Terroir Journal - Il se vendait le Kilogramme du « poisson Aziz » à 400 UM (ancienne monnaie) voire plus selon l’endroit à partir duquel, il est acquis.

Cette catégorie de poisson qui fait couler beaucoup de salives depuis quelques temps. Le mardi passé, 05 Novembre, une réunion est convoquée à la mairie par le Hakem de la Moughataa en présence du maire, Adama Moussa Bâ, des autorités sécuritaires, du représentant local de la SNDP et des responsables des points de vente dont huit seulement sont officielles sur les 21. Aussitôt après s’être installé, le Hakem demande à tous de se présenter.

A deux reprises, il fait savoir que la réunion est restreinte. Moi et mon confrère du Calame, décidons de nous retirer et de cueillir le compte rendu du conclave auprès des participants, à la fin de la réunion.

A en croire certaines sources, le Maire n’a pas raté le magasinier de la SNDP comme il l’appelle, à savoir, Ahmed O Cheîkhna. Lequel est accusé d’une gestion opaque des quantités de l’or bleu livré chaque semaine par la SNDP à Boghé. Toujours à en croire ces sources, le maire a élevé le ton devant le Hakem dont il n’a pas apprécié l’attitude consistant à prendre faite et cause pour le jeune magasiner. Certains gérants de point de vente qui ont requis l’anonymat accusent le magasiner de livrer le poisson de bonne qualité à ses préférés et les poissons de seconde qualité (petits poissons) à d’autres.

En plus poursuivent (ces mêmes sources) en affirmant que de grosses pointures locales bénéficieraient de dotations spéciales chaque semaine ; certains sous forme d’argent liquide. Des sommes pouvant aller jusqu’à 70 mille ouguiyas (ancienne monnaie).

Pour rappel cette crise découle de vives protestations émises par de nombreux bénéficiaires qui ne cessent de se plaindre de la gestion du représentant local de la SNDP, Ould Cheikhna.

Ce dernier a encore enfoncé le clou lorsque le maire lui a demandé un bon matin la quantité exacte livrée hebdomadairement par la SNDP. Réponse sèche de l’intéressé au maire : vous n’avez pas juridiquement le droit à cette information ! La réaction immédiate du maire aura été de pointer son véhicule devant la porte d’entrée du grand magasin dans le but de compter lui-même le nombre de caisses sorties de ce même magasin. Le jeune referme la porte et déclare à l’administration locale et à sa hiérarchie que le maire l’a empêché de vendre.

N’aviez vous pas une autre façon de répondre plus sagement au premier magistrat de la ville, question que nous posions quelques jours après à Ould Cheîkhna et l’intéressé nous affirmait que l’édile de la commune pouvait le convoquer seul dans son bureau mais ne l’a pas fait.

Sa hiérarchie, j’ai nommé le directeur national de la production de la boite aggrave le problème en appelant le maire au téléphone, sans même se présenter selon le maire pour exprimer le soutien de la SNDE à leur agent, en ces termes « vous n’avez pas droit à cette information Mr le maire » qui interrompt la ligne téléphonique.

Quel manque de respect pour les populations de Boghé que nous sommes de la part de la SNDP !

Le maire de Boghé pourtant est l’initiateur de ce projet avec la coopération Espagnole avant qu’il ne soit récupéré par l’ancien président, Mohamed O Abdel Aziz. La commune de Boghé avait même amputé son espace municipal, la fourrière notamment à l’effet d’accueillir la chambre froide de la SNDE si vous ne le savez pas.

Si un élu, un maire n’a pas le droit de regard sur la gestion de l’eau, de l’électricité, du poisson, de la terre, de l’enseignement ou du transport dans sa circonscription territoriale, ça veut dire que l’institution qu’il dirige ne l’est que de nom. Il reste encore beaucoup pour la décentralisation dont nous rêvons.

Ces accusations vont plus loin, on parle même du trafic de ce poisson de l’autre côté de la rive, au Sénégal. Dans les localités de Haîré Lao, Podor, Dodel, Walaldé, Demette et Cas-Cas etc……

Daouda AK DIOP