Kassataya - A plus de deux semaines de l’anniversaire de l’indépendance du pays qui sera célébré cette année à Akjoujt, le président mauritanien a toutes les cartes en main pour surprendre ses compatriotes en particulier en annonçant de fortes mesures à cette occasion pour réconcilier tous les mauritaniens. Parmi celles-ci le règlement du passif humanitaire.

Le passif humanitaire c’est l’euphémisme des milliers de noirs déportés en 89 au Sénégal et au Mali et c’est le plus grand défi auquel sont confrontés les successeurs de Ould Taya depuis 2005.

Un seul président élu démocratiquement a dès le début de son mandat initié une commission de réconciliation et vérité pour tourner cette page sombre de l’histoire du pays.

Il s’agit de Sidi Ould Cheikh Abdallahi dont le tombeur est le général Ould Aziz en 2008 et qui va ensuite gouverner le pays pendant 11 ans en tournant le dos à cette réconciliation.

Ould Ghazouani est devant ses responsabilités historiques pour faire de son quinquennat une gouvernance apaisée.

Les observateurs attendent ainsi un geste pour la cohabitation à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance qui sera célébré cette année à Akjoujt, capitale de l’Inchiri. Bien que ce lourd héritage soit difficile à porter Ould Ghazouani a la possibilité de rouvrir ce dossier humanitaire avec un nouvel accord quadripartite avec le Mali, le Sénégal et le HCR pour les plus de 5000 réfugiés au Sénégal et au Mali.

Et parallèlement mettre en place une conférence nationale pour une Mauritanie réconciliée et apaisée d’autant plus que vu sous un autre angle cet anniversaire est une journée de deuil national pour les noirs qui vont commémorer la mémoire des 28 soldats noirs assassinés à Inal en 91.

Une mesure simple à laquelle s’attendent les veuves et orphelins c’est au moins de reprendre le dossier des réparations en attendant la justice.

Cherif Kane