31-10-2019 18:45 - Le président provisoire de l’UPR invite les autres soutiens de Ghazwani à intégrer l’UPR : Pour quelle fin ?

Le président provisoire de l’UPR invite les autres soutiens de Ghazwani à intégrer l’UPR : Pour quelle fin ?

Le Calame - Seydina Ali ould Mohamed Khouna, président provisoire de l’Union Pour la République (UPR) a lancé un appel aux autres soutiens du président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani, à soutenir activement la mise en œuvre du programme électoral de celui-ci, en intégrant le principal parti de la majorité présidentielle.

C’était au cours de l’inauguration du nouveau siège du parti fondé par Ould Abdel Aziz en 2009. Cette sortie du premier responsable de l’UPR intervient au moment où des divergences sont perceptibles au sein dudit parti, lesquelles divergences risquaient de lui faire perdre sa place de choix auprès du nouveau président.

L’UPR est en effet dans l’œil du cyclone, depuis la désignation par Ould Abdel Aziz d’Ould Ghazwani en tant que successeur. Car l’Union n’a pas réussi à convaincre le candidat à accepter son parrainage.

Quoique majoritaire à l’Assemblée nationale et en dépit des déclarations de ses hauts responsables dont le premier de l’époque, Sidi Mohamed Ould Maham, le parti n’a donc pas occupé une place prépondérante dans le dispositif de campagne d’Ould Ghazwani.

Une douche froide qui a poussé certains, bien connus pour leur versatilité et leur goût effréné de la transhumance, à préparer leur paquetage, expériences du PRDS et d’ADIL à l’appui.

Aussitôt élu, le président Ghazwani a mis en place un gouvernement de technocrates, manière de se débarrasser des politicards à l’affût. Le parti d’Ould Abdel Aziz a donc hérité de la portion congrue dans le nouvel attelage, même si certains proches du président sortant y occupent quelques postes stratégiques.

Ould Ghazwani n’est pas pressé, il opère des changements « en douceur », disent ceux qui prétendent le connaître.

Trois options ?

L’invite de Seydina Ali ould Mohamed Khouna coïncide avec l’activité intense de nombreux soutiens du nouveau Président balançant entre trois options : fonder un nouveau parti, intégrer l’UPR en son état actuel ou refonder l’Union, en y intégrant tous les soutiens, ce que prêche son président. Mais son appel risque fort tomber dans les oreilles de sourds.

Trop de différentes personnalités mobilisées dans les mouvements de soutien électoral au candidat Ghazwani n’entendent pas perdre leur âme, en se dissolvant dans un parti auquel ils n’ont jamais adhéré.

D’autres cadres de l’UPR veulent, quant à eux, couper le cordon ombilical du parti d’avec le président sortant : il n’y a pas de rupture, soutiennent-ils, entre l’ancien et le nouveau pouvoir. Boydiel Ould Houmeid l’a dit clairement : c’est le même système avec les mêmes hommes.

En d’autres termes, Ghazwani poursuit l’œuvre entamée par son prédécesseur. Les faits semblent d’ailleurs lui donner raison : le nouveau Président ne paraît pas pressé à opérer les changements attendus.

Mais, pour l’ex-député El Khalil ould Teyib, Ould Abdel Aziz ne peut plus constituer la référence de l’UPR, la légitimité en revient au nouveau Président élu par les Mauritaniens. Une « guerre de photos » de l’ancien et du nouveau l’a opposé au comité provisoire, quand il a exprimé son étonnement de ne voir, accrochée au mur, que celle d’Ould Abdel Aziz, alors que devrait trôner celle du nouveau président. Pour lui, une page est désormais tournée.

L’appel d’Ould Mohamed Khouna signale, d’une certaine façon, l’inquiétude du parti fondé par Ould Abdel Aziz. La naissance d’un nouveau au service d’Ould Ghazwani signerait comme un arrêt de mort de l’UPR. Les opportunistes de tout poil et tous ceux incapables de survivre en dehors du parti au pouvoir ou de ses alentours rejoindront, pieds et mains liés, la nouvelle formation.

Quoiqu’il advienne, le président Ghazwani reste toujours muet et nombre de mauritaniens s’interrogent sur ce silence. Cela fait bientôt trois mois que l’homme n’a fait aucune déclaration sur la situation du pays et sur ses intentions. On se demande ce qu’il mijote.

Les réformes traînent et l’action du gouvernement semble en pâtir. Après la constitution du nouveau gouvernement et la formulation de nouveaux organigrammes, on attend la confirmation ou la nomination des secrétaires généraux. A l’Education désormais éclatée en deux départements, l’ancienne secrétaire générale continue à assumer ses fonctions. Idem en d’autres ministères éclatés.

Après la nomination de conseillers et de chargés de mission au Palais, le Président doit opérer des changements…. s’il veut éviter de donner l’impression d’opter pour le statu quo. Alors que ses soutiens ne cachent pas leur empressement à jouir des fruits de leur contribution…

DL



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Commentaires (4)

  • MAROU2015 (H) 01/11/2019 16:15 X

    UPR est comme un thé qui finit et dont le teyaye est parti. Dans la théière se trouve le tebkha hor usage mais qu on utilise pour les nouveaux venus à la manière de ce qu on fait aux bureaux.

  • cccom (H) 31/10/2019 20:21 X

    A mon avis, l'unique solution de récupérer toute la population du pays dans sa diversité éthnique et politique dans un Parti novateur est de réformer en priorité l'Education par la généralisation par les Conseils Régionaux remis sous tutelle de la Présidence de l'enseignement gratuit et intensif Cerveaux Oasis garant du Bac trilingue à 15 ans et dune économie de 50 milliards UM/an et réformer l'Agriculture en s'inspirant de nos initiatives de 84 et 94. cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr

  • Moordog (H) 31/10/2019 19:48 X

    L’Imam provisoire pour la gestion de la mosquée des UPERISTES, ne sera pas entendu par les fidèles à la prière de leur intérêt qui a changer de camp, ils veulent désormais prier dans la rue en attendant la construction d’une mosquée avec un nouveau Imam, qui portera le discours du nouveau président à l’attention du peuple, ils sont des clients et non des militants. L’UPR est mort et vivement la création d’un nouveau parti politique pour les déçus de la politique d’Aziz, ce dernier est rentrée dans l’histoire et retenu par les faits divers.

  • Ksaleh (H) 31/10/2019 19:46 X

    Des oisifs qui ont tout raté et ne peuvent se rendre compte que personne n'a la tête dans ces conneries de parti devenu comme une bouée de sauvetage pour un homme et son clan qui doivent rendre des comptes !