Awa Seydou Traoré - « Ayez confiance en vous » tel est un des messages forts de cette activité célébrant la journée internationale du Droit des Femmes 8 mars.

Une action soutenue par l’Union européenne (UE), la mairie de Sebka, et sous le haut parrainage du ministère de la culture et de l’Artisanat placée sous le thème : « Je suis de la Génération Égalité : je me lève pour nos droits ».

L'année 2020 constitue l'occasion inespéré de susciter une action d'envergure mondiale pour parvenir à l'égalité des sexes et au respect des droits fondamentaux pour toutes les femmes et les filles. Mais aussi arriver à réunir de nouvelles générations de femmes et de filles leaders.

Les Echos du Sahel ont vibré au rythme de cette action collective de la CAV (Compagnie des Arts de la vie) en partenariat avec les Échos du Sahel, Linguère Art, Innov RIM (Sahel FabLab), les ateliers de Oumar Ball, le label Walf Music Rec’Or et El vajer.

Une activité de mobilisation

Séance pratique de self défense du Yamashuki karaté club, danse 100% féminin avec les ateliers de Estrella Team, peinture avec les ateliers de Oumar Ball et Samba Diallo, Robotique et codage avec Innov RIM (Sahel FabLab), immersion photographique avec Malika Diagana (Linguère Art) & coordinatrice de ce projet, table ronde animé par Yannick( Secrétaire général de la CAV) avec comme intervenants le Prof Sow Samba, Edith Faye ( Sénégal), Assa Thiam (spécialiste contre les MGF Mutilation Génitales féminines ), Ami Djibril Gueye promotrice de Confis’A.

La mobilisation au tour de cet évènement a été marquée par une forte présence du public, et principalement les femmes et jeunes filles s’est réjouie, Malika Diagana, photographe & coordinatrice de ce projet pour qui cet acte vise à dire aux femmes « Ayez confiance en vous, vous pouvez faire le métier que vous aimez, vous êtes capable d'accomplir de grandes choses, prenez place, unissez votre leadership ».

Un soutien qui passe par le renforcement de l’autonomie des femmes et l’inclusion des hommes dans ce débat précise-t-elle. Elle a également donné un avant-goût de son art (photographie) à une dizaine de participants dont des enfants dans le studio Linguère Art. Une séance de découverte et de transmission des astuces de ce métier où les femmes sont sous représentées en Mauritanie. La démarche consiste à changer la donne.

« Je suis, par ce que nous sommes » c’est par cet adage qu’Emmanuelle Ferret-Sylla, bénévole et directrice aux Echos du sahel résume la portée de ce projet collectif qui a permis la mise en œuvre de cette journée qui se veut pérenne.

Une matinée de self défense, Transformation de datte de confis’A, d’immersion photo

Il faut que les femmes aient « le réflexe de se défendre » a plaidé Aboubacar Soumaré membre de la CAV. Enseigner, le self défense c'est le métier de Yacine Wane, formatrice au Yamashuki karaté club. Du haut de ses 12 ans d’expérience, elle transmet aux plus jeunes notamment des filles son savoir-faire. « Face à la recrudescence des agressions, il faut apprendre à se défendre » conseille-t-elle. Sa relève sera doute assurer par des jeunes filles comme Ndeye Fatou, 17ans qui a défendu les couleurs de la Mauritanie en 2019, lors de la compétition Open Zapata, au Sénégal.

A 26 ans, Ami Djibril Gueye, est entrepreneur, créatrice de Confis’A. Une idée « innovante » selon ses dires qui consiste à faire une confiserie à base de dattes made in Mauritanie. Pour le démarrage de son entreprise, elle a dû épargner pour se lancer dans sa passion. A ceux qui lui ont demandé de retourner à la cuisine, elle répond, « on a le droit de travailler comme vous par nos compétences ». Elle veut contribuer à la transformation des dattes locales, peu consommée, rappelant que la Mauritanie produit 23000 tonne de dattes et se classe comme 13e pays qui en produit dans le monde. Ami a pour projet de créer une unité de production et ainsi créer de l'emploie pour les femmes.

Cette activité initié par la CAV et soutenu par les partenaires au sein des Echos du Sahel a été marquée dans l’après-midi par une conférence débat sur le thème « Femmes & Société ». Lors de cette rencontre Edith Faye nous venant du Sénégal, spécialiste en Entreprenariat féminin et social, a fait savoir qu’il y’a encore : « énormément d’obstacles liée à l’atteinte de l’égalité genre ».

Pour elle, les artistes peuvent jouer un rôle « crucial » de par leur capacité à toucher et à contribuer au changement de comportement pour une société juste à l’égard des femmes.

Le sociologue Sow Samba pour qui il y a eu des acquis dans l’avancée des droits des femmes en Mauritanie, a plaidé dans son intervention pour un partage d’expérience inter générationnel afin de relever les défis liés à la défense des droits des femmes. Cette séance a été ponctuée par la lecture de poème de Houleye Souleymane Ndiaye (sage-femme de formation), tiré de son recueil « Cocktail de sentiments » paru en 2017.

Cette journée s'est poursuivie par l’inauguration de la fresque murale « Femmes & Liberté ». Une œuvre des artistes Oumar Ball (Mauritanie) et de Alex Barnica (Guetemala), où les deux artistes ont laissé parler leur créativité. Une cérémonie tenue en présence du maire de la commune de Sebkha Aka Soumaré, du trésorier des Echos du Sahel Dioulou Kamara, ainsi que du représentant du ministère de la culture et de l’artisanat........, Mohamed Moctar Ould Mohamed Lemine. Cette source a salué la portée de cette action « un bon travail » qui implique les jeunes, expliquant que son institution entend soutenir à l’avenir une telle initiative.

Cette journée a été bouclée par une soirée musicale avec à l’affiche : Cee pee, Noura Mint Seymali, Dioba, Walfadjiri, Keur gui Sono, Real Hems et un chaleureux public. Tel a été le menu de cette journée de mobilisation pour le renforcement du droit des femmes en Mauritanie.

Un des temps forts de cet évènement est la campagne de collecte de dons mené en partenariat avec la Fondation Noura, au profit des femmes prisonnières. La coordinatrice rajoute que ces femmes sont souvent oublier du fait de leurs incarcérations, il est clair qu'elles ne sont plus en liberté mais toujours en vie, alors il faudrait tout faire pour les soutenir.

La remise des dons s'est déroulée le 11 mars dernier en présence de la fondation Noura autour d'une discutions avec les femmes.

Awa Seydou

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