21-12-2019 07:45 - Mauritanie : Le tort d’Aziz est de parler au nom de la Constitution et… du rapport du Parti au Président

Mauritanie : Le tort d’Aziz est de parler au nom de la Constitution et… du rapport du Parti au Président

Afrimag - La conférence de presse, tant attendue, à enfin eu lieu, tard dans la nuit du jeudi à vendredi. Elle a confirmé ce que tous les mauritaniens savaient déjà : Aziz est maintenant SEUL.

De tous les hommes politiques qui l’adulaient, par crainte ou par intérêt, il ne reste autour de lui que Boydiel Ould Houmeid, et Seyidina Ali Ould Mohamed Khouna (anciens ministres et respectivement président et vice-président du Comité provisoire de l’UPR).

Elle a aussi levé le doute sur la nature de la « crise » entre le président Ghazouani et son prédécesseur. Il s’agit bien d’une lutte pour le pouvoir qui a éclaté plus tôt que prévue. Même si les « soupçons » de tentative de putsch peuvent être écartés, les « aménagements » au niveau du BASEP sont considérés comme une mesure préventive.

Mais la question de l’Union pour la République (UPR), le parti au pouvoir (ou du pouvoir) reste au centre des débats, et je ne pense pas qu’Aziz a bien trouvé en elle les « arguments » pour mettre à mal, politiquement, son ami devenu subitement « ennemi ».

Comment, en effet, l’ancien président peut-il refuser, au nom de la Constitution ou tout simplement de la praxis (« ce qui se faisait ») qu’un parti au pouvoir ne prête allégeance à la tête de CE pouvoir ? N’était-ce le cas quand lui était LE président ?

S’agit-il, dans son entendement, d’un changement de statut parce que le Raïs a changé ? Qui nommait et dénommait à la tête de l’UPR, au cours de la décennie 2009-2019 ? Qui fixait les agendas ?

Qui donnait les « ordres » ? Pas seulement au Parti mais également aux élus, aux chefs de tribus, aux hommes d’affaires, à l’administration et aux médias publics ? Les « descentes » du président Aziz au siège de SON parti n’ont-elles pas laissé de traces sur Youtube et dans les archives de la télévision « Al Mouritaniya » ?

Certes, la Constitution a bien délimité le champ de l’Exécutif de ceux du Législatif et du Judiciaire mais c’était bien avant l’arrivée du président Ghazouani. Qui s’en souciait vraiment ?

Aziz doit savoir que notre démocratie est toujours en « construction » et que, pour aller de l’avant, on n’a pas besoin de ce legs de la décennie 2009-2019. Il faut, au moins, reconnaître à Ghazouani le mérite d’avoir reconnu aux opposants un statut autre que celui de « parias » dans lequel l’Ancien Régime s’efforçait de les confiner.

Aziz a raison sur un seul point : son droit à exercer la politique, à s’exprimer et à agir, pacifiquement, pour influer sur le cours des choses. Cela n’est pas un crime mais on dira qu’il relève « politiquement incorrect » envers un ami qui a toujours fait preuve de discrétion quand il n’était pas aux commandes de la République.

Par Mohamed Sneïba



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Commentaires (3)

  • nabuchodonosor (H) 21/12/2019 10:41 X

    Vous avez également oublié de rappeler que Aziz a toujours déclaré son intention de continuer à faire de la politique au moyen de l'UPR. C'est son droit. C'est le fait de vouloir l'en dissuader qui est maladroit de la part de ses anciens amis et laudateurs. Quant au président actuel, il pouvait tout simplement regrouper tout ses soutiens dans un nouveau parti qui pourrait regrouper la totalité des adhérants de l'UPU et ceratainement beaucoup de ceux des principaux partis de l'opposition.

  • Bertrand (H) 21/12/2019 10:04 X

    BODIYEL est resté, même s'il sait que la force et le pouvoir son maintenant de l'autre coté, il est resté, comme sa fidélité pour Maaouiya Taya (même si je n'adule pas forcément les deux ex Président), je trouve que Bodiyel parmi nos politique est un homme responsable et un citoyen mauritanien éveillé, qui ne se laisse pas mener en bateau et qui a les idées claire.Comme Messaoud le baobab, Bodyiel mérite respect et considération et Ghazouani aurait tout à gagner en l’ayant de son coté, comme Messaoud le Leader.

  • mdmdlemine (H) 21/12/2019 09:12 X

    Je m'autorise un "Khayak" à mon confrère qui a bien dit C'est paradoxal qu'Aziz piètine plus d'une decennie les lois et la constitution et une hors du pouvoir troque l'habit du moine soucieux de la loi fondamentale c'est vraiment de l'égoisme et de l'ingratitude poltiique voire de l'absurde politique