03-03-2020 15:51 - L’UPR/ ERE Nouvelle et l’unité nationale

L’UPR/ ERE Nouvelle et l’unité nationale

Le Calame - Le principal parti de la majorité présidentielle (UPR) a organisé lundi après-midi (2 mars), à l’ancien palais des congrès un grand rassemblement. Destinée aux instances du parti, cette rencontre a fait courir tous les cadres promus ou en attente de promotion.

Comme d’autres qui attendent leur recyclage. On se croirait aux rassemblements de l’ancien PRDS, de ses maisons des livres, de ses anciennes bibliothèques ou classes d’alphabétisation. Bref, le PRDS est mort, vive le PRDS !

L’objectif de cette rencontre était de procéder au lancement de la campagne de vulgarisation des recommandations du 2e congrès ordinaire du parti au pouvoir, tenu les 28 et 29 décembre 2019, et des engagements de campagne du président Ghazwani.

Une occasion pour le président du parti d’affirmer que la Mauritanie est entrée dans une ère nouvelle qui verra la consolidation de son unité nationale et de sa démocratie, de la lutte contre la pauvreté. Tout un programme, même si le patron du parti a laissé les observateurs sur leur faim.

Aucun contenu dans cette unité nationale, terme devenu galvaudé et qui, pourtant continue à dominer l’actualité politique du pays, surtout depuis la sortie du président d’IRA, Biram Dah Abeid, député à l’Assemblée nationale.

La question de l’esclavage, de la cohabitation et du passif humanitaire constituent une plaie dans le pied de la Mauritanie.

En effet, dans son discours à Genève, le député mauritanien n’est pas passé par le dos la cuillère, en traitant la Mauritanie de pays où sévit l’apartheid. Suffisant pour faire monter sur leurs grands chevaux, le pouvoir et ses suppôts. Le ministre de l’intérieur a menacé de sévir contre ceux qui s’évertuent à saper l’unité nationale et à déranger la quiétude des mauritaniens.

Principaux cibles : les « extrémistes » qui dénoncent la marginalisation dont les communautés négro-africaines et haratines se plaignent dans leur propre pays. Pourtant, ce n’est pas pour la première fois que le terme d’apartheid a été utilisé pour qualifier le système qui gouverne le pays en pratiquant l’exclusion.

Rien de nouveau donc. Par contre, ce qui est nouveau c’est que l’usage fait par Biram a dérangé les tenants de ce système, déterminés à jouer sur la surenchère et la fuite en avant. Ils n’ont jamais cherché à comprendre les reproches faits au système par ceux qui ont eu pour seul tort de dénoncer la marginalisation ou l’exclusion.

Il n’est un secret pour personne qu’un malaise profond affecte l’unité nationale depuis des années et que les « mauritaniens ne vivent pas ensemble, mais côte à côte », déplore le président de Touche pas ma nationalité (TPMN) et du CVE/VR. L’école, censée mettre les enfants côte à côte ne fait qu’accenteur le cloisonnement…

Et au lieu d’accepter d’en débattre, le pouvoir use de la politique de la carotte ou du bâton. Selon ses humeurs. Ceux taxés d’extrémistes ont toujours appelé à un débat national pour régler définitivement la question.

L’UPR dont la référence est désormais Ould Ghazwani est attendu sur la question. Il garde même un silence troublant. Les veuves disent attendre son audience pour évoquer le problème de normalisation de leur pension.

Pour cette première sortie de l’UPR, on retient le manque notoire de discipline de ses cadres, obligeant son président à réclamer le silence et l’ordre mais aussi et surtout à attendre la traduction de son discours en Pulaar, Soninké et Ouolof.

C’est après que le speaker fera savoir à la salle que le discours sera traduit en français par le secrétaire général du parti. Suffisant pour faire quitter la salle aux militants et sympathisants, à peine le président a fini son propos.

Une attitude qui exprime le rejet pour ne pas dire le mépris de ses langues voire même de celui qui les parle. Un malaise l’unité nationale, non ? Ayons le courage d’en parler entre nous pour évacuer cette méfiance perceptible entre mauritaniens !



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Commentaires (1)

  • hachmi (H) 03/03/2020 17:01 X

    On ne peut être à contre courant de la réalité, vous l'avez bien dit le MEPRIS est aujourd'hui le plus partagé. C'est une gangrène qui s'étend et qui n'attend qu'à être coupée, mais est ce les membres ou la tête ? En tout cas il s'agira d'un organe essentiel !