouakchott)

https://www.lequotidien.mr





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Commentaires (4)

  • Le Caméléon (H) 17/10/2019 09:14 X

    Il est temps pour le président de Ghazouani de prendre ces distances avec les caciques de ce système vouer à l’échec parce que rejeter par le peuple depuis l’après Taya, mais retenu et entretenu par les laudateurs du système commercial qui en font un outil de travail contre les populations. Nous avons vu à la prise du pouvoir de Ghazouani, certains sénateurs et ancien chef de gouvernement dire clairement que Ghazouani ne peut rien faire et ne fera rien sans l’aval du parti, d’ailleurs les nominations se font avec son accord que le système est toujours là et que Ghazouani faisait partie et fait partie, il est le pilier de ce système, FAUX diront les hommes de Ghazouani et lui-même était offusqué, son entourage étaient très en colère contre Aziz et son équipe, on fait pas du neuf avec du vieux corrompu.

  • Le Caméléon (H) 17/10/2019 09:12 X

    Le départ du président du groupe parlementaire montre même qu’Aziz doit faire de sorte à éviter le trou noir du pouvoir en place, les hommes changent et leur remplaçant est toujours un homme qui ne fait rien au début mais finit par être méchant, Aziz avec tout ce qu’il a fait de mauvaise gestion et de division du pays doit prendre du recul et savoir qu’un pouvoir ne se partage pas, lui il doit rendre des comptes, il doit justifier sa gouvernance gabegiste, il doit dire au peuple mauritanien ce qu’il a fait de son économie, lui et ses partisans. Donc il a intérêt à faire profil bas et se faire oublier lui et ses compagnons gabegistes, Ghazouani ne sera pas Sidi.

  • Le Caméléon (H) 17/10/2019 09:12 X

    Le Président Ghazouani doit faire un parti ou tous les mauritaniens se retrouve sans se bousculer à la porte, il avait dit qu’il est le président de tous les mauritaniens, il doit faire un parti qui représente tous les mauritaniens, il doit aussi donner de la chance à l’opposition d’exister comme elle se doit en les écoutant sur les dérives des hommes qu’il aura à mettre en place. L’opposition doit jouer son rôle de contre poids et non de nihiliste et de règlement de compte personnel ou autres. Le président doit savoir que les vrais cadres de ce pays se trouvent dans l’opposition et dans la diaspora, les cadres de l’opposition doivent avoir la chance de travailler et de mettre leur compétence au service de la nation.

  • unitéRIM (H) 17/10/2019 08:20 X

    Merci pour cet intéressant article qui, personnellement, m'a beaucoup éclairé sur la situation politique trés confuse. La logique c'est de soutenir le président Gazoini et le rendre plus confortable pour qu'il puisse réaliser son programme électoral et redresser la situation politique et économique du pays.