Anadolu Agency - Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a souligné, dimanche, qu'Ankara ne renoncera évidemment pas au protocole d'accord signé avec la Libye, notant qu'elle est prête à renforcer la dimension militaire de l'aide qui lui est destinée, par voies terrestre, maritime et aérienne, si cela s'avère nécessaire".

C'est ce qui ressort de son discours prononcé dimanche lors des cérémonies tenues au chantier naval de Golcuk, pour la mise à l’eau du sous-marin Piri Reis, dans la province de Kocaeli (nord-ouest). "La Turquie ne renoncera pas à ses actions en Syrie ni au protocole d'accord avec la Libye", a déclaré le président Erdogan.

Il a souligné que "la Grèce et ses partisans s'efforcent depuis longtemps d'empêcher la Turquie d'exploiter ses ressources maritimes".

"Nous savons également que certains pays arabes riverains de la Méditerranée ainsi qu'Israël font des efforts similaires", a-t-il ajouté.

"Nous n'avons aucune intention d'entrer en conflit avec qui que ce soit ou de violer les droits de quiconque", a-t-il martelé.

"Nous avons fait preuve de retenue jusqu'à ce que la situation est devenue insupportable et on ne pouvait pas garder le silence et adopter une politique timide", a poursuivi le président turc.

"Si nous renonçons aux mesures que nous avons entamées avec la république de Chypre du Nord et la Libye, ils (la Grèce et ses partisans) ne nous laisseront aucune autre débouchée vers la mer", a-t-il assuré.

Erdogan a par ailleurs noté que "les parties qui prônent l'hostilité envers la Turquie ne se soucient pas du tout des droits, de la justice, de la morale et de l'équité".

"Ils ont une grande haine envers la Turquie et la nation turque, au point qu'ils nous déracineront non seulement d'Anatolie, mais éradiqueront nos racines du monde, s'ils le peuvent", a-t-il déclaré.

Le président turc a souligné que "la politique de la Turquie n'est pas de s'empêtrer dans des bourbiers en cherchant à entreprendre des actions insoutenables, ou à intervenir là où nous n'avons aucun droit de le faire".

"Au contraire, nous menons une lutte tardive pour la défense de la vérité, pour notre bien et pour celui de nos amis et de l'Humanité dans son ensemble, et c'est le but de nos opérations en Syrie, de nos politiques en Méditerranée orientale et de nos récents accords avec le gouvernement libyen légitime", a-t-il expliqué.

Dans ce contexte, Erdogan a affirmé "qu'aucun aspect du protocole d'accord avec la Libye ne va à l'encontre de nos lois ni du droit international".

Il a indiqué que "les accords conclus par la Turquie avec la Libye et la République turque de Chypre du Nord sont pleinement conformes aux chartes des Nations Unies et autres accords similaires".

S'agissant des parties qui soutiennent le général à la retraite Khalifa Haftar, Erdogan a déclaré :"Ils défendent le seigneur de guerre au lieu du gouvernement reconnu par l'ONU".

"Nous évaluerons toutes les possibilités qui renforceraient la dimension militaire de cette aide (à la Libye), par voies terrestre, maritime et aérienne, si cela s'avère nécessaire", a-t-il poursuivi.

Le 27 novembre dernier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan et le chef du gouvernement libyen d'entente nationale, Fayez al-Sarraj, ont conclu deux mémorandums d'accord distincts, l'un sur la coopération militaire et l'autre sur les frontières maritimes des pays dans la Méditerranée orientale.