Abdoulaye Doro SOW - La question de comment gérer les susceptibilités face au choix du leader qui va diriger cette Coalition s’est osée avec acuité.

Le grand florentin Nicholas MACHIAVEL ne disait pas que tout homme politique visa la conquête et la conservation du pouvoir politique le maximum possible ? Partant de ce constat de Machaivel, il y a lieu de tenir compte du fait que cette Coalition est politique n’est ni morale, ni religieuse et ni sentimentale. La lutte pour incarner le leadership était incontournable.

Machiavel est du 15 eme siècle et de nos jours, on aurait rajouté développer un pays assurer la liberté des citoyens et promouvoir la bonne gouvernance. Par ailleurs, ce que nous appelons de nos jours, Coalition ou alliance est né suite à la réflexion de Gramsci qui s’est demandé comment fédérer toutes les forces politiques afin de vaincre le dictateur Mussolini ?

Il est le premier à parler de « bloc historique » et de « compromis historique » pour asseoir cette Alliance qui va regrouper des paysans, des ouvriers et des intellectuels engagés de la classe moyenne.

Ce compromis est d’autant plus nécessaire que ces groupes n’ont pas tous les mêmes intérêts. Cette réflexion s’inscrit donc dans une stratégie de conquête pacifique du pouvoir politique devenue une pratique courante lors des élections. On ne tardera pas tout de suite que concernant la Coalition, il ne s’agit de contradictions de classe mais plutôt de contradictions d’ordre idéologique. Je fais ce détours pour rappeler le cadre théorique ce de cette stratégie et sa finalité.

C’est dire qui dit Coalition dit obligatoirement alliance qui ne peut se réaliser et se concrétiser que sur la base de la quête d’un compromis sur la base d’un programme minimum. Ce programme étant susceptible d’élargir la base et le profil des électeurs et concourir ainsi à la conquête du pouvoir. Il s’agit d’une des forces de cette stratégie et il n’est pas rare d’entendre de la par des hommes politiques africains qu’un seul Parti politique ne peut plus gagner les élections.

L’exercice de l’hégémonie politique dans une Coalition constituée de très fortes personnalités n’est pas une chose aisée. Le leadership ou bien la direction doit être assurée ou bien confiée à une personne susceptible de fédérer les différents groupes constitutifs de cette Alliance.

Messieurs Samba THIAM et Ibrahima Moctar SARR fondent et ancrent leur légitimité politique sur l’antériorité de leur lutte politique, des sacrifices assumés et des souffrances subies.

Kane Hamidou Baba fonde sa légitimité sur la nature de sa personnalité conciliante, pragmatique et lucide qui est susceptible de fédérer le maximum d’individus en dehors des communautés negro mauritaniennes. C’est dire que dés le début de la mise à pieds de cette Coalition ces deux légitimités ont commencé à s’affronter par militants interposés.

Il convient de reconnaitre avec qu’il est très difficile de faire cohabiter ces deux genres de légitimité. Ibrahima SAR avait d’ailleurs annoncé que son Parti allait reprendre son autonomie originelle dés la fin des élections et cette attitude est logique par rapport à la finalité d’une Coalition.

La toute dernière restructuration de la Direction de la Coalition Vivre Ensemble qui se traduit par le renforcement et la reconnaissance de l’hégémonie de Kane Hamidou Baba fait sauter en éclat la Coalition. Le fragile compromis a sauté suite à la défaite électorale. Les réserves et les réticences enfouies ont commence à remonter en surface avec des propos qui sont inacceptables.

Dans une telle situation et dans un tel contexte, on doit garder toute sa lucidité et éviter les discours et les propos inflammatoires qui ne font pas avancer le débat et ne jamais perdre de vue la Coalition est l’expression d’un profond désir des populations mauritaniennes soucieuses de l’instauration d’un Etat véritablement DEMOCRATIQUE.

Je reviendrais Incha’Allah après cette analyse toute froide donner le point de vue d’un intellectuel partisan.

Par Abdoulaye Doro SOW