Terroir Journal - Depuis quelques mois, les consommateurs du poisson de l’Agence de la SNDP (Société nationale de distribution du poisson) de Boghé se plaignent de l’absence de transparence dans la livraison des stocks vers les points de vente légaux pour ce produit profite aux populations les plus nécessiteuses.

En effet, le Chef d’agence de Boghé est accusé de s’adonner à des pratiques peu orthodoxes qui consistent à livrer des caisses de poisson aux commerçants qui, à leur tour, le revendent à des prix exorbitants (4 à 5 fois que le prix d’achat légalement fixé). Ce qui est contraire à l’esprit de l’initiative qui visait plutôt à rendre plus accessible ce produit aux plus démunis.

Ce matin, la SNDP/Boghé a été prise en flagrant délit de vente de 17 caisses de poisson chargés à partir du dépôt frigorifique dans trois Mercedes et deux Renault 21 (cf. photos). Selon un témoin oculaire, un militant actif de la société civile, M. Mamadou Baba Diallo, l’une des Mercedes a livré le produit à un commerçant du marché de Boghé Escale et les autres véhicules ont pris la direction de Boghé Dow.

Aussitôt informé, le Maire de la commune de Boghé, M. Bâ Adama a saisi le Hakem pour l’informer du scandale et pour que des mesures adéquates soient prises pour mettre fin à ces pratiques douteuses.

Selon le Maire, le chauffeur de la Mercedes découverte au marché a reconnu devant le Hakem que c’est le Chef d’Agence qui lui aurait vendu la caisse de poisson.

Ce scandale qui a défrayé la chronique ce lundi n’est que la face visible de l’iceberg car selon de nombreux observateurs, cette pratique était devenue monnaie courante privant les plus nécessiteux de ce produit qui est vendu à 50 MRO le kg dans les points de vente légaux disséminés dans divers quartiers ou villages.

Or, souvent des quantités importantes sont vendues clandestinement à de grands commerçants ou prennent souvent le chemin du Sénégal voisin. Ce qui avait suscité de nombreuses plaintes contre le gérant local du dépôt de la SNDP auprès du Hakem exigeant même son départ (Cf. article du terroir relayé par CRIDEM le 11 novembre 2019).

Le gérant contesté aurait été affecté depuis vendredi et attendrait son remplaçant. Peut-il alors s’arroger le droit de vendre les stocks étant donné qu’il est en instance de départ ? Affaire à suivre.

A.Dia